Dès la fin du XIXème siècle, les anarchistes affirment que la Révolution française a été faite pour la bourgeoisie et que cette Révolution, les travailleurs doivent la terminer. Elle a un goût d’inachevé. Les riches ont utilisé le peuple pour chasser les royalistes afin d’asseoir leur pouvoir, notamment économique et politique.
La bande à Robespierre, avant d’être guillotinée à son tour, a utilisé les sans-culottes pour arriver au pouvoir, en bons politiciens. Puis elle a actionné la Terreur et la machine à raccourcir. Le despotisme de « l’incorruptible » était en marche. Les jacobins, autoritaires et centralisateurs, ont opté pour la violence contre les véritables révolutionnaires et les partisans du fédéralisme. Très en avance sur les léninistes et les staliniens, ils inventent un délit de défaut de zèle révolutionnaire. Une espèce d’autocritique avant l’heure.
Mais peut-on défendre la liberté en instaurant la guillotine et en disant pas de liberté pour les ennemis de la liberté comme Saint Just.
Même les Enragés sont pris à parti. Ils constituaient une mouvance de révolutionnaires radicaux qui eurent notamment pour chef de file le prêtre constitutionnel Jacques Roux. Ils revendiquaient l’égalité civique et politique mais aussi sociale, préconisant la taxation des denrées, la réquisition des grains et des taxes sur les riches. Et Roux affirmait qu’il fallait toujours avoir les yeux tournés vers les juges, bref les surveiller.
Finalement les Robespierristes sont les précurseurs de Marx, Engels, Lénine, Trotsky et Staline. Les premiers traficotèrent puis écartèrent Proudhon et Bakounine de leur chemin. Les autres sont connus par la dictature qu’ils imposèrent au prolétariat au nom du peuple. Les autoritaires agissent toujours pour le bien du peuple même si celui-ci n’est pas d’accord. Le despotisme présuppose une élite qui décide et conduit les affaires du pays. Kronstadt, les déportations, les camps de concentration, les exécutions sommaires mais de masse…font partie des bagages du marxisme. Ces marxistes qui prétendent être du côté de la liberté, de l’égalité, des pauvres…Enfin ces vrais « justiciers » ne peuvent plus tromper grand monde à part quelques fidèles, spécialistes du socialisme scientifique. Une science socialiste qui prévoyait la révolution dans les pays industrialisés comme l’Allemagne ou l’Angleterre. Mais ce fut la Russie rurale qui fut élue pour le pire, du moins pour les paysans qu’on collectivisa de force notamment en Ukraine. Idem pour la Chine paysanne où la Révolution culturelle fit des milliers de morts.
Les anarchistes ont toujours défendu la liberté. Proudhon, Bakounine, Malatesta et tous les autres penseurs libertaires n’agissent que pour la liberté et l’égalité. Pas la fictive, celle du pouvoir mais celle des individus, du peuple. Du militant de base aux théoriciens, c’est la liberté qui nous guide et nous sert de phare quand les temps s’assombrissent.
Ti Wi (GLJD)