Non à la militarisation de la société

Le monde nouveau ressemble fort à s’y méprendre à l’ancien : la force fait loi. Depuis des siècles et des siècles, c’est la loi du plus fort qui prévaut et aujourd’hui la guerre « préventive » d’Israël contre l’Iran nous le confirme. Cette guerre menée par une puissance militaire hégémonique soucieuse de sa sphère d’influence fait suite aux massacres à Gaza et entend continuer à modeler, selon ses intérêts, le Moyen Orient.

Au Salon du Bourget, la France affiche sa puissance industrielle et se montre fier de son rang de deuxième exportateur d’armes dans le monde après les Etats-Unis. Le ministère des armées est lui aussi fier de ses fleurons (Rafales…). Et les ventes d’armes compensent le déficit de la balance commerciale et procurent des dizaines de milliers d’emplois. Mais ces ventes d’armes impliquent des choix politiques. Pourquoi vend-t-on de l’armement dans des endroits où les conflits sont marqués par des violations des droits humains. Qui prend les décisions de vendre des armes à tel ou tel pays belligérant ou non ? Qui s’assure du respect des embargos sur les armes et sont-ils appliqués ?

Pour les anarchistes, les ventes d’armes sont amorales car elles alimentent une course mondiale à l’armement (y compris nucléaire), où chaque pays justifie ses choix en les calquant souvent avec mauvaise foi sur ceux de ses voisins. Quand on vend des armes, on entend peser sur des alliances et sur l’ordre international. Les Européens engagent leur responsabilité morale car tout armement qui sert occasionne des pertes humaines, des dégâts matériels et une souffrance incommensurable.

Alors, ces ventes d’armes, pas en notre nom. Nous ne voulons pas être complices de massacres. C’est un problème éthique.

APPEL CONTRE LE RÉARMEMENT EUROPÉEN ET LA CONTINUITÉ DE L’OTAN

Appel à un cessez-le-feu immédiat à Gaza, en Iran et partout où la guerre tue et massacre, notamment les civils.

Le prochain sommet de l’OTAN se tiendra les 24 et 26 juin à La Haye. Il est temps de remettre les pendules à l’heure et de faire entendre la voix de la raison, celle de la Paix.

Considérant les déclarations du secrétaire d’État américain Marco Rubio selon lesquelles le maintien de l’adhésion de son pays à l’Alliance atlantique serait conditionné à une augmentation des dépenses militaires de ses États membres jusqu’à 5 % par rapport à leur PIB.

Considérant que l’Alliance atlantique fait partie d’un système de sécurité qui a violé à plusieurs reprises la Charte des Nations Unies, générant une plus grande insécurité dans diverses zones géographiques du monde.

Nous nous opposons au déploiement actuel de 750 bases militaires américaines dans plus de 80 pays.

Nous sommes préoccupés par l’existence d’un arsenal d’armes de destruction massive, notamment d’armes nucléaires, qui met en péril l’existence de l’humanité et la vie sur la planète.

Nous nous rebellons contre les guerres commerciales imposées par les élites économiques pour leur propre bénéfice et contre les intérêts de la majorité sociale à l’échelle mondiale.

Nous nous engageons à mettre fin à la guerre en Ukraine tout en respectant le droit international humanitaire et le droit relatif aux droits de l’homme, pierres angulaires d’une solution juste, et nous plaidons pour un cessez-le-feu immédiat et des négociations de paix entre toutes les parties concernées.

Nous sommes émus par l’indignation face à l’inaction de la communauté internationale face au génocide perpétré par l’État d’Israël contre le peuple palestinien.

Nous considérons qu’il est urgent d’évoluer vers un système de sécurité fondé sur la confiance et la coopération entre les pays, qui se concentre sur la réponse aux menaces mondiales : la faim, la malnutrition, la pauvreté, les inégalités, la maladie, le chômage, l’urgence climatique, les armes de destruction massive, le non-respect des droits de l’homme et le non-respect systématique du droit international.

Les climats de guerre sont créés dans des bureaux confortables, mais ce sont les populations qui en subissent les conséquences. Il est donc crucial de dissiper les tensions croissantes et de défendre un modèle de paix, de bien-être social et de droits élargis pour tous. Le moment présent exige responsabilité, politiques audacieuses, vision d’ensemble et culture de la paix.

Nous refusons la guerre, car nous ne voulons pas de la paix des cimetières, car l’histoire nous montre que la seule voie réaliste vers la paix n’est pas militaire, mais politique, en dialoguant.

Micka (GLJD) (Merci à la CGT espagnole pour une partie de l’argumentaire)