Le libertaire de Février 2020

Arrosage Sous-préf LH

L’appel à une grève générale répond à l’appel du mouvement féministe qui promeut une grève générale. Pour la troisième année consécutive, la CGT le convoque.

Ce matin, la CGT de Catalogne a officialisé l’appel à une grève générale dans toute la Catalogne pour le 8 mars prochain. L’appel intervient après le résultat de la plénière confédérale extraordinaire de la troisième union en Catalogne, qui, à une large majorité, a décidé samedi dernier de déclencher une nouvelle grève générale le 8 mars. L’avis a été soumis au Département du travail, des affaires sociales et des familles de la Generalitat de Catalogne et à la promotion patronale du travail et au PIMEC.

Cette année, le 8 mars tombe un dimanche. L’appel à la grève vise particulièrement un secteur très précaire de la classe ouvrière, en grande partie du secteur des services, qui est contraint de travailler le week-end et très souvent avec des contrats très précaires. Une grande partie de ces personnes sont des femmes et présentent l’une des caractéristiques qui pénalisent les femmes dans le monde du travail.

L’appel à la grève générale présenté par la CGT de Catalogne est sur le lieu de travail. Elle s’inscrit cependant dans l’appel du mouvement féministe à toutes les femmes à frapper un grand coup pour rendre visible une partie très importante de la population, très souvent cachée sous les coutumes patriarcales. Il y a également un appel à tout le monde à considérer la CONSOMMATION comme une critique frontale du consumérisme capitaliste, particulièrement pertinent à un moment où les effets du changement climatique sont de plus en plus évidents.

La CGT de Catalogne annonce une grève générale le 8 mars pour la troisième année consécutive. Pour reprendre les mots de Montse Sánchez, secrétaire du syndicat du genre, «le principal objectif de cette grève est de mettre sur la table les revendications des femmes dans le monde du travail. Le fait que ce soit dimanche démontrera encore la précarité de nombreux emplois occupés par des femmes. » Il affirme également que «l’analyse que nous faisons est que chaque année nous sommes plus de femmes qui occupent des espaces et se joignent à cette lutte et de plus en plus organisée». Une fois de plus, le comité de grève est composé exclusivement de femmes.

 

Ce 8 Mars 2020 et toujours: l’anarcho-féminisme comme fer de lance de la lutte antifasciste.

Le syndicat CNT appelle à lutter contre le patriarcat sous toutes ses formes, à la fois dans la rue et sur le lieu de travail.

La Confédération nationale du travail (CNT) dans ce 8M, Journée de la femme au travail, demande à unir ses forces autour de la lutte antifasciste. Le féminisme sera le fer de lance qui mettra fin à cette arme de répression, d’inégalité et de haine, de plus en plus forte dans les institutions et dans le discours public. Contre cela, l’anarchosyndicalisme exige que la diversité et la transversalité soient le moteur d’un féminisme de classe et combatif, qui brise la barrière de l’uniformité que revendiquent le capitalisme, le patriarcat et le fascisme.

Travailleurs des services, femmes migrantes, trans, retraitées, travailleuses, qualifiées ou non … nous sommes tous et toutes appelés à une lutte qui soit pour les droits de tous/toutes mais aussi pour une société meilleure. Le féminisme comme mur contre le fascisme. Quelque chose qui a toujours existé mais qui est aujourd’hui plus que jamais nécessaire, il faut s’en souvenir. Nous n’arrêterons pas d’écouter des discours sur les priorités d’un mouvement ou d’un autre, sur ce qui nous sépare, ce qui  distingue, mais nous devons être clairs: l’ennemi commun est ce qu’il est. Celui qui veut de nous des représailles, précaires, sans droits et isolés.

Par conséquent, ce 8M, comme dans les précédents, CNT sort dans la rue pour exiger l’équité dans les emplois, l’abrogation des réformes du travail qui sapent surtout les travailleurs, dénonçant l’exploitation et la violation des droits notamment dans les secteurs dits «féminisés», exigeant la reconnaissance en tant que maladie professionnelle des affections qui surviennent dans ces secteurs et qui ne sont pas reconnus pour toucher principalement les femmes, affirmant l’incorporation du travail domestique au même niveau que les autres emplois, dénonçant le chômage sauvage subi par les personnes trans, l’impuissance dans laquelle la loi sur l’immigration laisse nos compagnes migrantes, la discrimination et les stéréotypes subis par les personnes racialisées dans le travail et le social, rejetant les sophismes tels que celui de la marque féministe capitaliste d’Ibex 35 et parier sur des pensions décentes pour les deux femmes qui ont contribué financièrement, comme celles qui travaillaient à l’intérieur de la maison, donnant un visage à ceux qui n’avaient d’autre choix que de subsister dans l’économie submergée.

Nous continuerons dans la première ligne d’action et lutterons main dans la main avec le reste du mouvement féministe afin que les soins ou la maternité ne soient pas un frein pour les femmes. Nous pensons que l’extension des congés de maternité et de paternité ne suffit pas à faire de la vie le centre de l’économie et non le marché. Par conséquent, nous exigeons que ce soit le marché qui s’adapte à la vie pour construire une société de valeurs. Nous voulons une aide réelle et efficace pour les mineurs, ainsi que pour les membres de la famille ou les personnes à charge dont nous sommes responsables. Intendance des soins avec nos partenaires, plus de présence de femmes à des postes représentatifs nous donnant une visibilité dans les organisations sociales, les revendications ainsi que les syndicats. À commencer par le nôtre.

 

Nous voulons être la goutte qui déborde la marée qui met fin à la violence sexiste. Du travail, à la maison et dans la rue, contre le harcèlement de toute nature ou les menaces qui mettent en danger les droits humains de plus de la moitié de la population, avec lesquels CNT s’engage en tant qu’anarcho-syndicaliste, organisation de classe, antimilitariste, antifasciste et féministe que nous sommes.

le Libertaire Février 2020