Sport, religion et fascisme

On se souvient qu’aux Jeux olympiques de Berlin, en 1936, Adolph Hitler avait dédaigné de serrer la main d’un athlète noir qui avait eu les honneurs du podium. Le docteur Rosenberg ayant « établi » que les races de couleur sont inférieures à la race blanche, une poignée de main du Führer aurait été une véritable trahison, puisqu’elle eût contresigné la reconnaissance de la supériorité d’un Noir dans une discipline sportive ! Ces balivernes ont été heureusement balayées quoique certains trumpistes aux Etats-Unis et bon nombre de fachos en France véhiculent encore ce type de saloperie en 2023.

En 1993, aux championnats d’athlétisme de Stuttgart, un autre refus, non moins caractéristiques, a été manifesté, et cette fois par un des athlètes participants : l’Algérien Morceli s’est abstenu de parler à sa compatriote Hassiba Boulmerka, parce que, selon certaine interprétation de l’enseignement coranique, une femme ne doit pas faire de sport. Ce qui s’explique par le fait qu’il lui est interdit de montrer son corps et qu’elle ne peut tout de même pas courir 100 mètres en jupe longue. C’est ainsi ! La correspondante du Monde en Algérie a vu, sur une plage de Kabylie, deux des baigneuses faire trempette avec un maillot du temps de nos arrières grands-mères, et on a pu voir à la télévision les couseuses de drapeaux palestiniens en Israël travailler à l’atelier voilées jusqu’aux yeux. Les préjugés religieux, assortis parfois de fanatisme, ont pris le relais de l’intolérance doctrinale et politique.

Toujours en 1993, à Gueckingen, en Rhénanie-Palatinat, il avait été décidé d’enlever la cloche de l’hôtel de ville parce qu’elle est ornée d’une croix gammée, ayant été achetée en 1933. Le parquet de Coblence a estimée finalement qu’elle pouvait rester là où elle est parce que, accrochée si haut, elle ne saurait constituer un objet de propagande nazie. Mais un détail inscrit sur cette cloche a son importance : outre cette croix diabolique, dont aujourd’hui les nervis et trublions d’extrême-droite griffonnent le « tag » sur les tombes juives, sinistre symbole de despotisme et d’extermination, la cloche porte cette inscription : « Adolph Hitler : pour la liberté, la paix et le pain, le 12.11.1933 ». Il y a dans ces quelques mots une révélation qui devrait paraître historique. Si vous retranchez le nom du bonhomme qui régnait sur l’Allemagne depuis quelques mois, il vous reste à lire une sentence qui fut exactement la devise du Front Populaire : le pain, la paix, la liberté. Les trois mêmes termes, dans l’ordre inverse. Un témoignage gravé dans le bronze, de la volonté de paix du peuple allemand en 1933. Avec, certes, une erreur dramatique : cette confiance accordée à un Hitler pour assurer cette paix promise et désirée ! Promise parce qu’un politicien ne promet jamais la guerre à son peuple, il se ferait blackbouler ; désirée, parce tous les peuples aspirent à vivre en paix et ne succombent au bellicisme que sous l’empire du mensonge et de l’oppression. Hitler préparait la guerre en promettant la paix, c’était conforme au vieil adage menteur : si tu veux la paix, prépare la guerre ! Les gouvernants des pays qu’il menaçait lui avaient facilité la tâche en refusant à l’Allemagne la révision des traités caducs. Une fois cet homme-là au pouvoir, il était trop tard : il fallut accorder à son machiavélisme armé ce qui avait été refusé à des exigences fondées qu’on eût pu satisfaire de bonne foi et pacifiquement, à ses prédécesseurs. Avec sa clique de racistes et de criminels, il n’y avait plus guère d’espoir d’éviter l’épreuve de force qui dégénéra en conflit mondial.

Le 7 octobre 2023, les islamo-fascistes du Hamas et leurs alliés massacrent 1200 Israéliens dans les kibboutz proches de Gaza. Par représailles, Tsahal bombarde Gaza depuis et a massacré au moins 15000 Gazaouis dont des milliers d’enfants. En indiquant vouloir éradiquer le Hamas, en utilisant des bombardements incessants sur des civils, le gouvernement israélien génère les futures générations de combattants du Hamas.

L’homme est capable de prouesses techniques et scientifiques mais il s’avère incapable de pourvoir aux besoins les plus élémentaires de la moitié de ses congénères. Il est même capable de s’autodétruire. Chaque conflit armé nous le rappelle. Le même homme qui s’oppose à la suppression d’un fœtus au nom de convictions religieuses, donnera de bon cœur la vie de ses fils pour « sauver la patrie ».

Le rôle des anarchistes est de s’employer à rendre le monde meilleur en commençant par supprimer les injustices et par conséquent les guerres. La lutte contre l’obscurantisme, les exploiteurs et les profiteurs de guerre ne fait qu’un.

PVB et Tywi