Supercherie socialiste
Affaires frauduleuses, magouilles, tripatouillages, échecs diplomatiques et revers électoraux, maladresses et bavures se succèdent à un rythme si accéléré chez nos socialos en peau de lapin que c’en est un vrai régal. Même la droite en ses plus beaux jours – pourtant diablement experte en ce domaine- n’avait pu mieux faire ; ça sent la faillite à brève échéance…électorale.(Le libertaire de Mars 1992)
Cette introduction à un article du libertaire était prémonitoire mais la déconfiture annoncée a mis un peu plus de temps que prévu à arriver. Les anarchistes ne sont pas surpris d’une telle déroute, même si les Faure, Hamon pour les socialistes disposent encore de moyens. D’ailleurs, le récent programme commun de Berger et Hulot est là pour nous le rappeler. A leur suite, c’est tout le syndicalisme socialisant (CFDT, UNSA) et les associations satellites (Ligue de l’Enseignement, Mutualité française…) qui essaient de revenir sur le devant de la scène afin de trouver un débouché politique pour leurs amis bien à la peine ces derniers temps. Ces courtisans du pouvoir participent à la dérive du socialisme parlementaire qui aura bien du mal cette fois à refaire surface. Quoique, le patronat et les financiers préfèreront toujours un socialiste de paix sociale à un gilet jaune anarchiste. Pour les militants plus âgés, c’est très drôle de voir cocos et socialos réunis dans la même opprobre et la même débâcle. Nous autres libertaires, n’avons jamais été dupes de leurs promesses, palinodies et intrigues politicardes.
Il faut être bien naïf pour fonder quelque espoir en cette gauche déconnectée des réalités du terrain. Depuis 1981, nous avons pu constater les reniements, les dérives de ces socialistes de gouvernement. Pour nous, pas question de faire confiance en de prétendus « représentants » : la délégation de pouvoir est illusoire et contraire à nos aspirations. Ceux et celles qui prétendent représenter les citoyens et défendre leur cause ne sont la plupart du temps que des arrivistes, pour ne pas dire des mégalomanes, soucieux avant tout de leur seule promotion, inaptes à défendre des intérêts autres que ceux du pouvoir établi.
Même si le pouvoir était exercé par les plus probes, les plus intègres et les plus sages d’entre les citoyens, ils ne tarderaient pas à se pervertir et conduiraient fatalement à la déliquescence des qualités les meilleures. Que le pouvoir soit de gauche, de droite, du centre, peu importe. Tout pouvoir est facteur de corruption et ne peut se maintenir que par elle. Qui dit politique dit intérêts, intrigues, combinaisons. Ce qui fait qu’aucune politique ne peut être ni pure ni propre. Il serait bon que l’électeur, le votard, en prenne conscience une bonne fois.
Le socialisme et le communisme ne seront jamais qu’une duperie à l’égard des électeurs qui se prêtent naïvement au jeu de la supercherie électorale.
Pour les élections européennes, nous continuerons à appeler à l’abstention. Seul un rapport de force collectif peut faire avancer nos revendications de justice pour une égalité économique et sociale.
Patoche et André
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