La planète n’est pas le monopole des riches et des puissants ; elle devrait être considérée comme une propriété commune ou plutôt comme le patrimoine commun de l’humanité, digne d’être préservé. Alors se pose la question de quel avenir pour notre écosystème mondial ? Il faudrait tenir compte des principales tendances fondamentales qui sont d’intérêt universel et doivent être remises en cause urgemment: l’industrialisation accélérée avec un accroissement de la pollution de l’air, de l’eau, des terres et les conséquences que l’on connaît sur l’humain; la course aux armements conventionnels et nucléaires qui constituent une menace du seul fait de leur existence ; la croissance rapide de la population qui atteint aujourd’hui huit milliards d’individus ; l’étendue de la malnutrition et les problèmes d’accès à l’éducation ; l’épuisement des ressources naturelles non renouvelables et la dégradation de l’environnement. Ainsi, l’augmentation des gaz à effets de serre dérègle le climat avec davantage de sécheresses, d’inondations, d’épisodes de froid glacial…et modifie l’habitabilité de la planète. Pour éviter de disparaître, il est indispensable de modifier nos modes de vie, les concepts d’appropriation et de gestion de la production ainsi que ceux relatifs à la consommation. L’économie de profits est incapable d’arrêter la croissance. Tant que persistent les dominations et les profits pour une minorité de privilégiés, l’économie capitaliste restera dans un mouvement irréversible irrationnel. Les dominants ne veulent surtout pas perdre leur pouvoir, lequel corrompt comme le disait Louise Michel. Leur priorité est de rester au pouvoir par tous les moyens (coercitifs, manipulations…) y compris contre la volonté des peuples.
Nous nous trouvons à la croisée des chemins où survie et justice sociale doivent aller de pair. Ce dont on est certain, c’est que l’avenir ne dépend d’aucune loi révélée. Nous pouvons avoir une prise sur le cours des événements et agir afin de trouver l’équilibre pour vivre une vie digne avec une égalité économique et sociale tout en permettant de préserver la nature. Nous sommes les otages d’un monde qui va à sa perte. Saurons-nous relever les défis qui s’imposent à nous ? Et surtout, quelle Terre voulons-nous laisser à nos enfants et petits-enfants ?
Déjà le Club de Rome en 1972 avouait publiquement que le système nous menait à une catastrophe. Les menaces étaient connues : dégradation des sols, famines et malnutrition, épuisement des réserves minérales, surarmement, pollution de l’air et des eaux, dangers pour les écosystèmes et les climats…On ne peut se prolonger et croître de manière illimitée dans un monde fini.
Les richesses et gaspillages des riches représentent autant d’insultes à la misère des plus pauvres, à leur dignité. Et les plus riches consomment et polluent beaucoup plus que les pauvres.
La responsabilité des pays riches en tant qu’économies dominantes est d’autant plus importante.
Depuis cinquante ans sont dénoncés les rejets de CO2 des automobiles, les gâchis de papier : publicité, emballages non consignés… Les particules fines responsables sont responsables de nombreuses morts. En France, la pollution de l’air extérieur c’est : 48 000 décès prématurés par an (étude « santé publique France »), soit 9 % de la mortalité en France. Sur 10 ans, ce sont donc 480.000 morts. Nous pourrions demander des monuments aux morts relatifs à la pollution.
Nous parlons de la planète que l’on désire laisser aux générations futures mais tous ces déchets nucléaires qui restent si longtemps radioactifs sont de véritables bombes à retardement. Nous en portons la responsabilité si l’on ne dit rien. De plus nous assistons aux dangers croissants de guerres atomiques. Les menaces des Russes ne sont pas une vue de l’esprit mais bien réelles dans le cadre de la guerre qu’ils ont initiée en Ukraine. Sans compter les possibles attaques sur les centrales nucléaires de ce pays.
L’eau manque. Les mégabassines se construisent et sont utilisées parfois en toute illégalité. L’eau est un bien commun et n’a pas à être accaparé par quelques personnes du secteur agro-financier/agro-industriel. Nous avons aujourd’hui un problème d’eau dû aux sécheresses, elles-mêmes dues au réchauffement climatique. Dans d’autres pays, c’est l’accès à l’eau potable qui pose problème aux populations. En Bretagne, ce sont les algues vertes qui envahissent les côtes.
