La Commune hongroise et les Anarchistes (21 mars 1919 – 7 août 1919)

Combattante Kurde

La Commune hongroise et les Anarchistes (21 mars 1919 – 7 août 1919)

Soudain, en 1917, éclatèrent des révoltes de soldats. Il existait à Budapest, un club révolutionnaire, le « Cercle de Galilée », composé de syndicalistes, d’anarchistes et de socialistes de gauche. Avant les hostilités, les galiléens discutaient fort entre eux sur les possibilités d’établir un monde nouveau qu’ils envisageaient différemment, chacun selon son tempérament propre.

La guerre avait fait cesser ces polémiques amicales de doctrine et tous se retrouvaient unis dans la lutte contre le militarisme et le clergé patriote.

Un anarchiste, Otto Corvin, réformé pour déviation de la colonne vertébrale, débaucha les marins de Pola ; à l’instigation de ses camarades, un régiment de gardes nationaux refusa de partir de Budapest pour le front. Des gamins de 16 ans, tels Wessely, se glissaient la nuit dans les casernes, distribuaient des tracts, incitaient les soldats à la révolte. Pris, assommés de coups par la police, internés dans les camps de concentration, ils exhortaient par leur exemple d’autres enfants à les imiter.

Deux libertaires, Hona Duchinska et son ami, Tivadar Kukacs, prirent la tête du mouvement antibelliciste après que l’on se fut saisi de Corvin. Arrêtés à leur tour, ils se firent remplacer. La propagande s’amplifiait sans cesse.

En 1917, les marins de Cattaro se soulevèrent, désarmèrent leurs officiers et réclamèrent la formation de conseils de soldats. Vite vaincus par Horthy, qui gagna de la sorte son chapeau d’amiral, ils furent impitoyablement réprimés.

A la Pentecôte 1918, à Pecs, le 6è régiment d’infanterie de Ujvidéck refusa de gagner les tranchées ; les mutins attaquèrent les casernes et les bâtiments municipaux, coupèrent les fils téléphoniques et s’emparèrent de la gare. On lança contre eux le 53 è régiment d’infanterie et un régiment de Bosniaques. Deux jours entiers, ils résistèrent ; le troisième jour, ils se réfugièrent dans le cimetière d’où l’on dut les déloger tombe par tombe. Finalement, ils se rendirent. Pour les châtier, on fusilla un homme sur dix, choisi au hasard ; les officiers supérieurs furent passés par les armes ; les gradés subalternes se virent incarcérés.

Ces événements ne restèrent pas sans écho. Les nouvelles venant des armées paraissaient de jour en jour plus mauvaises. La Hongrie se rendit compte de la défaite proche. Elle s’efforça de se désolidariser d’avec l’Autriche pour ne pas subir les conséquences du désastre. Elle se confia, désespérée, à Karolyi.

De tout temps, les Karolyi luttèrent contre l’hégémonie de l’Autrice. L’arrière-grand père de Michel Karolyi organisa avec Rakoczi le mouvement contre les Habsbourg qui prit fin à la paix de Szathmar…

A suivre