James Guillaume
En 1876, il consacre un chapitre à l’éducation dans les Idées sur l’organisation sociale, un ouvrage conçu comme une synthèse des débats au sein de l’Association internationale des travailleurs (AIT). Dans ce livre, James Guillaume décrit l’organisation possible de cette société future après un mouvement révolutionnaire. Dans une telle société, c’est à la commune que reviennent l’éducation et l’entretien des enfants dont elle doit assurer leur libre développement et leur libre arbitre.
L’éducation doit être intégrale, « c’est-à-dire qu’elle doit développer à la fois toutes les facultés du corps et toutes les facultés de l’esprit de manière à faire de l’enfant un homme complet. James Guillaume n’invente rien. Le concept d’éducation intégrale était déjà en discussion lors des différents congrès de l’A.I.T.
A la fin du chapitre sur l’éducation, il cite d’ailleurs explicitement Paul Robin, qui a contribué à diffuser le concept en Europe. Cependant, bien que l’éducation ait de l’importance, notamment pour pallier les manques de l’instruction des ouvriers, les efforts doivent principalement être concentrés sur l’émancipation économique qui doit remettre « le capital entre les mains du travailleur qui l’a produit. L’organisation de la société, c’est-à-dire également l’entretien et l’éducation de la jeunesse, vient après l’organisation des paysans et des ouvriers.
Dans la lignée de Proudhon et de Bakounine, James Guillaume affirme la primauté de l’émancipation économique. Proudhon indiquait qu’après l’égalité politique, il fallait exiger l’égalité économique. Et Bakounine de démontrer à son tour que : « Tant qu’il n’y aura point d’égalité économique et sociale l’égalité politique sera un mensonge. »
C’est cette égalité économique et sociale que les anarchistes recherchent et qu’aucun politicien ne demande et pour cause. C’est aussi pour cela que les anarchistes s’abstiennent aux élections car l’enjeu principal n’est jamais abordé.