Les partisans de la culture intensive utilisent des engrais et pesticides dangereux pour la santé : cancers, perturbateurs endocriniens…
Les centaines de milliards d’euros annuellement dépensés de par le monde en armements provoquent un effrayant gaspillage de minerais, mais aussi des meilleurs cerveaux qui seraient bien plus utiles à effectuer des recherches sur le cancer, les virus…sciences qui permettraient de faire des recherches indispensables à notre survie à cause du réchauffement climatique. Sans compter que cet argent gaspillé dans les armes pourrait être utilisé pour régler les problèmes de famine, partager des recherches médicales (vaccins…) pour endiguer la mortalité des pays dits émergents.
Cette terrible mainmise du complexe militaro-industriel sur la recherche spatiale, les satellites, les recherches en matière océanique grève les budgets sociaux pour remplir les poches des actionnaires des usines d’armement et des médias à leurs ordres.
Les armements constituent une menace du seul fait de leur existence. Gaspillage d’énergie, de minéraux rares ; ils polluent les airs, les eaux…Ce qui implique la coexistence pacifique de toutes les nations qui est devenue une nécessité absolue pour la survie de l’humanité. Les travailleurs ne se préoccupent pas suffisamment du désarmement. Les usines de fabrication d’armes peuvent très bien se transformer en entreprises qui se mettraient au service d’une production d’utilité sociale.
La destruction de toutes les armes nucléaires doit être envisagée le plus rapidement possible ainsi que l’interdiction d’en construire de nouvelles toujours plus puissantes et destructrices.
Le désarmement unilatéral tel que proposé par Louis Lecoin donnerait un prestige énorme à la France pouvant servir de modèle à d’autres pays. Une image d’un pays précurseur de la paix universelle, voilà qui donnerait une image positive bien davantage que celle d’une nation qui réprime les manifestants à coups de trique.. Il nous faut parallèlement abolir tous les mythes cocardiers.
Les activités somptuaires, l’arrêt de la fabrication d’armes y compris nucléaires…libéreraient des budgets de plusieurs milliards qui pourraient être réinvestis dans l’éducation, la santé…, de l’intelligence orientée vers la recherche médicale, agronome…
La population mondiale vient d’arriver à huit milliards d’habitants alors que la planète connaît des difficultés croissantes d’habitabilité due au dérèglement climatique. Limiter la population mondiale, celle des riches d’abord qui hyper-consomme et pollue davantage que les pays pauvres devient un impératif.
Le réchauffement climatique induit des migrations internationales. Le drainage des cerveaux (ingénieurs, médecins…) des pays émergents coûte à peu près aussi cher aux pays dominés que le pillage économique exercé à leur encontre. Combien de médecins formés dans les pays du Maghreb exercent en France où cette main d’œuvre médicale devenue indispensable est employée au rabais ?
Pour éviter de disparaître, il faudra modifier tout notre mode de vie, tous les concepts de base de notre civilisation ; et d’abord son système d’appropriation et de gestion de la production. Et de domination. Les apports de Murray Bookchin à ce sujet sont intéressants.
Nous connaissons les responsables des gaspillages qui mènent à notre perte mais l’économie de profits est incapable d’arrêter la croissance. De surcroît la répartition des revenus est de plus en plus injuste. Les besoins des plus pauvres ne peuvent guère s’y exprimer.
Les capitalistes orientent toutes les demandes selon leurs besoins : éducation, santé, infrastructures, écologie…
Un tel système ne reconnaît nullement le droit au travail socialement utile et à une vie décente pour tous, qui seraient pourtant plus importants et plus urgents qu’un droit de vote si facile à trafiquer. D’autant que les événements récents (utilisation du 49.3) nous démontrent qu’un gouvernement peut se dispenser d’une représentation dite nationale pour diriger un pays.
Lors des dernières manifestations, les casseurs de pub ont été montrés du doigt mais les abus de la publicité incitent au gaspillage. On nous Claudia Schiffer dit Souchon dans sa chanson…Souvent la pub désinforme et ment par omission…la pub est devenue un des piliers de base de notre économie de profits ; c’est une incitation à une expansion constante de la consommation.
