Quand Gabriel Attal ne répond pas à un courrier

Un lecteur du libertaire nous a transmis le courrier qu’il a envoyé au ministre de l’Education Nationale le 21 septembre dernier. A ce jour, Gabriel  Attal n’a pas répondu à ce courrier. Est-ce de l’impolitesse, du jeanfoutisme, du mépris…quoiqu’il en soit, silence radio. Pour quelqu’un qui aspire à la fonction présidentielle, c’est de mauvais augure. Pourtant la proposition faite au ministre n’a rien de révolutionnaire. Voici donc la lettre en question :

Monsieur Gabriel Attal, Ministre de l’Education Nationale,

Je souhaite par la présente vous faire une suggestion concernant à la fois la recherche et le recrutement d’enseignants dans le second degré.

Aujourd’hui, être titulaire d’un doctorat n’ouvre que peu de portes et de perspectives dans le monde du travail. Ce qui est bien dommage pour un diplôme à Bac plus 8. Dans un récent article paru dans le journal Le Monde du 15 septembre 2023, co-signé par Louis Gallois et Pierre Papon, il est fait mention de l’état préoccupant de la recherche et de l’innovation en France. Ces deux personnalités appellent à renforcer l’attractivité de la recherche pour les jeunes chercheurs. Si leur argumentaire repose essentiellement sur les disciplines scientifiques, le constat d’une dégradation de la recherche est tout aussi alarmant dans le domaine des sciences humaines, même si l’Etat n’est pas resté inerte quant à la loi de programmation de 2020. Dont acte.

Cependant afin de ne pas laisser le nombre de doctorants fondre comme neige au soleil, toutes disciplines confondues, il suffirait de donner une équivalence de diplôme ou une validation des acquis afin que les docteurs puissent postuler dans l’Education Nationale en tant que professeurs de collège ou de lycée. Ce système permettrait d’une part de donner un débouché aux titulaires d’un doctorat pour ceux et celles qui n’auraient pas l’opportunité d’intégrer le corps des enseignants-chercheurs, les places étant rares, et d’autre part de fournir à l’Education Nationale un vivier d’enseignants diplômés et expérimentés, les doctorants ayant souvent enseigné à de jeunes étudiants à l’université.

L’avantage prend ici tout son sens car l’obtention d’un doctorat quel qu’il soit autoriserait un débouché sûr pour les doctorants, ce qui ne nuirait donc aucunement à la recherche, bien au contraire, et le recours aux contractuels, peu formés, diminuerait d’autant si les docteurs étaient employés à leur juste valeur.

L’institution scolaire a tout intérêt à maintenir un haut niveau de recherche dans toutes les matières y compris littéraires et historiques. C’est aussi de l’intérêt des élèves d’avoir des enseignants qualifiés. Une équivalence de diplôme avec le Capes par exemple pourrait remplir les deux objectifs précités. Afin de ne pas générer une éventuelle rivalité entre enseignants diplômés, un système de passerelle doctorat – enseignement dans le second degré pourrait tout autant être mis en place.

Je vous fais ainsi une proposition qui pourrait en même temps valoriser les docteurs et diminuer le recours à des contractuels peu formés et souvent démunis face à une classe.

Formule de politesse.