Les armes tuent et mutilent
Après huit années de guerre en Syrie, c’est toujours le chaos et les morts qui s’amoncellent. Les Syriens n’en peuvent plus de cette guerre qui s’éternise alors qu’au départ, c’était une révolte contre le régime de Bachar al-Assad. Après les massacres d’Alep, la Goutha, Idlib…à qui le tour, la zone kurde du Nord-Est qui échappe encore à l’armée syrienne ? Les trois millions d’habitants qui vivent dans cette contrée vont-ils subir la répression du régime de Damas et de son allié Poutine. Depuis huit ans, près de dix millions de personnes ont été obligées de fuir les zones de guerre, c’est-à-dire quitter leur logement et pour certains aller à l’étranger en attendant que ça se tasse. Ce qui est lamentable, c’est qu’Assad était sur le point de laisser le pouvoir en 2013. C’était sans compter sans son allié russe puis les Iraniens. Les Russes, toujours avides de se remettre en selle et de placer ses pions pour retrouver une influence en Syrie. Le criminel Assad a joué la carte de Daech et libérer de nombreux bandits des geôles syriennes…Assad pousse les réfugiés à rentrer du Liban via le Hezbollah. C’est terrible pour les Syriens d’autant que les parvenus du régime Assad s’occupent de la reconstruction du pays et trustent le pouvoir économique. Les chiens de garde du régime et les opportunistes ont la part belle. Des millions de tonnes de débris doivent être déblayés. Quand le bâtiment va tout va dit-on en France. Certaines puissances économiques vont profiter du chaos pour se faire du fric à bon compte sur le dos des Syriens tués, torturés et déplacés. Mais l’argent n’a pas d’odeur. La question pour les libertaires est de savoir comment aider les Syriens sans favoriser Assad et ses sbires. Car si les équilibres politiques ont changé dans la région, le sinistre Bachar et sa garde rapprochée sont toujours en position de force et malheur aux vaincus.
Idem en Libye, depuis huit ans, ce pays n’a pas connu la paix. Les Libyens peuvent remercier entre autres, la France. Cette dernière qui pour chasser Kadhafi n’a pas hésité à armer ses concurrents même si certains étaient des musulmans intégristes comme à Benghazi. La religion englobe la société, rien ne lui échappe ; elle contrôle tout jusque dans la sphère privée et intime. Des groupes armés pullulent et permettent à des potentats locaux de vivre de la corruption, de divers trafics…Là encore, c’est la loi du plus fort, les armes à la main, qui définit les rapports de force. Les armes vendues par la France ont bien entendu servies à tuer des centaines de gens mais en plus ont permis aux pires énergumènes d’obtenir le pouvoir. Le général Haftar, compagnon de route de Kadhafi en 1969, a été utilisé par la CIA pour déloger son ancien ami, par un coup d’Etat. Ce dernier échoue et Haftar s’exile aux Etats-Unis en 1990. Et le revoilà sur le devant de la scène pour se rendre mettre de Tripoli. Combien faudra-t-il de morts pour que cesse la guerre et le carnage qui l’accompagne. Là encore, les armes françaises continuent à tuer.
Des centaines de millions d’euros
L’opération Barkhane est une opération militaire menée au Sahel et au Sahara par l’armée française depuis 2014, qui vise soi-disant à lutter contre les groupes armés salafistes djihadistes dans toute la région du Sahel. Pour notre sécurité ou pour la sécurité de certains intérêts économiques ? Ce sont des centaines de millions d’euros qui partent en fumée pour cette opération qui visiblement n’éradique nullement la menace intégriste. Les massacres inter-ethniques continuent : Peuls, Dogons, Touaregs…Ce sont encore des armes françaises, quelles que soient les mains qui les tiennent qui tuent…
Aucune guerre ne sera jamais la nôtre. Les structures de pouvoir utilisent cette méthode de résolution des conflits pour asseoir leur pouvoir et dominer. En réalité, nous sommes aussi à la merci d’un Trump dont les éructations contre ses ennemis finiront par se concrétiser. Les exemples contre la Corée, l’Iran…nous indiquent que nous sommes constamment sur le grill et au bord d’une possible guerre totale. Si des intérêts capitalistes sont en jeu, le plus fort ou le plus téméraire peut montrer ses muscles et passer à l’acte. Le jeu des alliances fera le reste. Personne n’est à l’abri. Le plus costaud veut toujours maintenir ses privilèges, son rapport de domination et éventuellement écraser son ennemi.
Les libertaires qui souhaitent transformer l’ordre des choses ont bien du chemin à parcourir pour inverser la tendance et peser pour faire valoir nos choix sociétaires basés sur l’égalité économique et sociale. Nous sommes porteurs de conceptions philosophiques pacifiques qui devront éclore dans un système de liberté contre toute dictature, même light. Sensibilisons nos concitoyens aux notions de désarmement et engageons les économies réalisées dans des œuvres socialement utiles.
Goulago (GLJD)