Par ailleurs, le gigantisme des villes, ces mégalopoles, avec pour corolaire tous les problèmes de pollution : eau, circulation, bruit, ghettos, délinquance due à la pauvreté…temps de trajet plus importants (métro, automobiles…) artificialise de plus en plus de terres. Les gratte-ciel sont bourrés de climatiseurs, de mobilier fabriqué avec des polluants…
Donc, oui, il faut mettre un frein à l’urbanisation qui dégrade l’environnement, gaspille les ressources, pollue, entraîne l’aliénation des travailleurs et des habitants.
Les armements, le gaspillage des privilégiés et les villes géantes qui ne sont pas à taille humaine, la croissance industrielle non contrôlée avec ses industries classées Séveso, la surpopulation…sont nos principaux ennemis actuels.
Il va donc falloir taper sur les doigts des privilégiés pour se faire entendre. Tant que persistent les dominations, l’autorité, les profits pour quelques-uns, l’économie capitaliste restera dans un mouvement irréversible. Les gouvernements français de gauche comme de droite vendent des armes à qui peut signer des contrats. Même si ces armes servent contre des civils, même si ces armes entravent le développement économique des pays pauvres. Les dominants ne veulent surtout pas perdre leurs prérogatives de pouvoir lequel corrompt comme le disait à juste titre Louise Michel. La pauvreté et le chômage ne sont pas les priorités du pouvoir. Sa priorité est de rester au pouvoir par tous les moyens (coercitifs…) y compris contre la volonté populaire. Il ne s’attaque au sous-emploi et à la misère perpétuelle que si sa survie est en jeu. Les capitalistes réfléchissent à court terme pour générer davantage de profits ; ils favorisent une tactique et sacrifient une stratégie à long terme. Le gouvernement français prend des parts de marché dans les ventes d’armes grâce à la guerre en Ukraine qui voit la Russie diminuer ses exportations d’armes car elle les utilise à ses propres fins.
Les multinationales détiennent de jour en jour davantage de pouvoir économique donc davantage de pouvoir politique. C’est la même chose pour les diverses mafias et narcos.
Nous avons des moyens de pression et une utopie à faire valoir. Nous demandons la suppression des armements conventionnels et nucléaires, une juste redistribution des revenus, un impôt sur l’Intelligence Artificielle qui enlève des emplois donc c’est moins de cotisations sociales pour payer les retraites, et il serait judicieux de pénaliser puis interdire les projets de bétonisation et d’artificialisation des terres.
Les sujets du dérèglement climatique sont impossibles à laisser aux politiciens, aux détenteurs actuels du pouvoir. C’est à nous de participer à un mode de vie délibérément choisi pas à celui qui nous mène dans le mur. Avec une double perspective, survie et justice sociale.
L’objectif d’une vie plus solidaire, comportant moins d’inégalités plutôt que l’obtention de biens de plus en plus nombreux. Nous devons nous atteler au problème de l’éducation, d’une prise de conscience afin de se libérer de l’information véhiculée par les pouvoirs, les riches…se libérer de la publicité et des informations qui traitent l’information selon l’angle du pouvoir. La manifestation à Sainte-Soline, récemment, est le cas typique du manque d’objectivité journalistique. Manque d’objectivité crasse à laquelle on peut ajouter un manque de déontologie. Alors oui, on a toujours raison de se révolter. Instruire pour révolter disait Fernand Pelloutier.
Ainsi la nuit du 4 août 1789 (fin des privilèges) ne se comprend que si l’on se souvient de tous les incendies de châteaux et de cette remise en cause de la dîme ecclésiastique, uniquement payée par les pauvres, qui l’ont précédée.
C’est très difficile de parler d’avenir lointain d’autant qu’il devient de plus en plus incertain. Au-delà de vingt ans, c’est le flou, un brouillard qui a du mal à se dissiper.
Il nous faudrait construire un monde rationnel. Ce dont on est sûr, c’est que l’avenir ne dépend d’aucune loi révélée, d’aucun déterminisme. C’est-à-dire que les individus et les groupes d’associés peuvent avoir une influence sur le cours des événements.
Une croissance limitée ne peut que s’imposer qu’à l’échelle planétaire ; elle doit en premier lieu diminuer dans les pays riches qui gaspillent et polluent le plus. Ce serait un premier vers la réduction des inégalités.
Ti WI (GLJD)