Manifestation au Havre du samedi 19 janvier 2019: gilets jaunes Le Havre

Charlotanarchiste

Violences policières

LDB, grenades de désencerclement, matraque et lacrymogènes sont la seule réponse apportée aux mouvements sociaux et notamment celui des gilets jaunes, depuis le 17 novembre dernier. Surveillance par hélicoptère des manifestations, utilisation de blindés, dispositif policier disproportionné…Jusqu’où iront Macron et Castaner, ces anciens socialistes ? Anciens, car ils piochent leurs idées à droite, celle du tout répressif : loi anticasseurs, suppression des allocations familiales pour les parents d’enfants violents, quotas d’immigration, délinquance, pseudo-assistanat…On constate les choix idéologiques du macronisme. Sa matrice, le retour à l’ordre et un appel du pied fait en direction des sympathisants L.R. Enfin bref, de la tambouille électorale, celle à laquelle nous autres libertaires, sommes étrangers.

Le gouvernement table sur une logique de provocation-répression qui induit de facto une criminalisation des gilets jaunes. Cette politique n’est pas nouvelle ; elle a toujours été mise en place à chaque fois que des mouvements d’ampleur émergeaient : conflits avec les mineurs en 1948, grèves de l’été 1953, Mai 1968…Le mépris de classe des politiciens s’affiche ainsi que leurs solutions liberticides. Violences policières dans les banlieues, sur la Zad de Notre-Dame des Landes et autres ZAD…c’est souvent le même schéma de la gangrène sécuritaire des gouvernements. D’autant que d’année en année, un arsenal répressif se met en place. Après, il ne reste aux locataires de l’Elysée de piocher dans le mille-feuille des dispositifs de l’état d’urgence. En attendant, les puissants de ce monde aidé par l’Etat policier continuent à s’en mettre plein les poches. Les gilets jaunes, qui ont dénoncé depuis le début de leur mouvement les inégalités criantes de pouvoir d’achat, d’accès au soin, les problèmes de mobilité, des services publics qui s’amenuisent, se retrouvent dans la tourmente d’une répression sans limites et de l’arbitraire le plus total face à la justice.

Il nous faut casser la spirale des violences policières : 6000 interpellations, un millier de condamnations, 1843 blessés et mutilés dénombrés jusqu’à l’acte IX des gilets jaunes. Les médias commencent à en parler d’autant que plusieurs journalistes qui faisaient leur travail ont subi eux-mêmes des violences de la part des forces de l’ordre. Le gouvernement aura beau vouloir occulter la violence policière qu’il sème et encourage, les nombreuses vidéos amateurs qui tournent sur le net et qui sont authentifiées, contrebalancent cette cécité volontaire des macronistes.

Le gouvernement, qui prend la parole dans les médias, dramatise à l’extrême les violences et mise sur un deux poids deux mesures en faveur de la police et la gendarmerie. Même Grimaud, préfet de police en 1968, avait adressé un courrier à tous les policiers, à propos des excès commis à l’encontre des manifestants. Il faut dire que de nombreux étudiants étaient des fils de bourgeois, ceci explique cela.

En mai-juin 1968, 7 morts ont été dénombrés. Du côté des gilets jaunes, nous en sommes à une dizaine même si les conditions ne sont pas les mêmes. Le mouvement des gilets jaunes paie un lourd tribut. En 68, on incriminait déjà les apaches, les anarchistes et les gauchistes. Aujourd’hui, on parle des ultra et encore des anarchistes. A croire que l’anarchisme est increvable. En attendant plusieurs milliers de personnes se réclament toujours de l’anarchisme. Après avoir fait peur à la bourgeoisie par la propagande par le fait à la fin du XIXème siècle, en orientant le syndicalisme vers un syndicalisme d’action directe avant 1914, l’anarchisme ressurgit sur les barricades en 1968 puis dans les récents mouvements sociaux de ces dernières années.

De la figure de Jules Durand en 1910 à celle de Julien Coupat en 2008, la justice se prend dans les rêts du filet.

Aujourd’hui, tout le monde s’accorde à dire, à part l’ignoble Castaner et ses sbires, que les LDB sont dangereux et qu’ils devraient être interdits lors des manifestations.

Nous sommes dans un épisode de la guerre sociale encadrée par Macron, Castaner et leur police, qui d’ores et déjà dépasse en morts, blessés, condamnés et interpellés, le mouvement de Mai 1968.

Thiers et Galliffet, sinistres assassins de la Commune sont restés dans l’Histoire !  Galliffet, surnommé le « Marquis aux talons rouges » ou le « Massacreur de la Commune ». Et toi Macron, petit marquis de la politique, comment seras-tu surnommé plus tard ?

 

Manifestations du samedi 19 janvier

Après les 120000 manifestants du samedi 12 dernier, ce sont 90000 manifestants qui ont arpenté les grandes villes de l’hexagone. Il faut dire que la météo ne nous aide vraiment pas ces temps-ci. En Seine-Maritime, la mobilisation fut moindre hier. Il faut dire que l’Union Départementale de la CGT avait appelé à manifester aux côtés des gilets jaunes, ce qui a découragé bon nombre de gilets jaunes de venir aux lieux de rendez-vous. A peine 3000 manifestants à Rouen et 700 au Havre. Dans notre ville, nous avons même vu le cortège se scinder en deux le matin près du pont Vauban, les gilets jaunes d’un côté, la CGT de l’autre. Les gilets jaunes n’ont pas du tout apprécié d’être encadrés  par le Service d’ordre de la CGT qui demandait aux manifestants de rester sur la chaussée…La liberté des dernières manifs, en présence des cégétistes, s’éloigne, d’où la scission et l’après-midi, les rangs des manifestants étaient plutôt clairsemés… Les camarades de la CGT confondent convergence des luttes et récupération des gilets jaunes sous la houlette de la CGT. Il faut dire que la CGT n’apprécie guère de ne plus avoir le monopole des mobilisations ouvrières. D’où la volonté, après avoir fait la sourde oreille au début, de récupérer et encadrer le mouvement. Mais qui trop embrasse mal étreint. La stratégie cégétiste qui consiste à reprendre la main est une erreur car il existe un risque de dénaturer le mouvement et de l’étouffer. Mais la captation du mouvement et son étouffement ne sont-ils pas les buts de la CGT ? Cette confédération syndicale hérite de sales méthodes ; elle tient à faire l’unité autour d’elle et sous son contrôle. Si cette stratégie était validée par les travailleurs, ça se saurait et il n’y aurait qu’une confédération syndicale en France. La dispersion syndicale, dont les communistes de la CGT portent historiquement une lourde responsabilité, porte en elle les échecs des derniers conflits sociaux. L’Etat joue la concurrence syndicale, la division pour mieux faire passer ses réformes.

Les gilets jaunes, en refusant d’être récupérés par les politiciens, nous montrent le chemin : créer les conditions de l’unité en dehors des partis y compris ceux d’extrême droite. En dehors des syndicats aussi, minés par leurs divergences et leur collaboration constante avec l’Etat.

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