Premier Mai 2021

L'amour est fort que la violence d'Etat

Premier Mai 2021

Il est clair que la COVID-19 a marqué depuis un an le monde entier ou presque. Mais avec la crise sanitaire, les pires maux de notre société sont apparus avec une gravité sans précédent. Les inégalités sociales et économiques sont mises en évidence avec une telle virulence qu’elles nous ont montré le pire côté du système économique actuel dans lequel nous vivons, le régime capitaliste (pour les communistes chinois…, le capitalisme d’Etat).

Nous avons pu vérifier, malgré la propagande du gouvernement, que les mesures sociales de protection de la classe ouvrière étaient insuffisantes. Depuis les premiers moments d’enfermement l’année dernière, lorsque l’économie s’est arrêtée, nous avons vu des milliers de personnes perdre leur emploi, ou tout simplement ne pas pouvoir accéder aux petits boulots qui permettaient de vivoter tant bien que mal. Les services sociaux des communes, des administrations ou de nombreuses autres entités sociales ne recevaient plus de demandes ni d’appels pour solliciter une aide financière; les gens avaient pourtant besoin de nourriture, notamment les enfants qui ne pouvaient plus bénéficier de la cantine scolaire.

Face à cette situation, les banques alimentaires, les réseaux de soutien de quartier et les organisations caritatives se mirent en ordre de marche pour répondre aux besoins de base des plus démunis. Une fois de plus, l’entraide et la solidarité d’un côté ou les structures charitables ont fourni des solutions beaucoup plus efficaces que celles de l’Etat.

Sur le lieu de travail, en revanche, l’avidité sans fin des capitalistes était une fois de plus évidente. Malgré les nouvelles mesures du gouvernement qui devaient sauver des emplois, nous avons dû lutter contre les différents abus et fraudes de nombreuses entreprises: des travailleurs qui étaient obligés de travailler à domicile malgré le fait d’être subventionné sur fonds publics, la coercition et la pression pour quitter les emplois en oubliant le télétravail…

On peut dire que la crise sanitaire a servi à déclencher et à accélérer une crise économique qui devait arriver dans quelques années. Ainsi, les grandes entreprises et les multinationales de toutes sortes ont accéléré les licenciements massifs, détruisant des emplois et accélérant la désindustrialisation de notre économie. En revanche, dans d’autres types d’industries, la sous-traitance augmente, appliquant de pires conditions à la main-d’œuvre, avec l’approbation des syndicats de collaboration. A ce titre, le résultat des élections TPE est significatif du désintérêt croissant des salariés vis-à-vis des syndicats, petits ou « grands » : une participation de 5,74% au niveau national!

Face à cette situation, il est urgent ou d’œuvrer à la reconstruction d’une centrale anarcho-syndicaliste pour engendrer une action syndicale qui redonne de la dignité à la classe ouvrière ou de construire de véritables pôles libertaires pour conduire des luttes victorieuses dans un cadre fédéraliste et d’action directe. Nous revendiquons le rôle d’un syndicalisme qui défend les augmentations salariales réelles, qui améliore le pouvoir d’achat des citoyens, qui défend une véritable égalité hommes-femmes dans les entreprises, qui défend au quotidien la sécurité et la santé au travail. Nous voulons que les gens s’organisent et se battent pour gagner davantage de droits, plus de dignité pour obtenir des victoires qui doivent renouer avec de nouvelles conquêtes sociales. Et nous croyons fermement que le syndicalisme d’action directe, de solidarité et d’entraide, est le plus à même de faire plier le patronat et l’Etat. Vive le 1er mai!

 

Partage des richesses, partage du temps de travail…ou alors, ça va péter !

Le 1er mai doit toujours être une journée de protestation, de revendications et de lutte pour faire valoir nos droits et en conquérir d’autres: droit au travail décent , à une journée de travail qui permette de concilier travail et vie personnelle/familiale, à un salaire correct et non famélique et des avantages sociaux suffisants…, lorsque vous avez un emploi et si vous n’en avez pas, il faut exiger un revenu égal de base. Les retraités doivent avoir des pensions adéquates pour vivre dignement. Le Premier Mai, c’est aussi l’occasion de lutter contre les réformes du travail, de l’assurance chômage…les expulsions ou les lois liberticides.

L’appauvrissement matériel de millions de travailleurs, à travers des mécanismes tels que la réduction des revenus salariaux, est à l’origine de l’une des sociétés les plus inégales au monde. De plus en plus de gens vivent dans la pauvreté et l’exclusion sociale. La situation devient catastrophique. Cela signifie que des  millions de ménages ne peuvent plus faire face à des besoins de base tels que se nourrir tous les jours, payer un loyer, garder leur maison, se chauffer ou simplement s’instruire et se cultiver.

Ces millions de chômeurs, auxquels l’État refuse leur droit le plus essentiel en tant que classe ouvrière: le droit de «gagner sa vie».

Par contre, l’année dernière, des millions d’heures supplémentaires ont été effectuées. Et il est particulièrement désastreux de constater que dans le cas des femmes, de nombreuses heures supplémentaires n’ont pas été rémunérées. L’égalité salariale n’est toujours pas d’actualité, les emplois de première ligne sont tenus essentiellement par les femmes.

La pandémie a également révélé une autre honte du système. L’intérêt économique a été placé au-dessus de la vie des gens; des intérêts particuliers ont été protégés au-dessus des besoins de la grande majorité; certaines administrations ont détourné le regard lorsque différents préceptes juridiques ont été systématiquement violés. Le système de santé, mortellement blessé après les privatisations continuelles, s’est effondré et, selon les faits – qui sont têtus – la santé privée a démontré son énorme incapacité à aider en réanimation.

Des temps difficiles arrivent, des temps turbulents, des temps où les intérêts des élites tenteront de s’imposer à nouveau à la classe ouvrière. Cependant, nous ne pouvons pas nous permettre de payer cette crise, une fois de plus. Parce qu’il serait intolérable pour nous de permettre, en tant que société, un nouveau sauvetage des institutions financières alors que les conditions de vie de la classe ouvrière continuent de se détériorer à une vitesse vertigineuse.

Ce 1er mai  doit continuer à être le jour où des millions et des millions de travailleurs, diront assez. Las de souffrance ou de désespoir, d’inégalités…, nous devons imposer aux gouvernements, aux hommes d’affaires et aux puissants, un autre ordre social, un autre système, où la répartition du travail et des richesses rend possible une vie décente pour tous ici et maintenant.