Ni dieu Ni maître Ni tribun Ni prophète

Rojava (1)

Après l’attaque au couteau dont a été victime Salman Rushdie, on ne peut que continuer à dénoncer l’obscurantisme des religieux et leur terrorisme intellectuel. L’écrivain anglais Julian Barnes ne tergiverse pas : « Toutes les religions sont des fictions » et « S’il y a quelque joie à espérer pour nous, elle est dans ce bref passage sur Terre, et non dans quelque absurde Disneyland céleste après la mort ». Voilà qui a le mérite d’être clair. D’autant que l’auteur d’Elisabeth Finch a 76 ans et que le compte à rebours de la mort a sonné. Tout développement implique la négation de son point de départ disait Bakounine.

Sur quoi reposent la légitimité des dogmes religieux et les théories politiques qui en découlent ? Sur du vent et des couplets/versets où l’on trouve le tout et son contraire ; bien souvent les préceptes sont autoproclamés. Les anarchistes se moquent du sacré comme de l’an quarante. Ils se fichent éperdument des vérités révélées car seule la rationalité et ce qui peut être démontré les intéressent. Les athées acceptent la liberté de conscience de chaque individu mais cela n’empêche aucunement les critiques vis-à-vis des religions. Quel que soit le nom des créateurs des diverses religions, les anarchistes ne veulent surtout pas qu’on leur impose une tyrannie religieuse ou des préceptes que certains tenteraient d’imposer au nom de Jésus, Allah, Bouddha….Les religieux ont toujours été autoritaires ; ils le deviennent moins quand ils perdent de leur superbe. A ce titre, plus la religion est reléguée dans la sphère privée moins elle a d’emprise sur la sphère publique. Donc pas question de baisser la garde pour dénoncer les religions. Pas question de se taire ; au contraire, il faut redoubler d’efforts pour diminuer le poids des religions. C’est un combat continuel et perpétuel.

Les caricatures font en France  partie de notre patrimoine culturel. Se moquer de Jésus, des patrons, des hommes politiques, des curés pédophiles…c’est de la liberté d’expression. De la même manière, se moquer de l’Islam c’est défendre notre liberté d’expression. Les musulmans ont encore des progrès à faire pour se débarrasser de l’emprise religieuse, cette dernière gérant leur vie et s’immisçant dans les moindres recoins de l’intime.

Les religions ont toujours été intolérantes : l’Inquisition en Europe au Moyen-âge mais il n’est qu’à constater l’attitude des Talibans pour comprendre que l’inquisition a pris une autre tournure sous d’autres traits. Les Afghanes n’ont pas le droit à l’éducation et sont voilées de la tête aux pieds. Plus près de chez nous, nous avons vu sur les plages normandes cet été plusieurs femmes voilées, tout de noir vêtu de pied en cape qui se baignaient. L’homme les accompagnant, était, lui, en maillot de bain, torse nu, le gros bide à l’air. Certainement un précepte religieux qui permet de soumettre les femmes à un être supérieur, l’homme. En Afghanistan, les écoles pour collégiennes ont été fermées. Toute liberté d’expression est muselée. Donc voilà un bon exemple pour confirmer que la religion est liberticide. A l’opposé de ce que prônent les libertaires.

La lutte contre les interdits, les fatwas …doit nous permettre de condamner sans réserve les dérives autocratiques de penseurs religieux autoproclamés qui favorisent l’esprit grégaire. L’humour, la contestation, la remise en question, l’esprit critique sont nos armes pour défendre nos libertés.

Les fascistes ont jeté des livres au feu ; les Talibans ont les mêmes méthodes. Plus nos tables de presse seront riches de livres, de dessins, de caricatures, de toiles de peinture…plus nous limiterons l’influence des rétrogrades et des tardigrades.

Aucune sentence religieuse irrévocable ne nous fera taire. Le djihadisme en Europe et si possible ailleurs doit être éradiqué sans complaisance. L’égalité femme-homme doit toujours nous servir de boussole. La bataille culturelle et intellectuelle ne peut se compromettre avec les dogmes religieux, le sacré des curés, imans, rabbins et Cie. Les ayatollahs ne sont pas révolutionnaires mais réactionnaires. Ils empêchent la société d’avancer et foulent les libertés au pied.

Les croisades menées ne servent que les desseins économiques et de pouvoir. L’emprise de toute religion sur les individus est nuisible à l’épanouissement individuel.

Un autre exemple de complicité entre islamistes et dirigeants turcs musulmans, c’est le Kurdistan syrien. Géopolitique et religion sont souvent liées. Erdogan veut en finir avec les Kurdes et réinstaller les islamistes syriens  sur leur territoire. Une nouvelle guerre se fait jour au Rojava et les Turcs, fort de leur position d’arbitre dans le conflit ukrainien, tentent de pousser leur avantage pour achever les Kurdes. Un nettoyage ethnique est envisagé par les Turcs plus proches des islamistes que des FDS. Les Kurdes qui étaient nos alliés hier contre Daech vont-ils payer le prix du sang pour vivre comme ils l’entendent, dans leur projet confédéraliste et émancipateur?

Contre toutes les religions, les appartenances identitaires et les Etats. Contre tous ceux et celles qui nous disent comment nous devons vivre et nous devons penser. Tous ceux-là sont nos ennemis. Les paradis qu’ils nous promettent ne sont que des carcans pour notre vie – la seule qu’on a, ici-bas.

Ni dieu Ni maître Ni tribun Ni prophète

Ti Wi (GLJD)