Le Premier Mai 2023 au Havre

image (18)

De son origine au temps présent, le Premier Mai a toujours eu la signification d’une journée de protestation du monde ouvrier contre la spoliation, l’exploitation dont il était victime. Il a pu, selon les circonstances, les mentalités, être interprété de façons très différentes mais il n’a cessé, malgré les événements, la bonne ou mauvaise volonté des hommes, d’être un jour de commémoration et de révolte, n’en déplaise aux militants du Rassemblement National. En dépit des naïvetés, des canailleries stupides ou intéressées, des mauvais bergers, il ne peut être que cela.

Le capitalisme du monde entier a partout considéré que le Premier Mai était un jour de mobilisation et de révolte ouvrière. Que ce soit à Chicago en 1886 où la police tira sur les ouvriers, à Fourmies en 1891 où les soldats essayèrent pour la première fois les fusils Lebel contre les ouvriers où dix de ceux-ci furent tués. Que ce soit à Paris en 1923 où l’Algérien Béradia fut assassiné, toujours et partout jusqu’à aujourd’hui en 2023, les puissances de réaction et d’oppression ont impitoyablement repoussé et combattu les plus légitimes revendications ouvrières.

Il en a fallu du courage pour braver la police à toutes les époques. Aujourd’hui, il devient de plus en plus dur de manifester : renforcement des moyens de répression, accroissement d’une police dont le rôle essentiel est de s’opposer, même au prix des pires violences, aux plus légitimes revendications et manifestations ouvrières (réforme des retraites…) et écologistes (Sainte-Soline…).

Pour gagner un jour, il faudra bien que les travailleurs soient guéris des illusions politiciennes et des diviseurs de toutes espèces qui tirent honneurs et profits des divisions ouvrières. Les joutes électorales peuvent se jouer avec des protagonistes différents selon les époques, cela ne change rien à l’exploitation capitaliste des travailleurs. Cela ne change rien à la destruction de la planète en cours.

Le Premier Mai 2023 au Havre verra se conjuguer l’internationalisme ouvrier, le prolongement du conflit des retraites et la dénonciation de la venue du R.N., organisation d’extrême-droite.

Le duel politicien en cours entre Edouard Philippe et Marine Le Pen en vue de la prochaine présidentielle ne peut conduire qu’aux régressions sociales. Sauf intervention du peuple lui-même.