Dossier Jules Durand, à la librairie La Déviation, Caudebec-en-Caux

flyer 16 juin

Le chansonnier anarchiste, Gaston Couté,  mentionne Jules Durand

Alors que la répression s’accroît, touchant notamment des syndicalistes pratiquant la chasse aux renards ou le sabotage, Gaston  Couté publie « Les Loups »,  le 30 novembre. La Cour d’assises de Rouen vient de condamner à mort, le 25 novembre 1910, un charbonnier du port, secrétaire de syndicat, Jules Durand, innocent du crime dont on l’accuse (Cf Dossier Jules Durand aux Editions Scup). La chanson est écrite sur l’air de Béranger : Les Gueux.

Parce qu’on n’ veut plus être

Des moutons humbles et doux

Qui s’ laiss’nt tondre par leur maître,

On nous trait’ comme des loups…

 

Refrain

Les loups, les loups !

Allons, tous debout

Et défendons-nous

Comme des loups !

 

Pris d’une rage incongrue,

Briand, le Grand Louvetier

Vient d’ordonner la battue :

On nous traque sans pitié !…

Notre sang rougit la terre :

Liabeuf, Aernoult, Duléry

Et bien d’autres prolétaires,

Dessous leurs coups ont péri !

 

Des ch’minots qui se soul’vèrent

Dans la grèv’ de l’autre mois,

Et nos copains de la « Guerre »

Sont dans les griff’s des bourgeois !

 

L’horreur de tous ces supplices

Ne leur suffit pas encor :

Voilà que les chiens d’ justice

Condamnent Durand à mort !

 

Leur meut’ s’acharne à nos trousses

Aboyant sur le chemin,

De rag’ de honte et de frousse…

Qui de nous tomb’ra demain ?…

 

Refrain

Les loups, les loups !

Les loups, malgré tout,

Ne tomb’ront pas tous

Vivent les loups !

 

Si parmi la meute sombre

Qui vacarme derrièr’ nous,

Un grand loup sortait de l’ombre

Pour venger les autres loups ?…

 

Dernier refrain

Les loups, les loups !

Les loups sont à bout :

Craignez leur courroux,

Oui, gare aux loups.