Air France: Discours sur la servitude volontaire

 

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LES SANS CRAVATES CONTRE LES SANS CHEMISES !

Des jours que la meute médiatico-politico-patronale nous rabache la même litanie sur la « violence » des licenciés d’Air France parce que deux arrogants ont été un peu secoués. Avez-vous remarqué que le DRH sans chemise a conservé sa cravate ? On ne se débarasse pas de sa laisse si facilement, mais cette petite séquence sportive restera sans doute un moment inoubliable, un peu moins ennuyeux à raconter à ses petits-enfants que les réunions cyniques où ces gens là rayent la vie de centaines de personnes, entre deux viennoiseries et quelques ricanements partagés avec des tyrans qataris pour qui le travail des enfants est une blague et faire la grève, une bonne raison de croupir en prison (cf. la vidéo du PDG d’Air France qui récite sa messe). Face à cette petite déconvenue vestimentaire, des milliers de vies brisées sur le tarmac du profit des actionnaires et des blessés du côté des salariés, molestés et gazés par les CRS, mais dont la meute ne parle pas. Et voilà qu’on embarque des salariés au petit matin comme des terroristes, comme on aurait jamais osé traiter un Cahuzac ou un Guéant. Bien sûr, ça n’émeut pas les chiens de garde qui voudraient qu’on se laisse massacrer avec docilité et en disant « Merci ! » en plus… Parfois, il y a des hommes et des femmes qui ne sont ni des voyous ni des héros, mais qui refusent simplement de baisser les yeux face au colosse qui les piétine. « Soyez résolus à ne plus servir, et vous voilà libres. Je ne vous demande pas de le pousser, de l’ébranler, mais seulement de ne plus le soutenir, et vous le verrez, tel un grand colosse dont on a brisé la base, fondre sous son poids et se rompre. » (La Boétie, extrait de Discours sur la servitude volontaire)

 

Mutins de Pangée

Intervenir chez des salariés considérés comme de vulgaires criminels, à 6H du matin devant leurs familles, voilà qui nous permet d’affirmer une fois de plus qu’il y a deux poids deux mesures. Le Cahuzac et autres escrocs n’ont pas autant été touchés. Il faut dire qu’ils appartiennent au monde de ceux qui nous gouvernent. Alors que les salariés, ces loquedus, doivent servir d’exemple: attaquez un des nôtres, vous verrez ce qu’ils vous en coûtera…les humiliations puis le licenciement…Et la lutte des classes serait obsolète ? Foutaises!