Le libertaire d'Avril 2017: abstention pour le deuxième tour de la Présidentielle

Marion

Le Pen et Dupont-Aignan défendent au final des thèses xénophobes qui sont le sceau du populisme et de l’extrême droite. Ils s’accordent à défendre les idées et les thèmes qui tirent leur fondement au plus profond d’un nationalisme exacerbé : le drapeau, la Marseillaise, le caractère «formateur/intégrateur» du service national, la défense des valeurs liées au « roman national », la communauté nationale, la préférence nationale, la supériorité du petit blanc etc. etc. Avec un côté viriliste cher aux militaristes.

Ils sont aussi d’accord sur le système social, politique et économique, totalement inique qui est imposé aux travailleurs et sur la légitimité de ses fondements avec, à la marge, quelques nuances d’appréciation…Il pourrait y avoir le chef, Le Pen et son Premier ministre Dupont la joie.

Du côté de Macron, c’est un système de domination et d’exploitation qui ne vaut guère mieux sur le plan social : capitalisme ultra libéral, libéral, social- démocrate, tout cela représente la diversité de l’offre inégalitaire d’un système qui perdure depuis des décennies et qui s’aggrave. Ce qui est indiscutable c’est que toutes ces formes d’exploitation et de domination représentent les symptômes d’un même dérèglement, qu’il soit social, économique, politique.

Les systèmes Le Pen et Macron sont des systèmes producteurs, entre autres choses, d’exclusions et de dérives sociétales…

En réalité, leurs désaccords ne portent que sur les marges et uniquement sur les marges, en limitant leurs désaccords non pas sur la nature mais plutôt sur le degré des changements à apporter à ce système honni et inique. Les classes politiques repoussent tant qu’ils peuvent, par le biais de l’électoralisme, le système politique et économique qu’ils souhaitent maintenir et qui leur garantit prébendes et privilèges.

Face à ces réalités, nous autres libertaires mettons en garde contre un système qui nous prive des moyens les plus élémentaires de décisions et qui limite notre intervention «citoyenne» à sa plus simple expression : n’être en définitive que des spectatrices/spectateurs, et encore pour un temps très court, mais qui ne permet, à aucun moment, qu’on puisse se comporter en acteurs afin de vivre la vie que nous désirons. Une vie digne et qui respecte tout le monde.

Il nous reste du chemin à parcourir afin d’arriver à une société humaine, libertaire, solidaire et autogestionnaire…Mais ce ne sera pas en votant pour Macron ou Le Pen que nous y arriverons. Souvenons-nous des errances de certains y compris des anarchistes lors du deuxième tour Le Pen-Chirac en 2002.

Le libertaire Avril 2017