Santé et anarchie
Sébastien Faure avait coutume de dire : « Santé d’abord, ensuite activité » et que l’anarchisme est une synthèse. Bien être. Paix. Liberté, tout s’y trouve et ne se trouve que là. Nous aurions pu ajouter, égalité économique et sociale.
Il nous suffit d’avoir quelques problèmes de santé pour se rendre compte que cette dernière est primordiale et nécessite qu’on s’y intéresse de près. A cette occasion, qu’il nous soit permis de faire de la publicité pour le don du sang car les hôpitaux se plaignent que l’on trouve de moins en moins de donneurs. C’est bien dommage car les culots de sang sauvent bien des vies et c’est souvent quand on en a besoin que l’on s’aperçoit de leur utilité et nécessité. A partir du moment où le don est anonyme et non marchand, il n’y a aucune raison que les anarchistes s’abstiennent d’être des donneurs volontaires. A ce titre, nos compagnons qui ont des responsabilités syndicales pourraient intervenir pour que les dons du sang se fassent sur les lieux et temps de travail. C’est un peu la tradition dans certaines grandes entreprises mais non généralisée. Par ailleurs que de collèges et lycées n’y participent pas…Donc santé d’abord.
Concernant la paix, il nous faut expliquer, dire et redire que la paix armée est un leurre, un non-sens. La paix véritable ne peut s’obtenir que par un désarmement total de chaque pays, à commencer par la France dont on nous dit qu’il manque de l’argent dans les caisses de l’Etat pour la Sécu, les retraites, les hôpitaux, l’école… Jean Jaurès indiquait déjà avant 1914 que le déficit public était dû aux dépenses militaires. Cela n’a pas beaucoup changé depuis. Tant que les peuples ne refuseront pas de fabriquer des armes, les guerres existeront et tueront, notamment des civils. Et ne parlons pas d’ « armée du peuple » ou de libération, une armée se retourne toujours contre le peuple puisque à la botte du pouvoir en place. De Cronstadt à Tien-An-Men, les exemples sont légions.
Si tu veux la paix, prépare la paix. Les thèses du désarmement, de l’antimilitarisme, du pacifisme doivent devenir familières des gens et discutées partout, en famille comme sur les lieux de travail. A nous de créer un courant populaire humaniste en ce sens. Quand on voit les urgences médicales mendier des subsides, la rareté de lits des soins palliatifs, le manque de lits dans tous les secteurs où le personnel soignant est malmené, surmené et sous-payé. Tout cela ne mérite-t-il pas d’être dénoncé et changé ? C’est un combat pour la vie que doivent défendre les libertaires.
Nous exigeons l’arrêt des fabrications d’armes et celui de leur commerce. Les armes sont responsables d’hécatombes depuis des siècles. Et avec les avancées technologiques, le nombre de morts s’accroît.
Certains argueront du fait que l’agressivité des hommes est naturelle. Soit, mais nous connaissons la valeur de l’exemple et de l’éducation. Depuis de nombreuses années, des jeux coopératifs non-violents sont mis en place dans plusieurs écoles. Mais l’initiative est individuelle et l’institution scolaire peine à introduite ces jeux dans les programmes. Ces jeux stimulent pourtant la capacité à négocier et la créativité, l’entraide et la solidarité, l’action collective. Tout ce qui peut améliorer les rapports humains est nôtre.
En cas de guerre, l’opinion publique est manipulée. La guerre est la plupart du temps motivée pour des raisons économiques à base de pétrole, d’uranium, de contrats industriels…Ne soyons pas naïfs. Il nous suffit de regarder les différents impérialismes à l’œuvre pour constater que la finance ne connaît pas de frontières et dicte sa loi. Et si un gouvernement tentait d’intervenir pour contrecarrer certains intérêts, il se ferait promptement éjecter du circuit par le véritable pouvoir, celui des puissances financières. L’exemple d’Allende au Chili, en 1973, fut un exemple édifiant. Alors, oui, la prohibition de tout armement, des armes à feu, de l’armement nucléaire…est une nécessité vitale. Il n’y a pas que le réchauffement climatique qui doit retenir notre attention.
Goulago (GLJD)