L’écologie politicienne est une nébuleuse amusante à regarder. La récupération de l’écologie par les requins électoralistes ne se fait pas sans résistance car il est bien difficile de manipuler le formidable réseau d’associations constituant la base des écologistes. Mais les vieilles méthodes reviennent toujours à la surface quel que soit le parti politique. Le parachutage des candidats sans liens réels avec les circonscriptions ou les régions viennent parfaire les opérations électorales. On replace au second plan, la défense de la nature, la lutte contre la pollution et les énergies fossiles pour mettre en avant les attributs du capitalisme vert sensés palier aux maux de l’environnement. Les écologistes deviennent de plus en plus responsables, c’est-à-dire qu’ils aspirent à prendre le pouvoir dont nous savons qu’il est maudit.
Certains militants imitant les slogans libertaires (déjà repris en 1993 par Martine Aubry) : « Une des solutions de la crise, disons-nous, est dans le partage du travail nécessaire à la satisfaction des besoins de tous ». On a connu aussi une CFDT aux accents autogestionnaires…qui referma vite la porte aux revendications révolutionnaires et ouvrit vite une autre porte pour chasser les moutons noirs. D’où la création de syndicats SUD.
Comme à chaque lendemain d’élections les vaincus pansent leurs plaies tandis que les vainqueurs se déchirent pour le partage du butin car les élections, ça rapporte et plus on engrange de suffrages plus on obtient de l’argent de l’Etat. Et c’est ainsi à chaque élection ; nous avons la curieuse sensation que les discours politiques tournent en rond comme un vulgaire disque rayé. Les vieilles recettes sont usées jusqu’à la corde. Selon les époques, on ressort comme aujourd’hui le thème de l’immigration relié au chômage et à l’insécurité. Et les nouveaux prophètes du R.N. bénéficient d’électeurs oublieux que c’est par leur abdication que les politiciens de tous bords deviennent ce qu’ils sont : parfois des élus prévaricateurs, toujours des élus intéressés par l’assiette au beurre gouvernemental. Cette extrême-droite est d’autant plus pure qu’elle n’a jamais accédé au pouvoir. Mais nous assisterons à la dérive politicienne et autoritaire de la bande à Marine Le Pen si elle se qualifie en 2027 car de plus en plus de Français pensent que le R.N. est un parti comme un autre et qu’il peut être un parti de gouvernement. Les temps changent. Ce qui est curieux, c’est que tous les sociaux-démocrates ne disent rien sur leurs responsabilités politiques quant à cette montée du R.N. Ils n’y seraient pour rien. Quelle cécité et quelle hypocrisie.
Nous pouvons cependant affirmer que les uns ne valent pas mieux que les autres dans le monde politique, une fois que le pouvoir permet la corruption. Les barons noirs sont à l’affût et ont une longévité politique des plus étonnantes. Sans compter, ces politiciens recyclés et qui ne veulent surtout pas céder la poignée. Jack Lang et ses 84 ans par exemple : toujours président de l’Institut du monde arabe!
Face à l’impasse électorale, où trouver le levier qui permettra de faire basculer cette société sans avenir radieux. La réponse se trouve dans l’activité de centaines de milliers d’individualités souvent bénévoles sans lesquelles cette société serait déjà devenue proprement invivable. Ces hommes et ces femmes, vous les retrouverez disséminés dans une multitude d’associations d’entraide, d’écologie, de syndicats, de défense des consommateurs…Vous en trouverez, même si leur vocation première s’est singulièrement estompée, dans les mutuelles, chez les coopérateurs…
Partout, des dévouements agissent simplement parce que pour les personnes qui donnent de leur temps ainsi, la vie ne se réduit pas à un discours et c’est parce qu’elles sont en prise directe avec la réalité des gens, avec les problèmes engendrés par la société de notre temps qu’elles sont la force par laquelle devra passer toute action pour un changement qui soit autre chose qu’une révolution de palais.
Jipé (GLJD)