L’échec de la spécialisation productive de la France, sur l’armement et le luxe, en déconnexion totale avec les besoins des gens, voilà ce que les politiciens des grandes formations n’osent aborder. Des débats télévisés, des tracts distribués sur les marchés, des affiches collées comme à chaque joute électorale…la panoplie des partis qui profitent de l’éternelle crédulité des « masses » (de moins en moins nombreuses d’ailleurs), ces masses qui se laissent méduser et attendent qu’on pense pour elle. Cette foule silencieuse qui se croit en démocratie parce qu’elle va déposer un bulletin dans l’urne ou appuyer sur un bouton des machines à voter.
Pourtant si faire de la politique consistait à débattre d’idées, cela n’occasionnerait pas ces dépenses somptuaires gaspillées pour faire du cirque électoral à grand spectacle. Chaque parti essaie d’attraper ses veaux de votants au lasso de sa com’ et de sa publicité avec les mêmes procédés que les marchands de lessive. Et encore, la différence c’est que les marchands de lessive paient leurs publicitaires de leurs deniers tandis que les partis (quand de surcroît ils ont le pouvoir), font payer les contribuables. Alors pourquoi se gêner ? Dans son discours de la servitude volontaire, Etienne de La Boétie dit: « Mais à parler à bon escient, c’est un extrême malheur d’être sujet à un maître, duquel on ne peut jamais assurer qu’il soit bon, puisqu’il est toujours en sa puissance d’être mauvais quand il voudra. ». Les siècles passent et certains propos sont d’une étonnante actualité surtout que nous nous dirigeons doucement mais sûrement vers une démocratie illibérale.
Mais c’est la dépolitisation des travailleurs qui autorise tacitement toutes les formes de racolage des politiciens. La politisation, c’est s’intéresser aux affaires publiques, pas de déléguer ses affaires à un médium. Aujourd’hui encore, un pourcentage non négligeable de personnes considèrent que voter à gauche ou Macron, c’est voter pour le moindre mal. Niaiseries que tout cela. Depuis 2002, on nous a fait le coup à maintes reprises. Ce sont les politiques menées par la gauche et Macron qui ont conduit aux scores actuels du R.N. Alors quand on voit Glucksmann se faire adouber par l’ancien premier ministre Jospin, celui qui indiquait que son programme n’était pas socialiste, on constate que les leçons du passé n’ont servi à pas grand-chose.
Le gouvernement Attal entend continuer à ponctionner les chômeurs comme si diminuer leurs indemnités allait leur donner du boulot. La CGT estime que des suppressions de postes sont en cours ou annoncées dans 130 entreprises, mettant en péril entre 60 000 et 90 000 emplois directs et indirects. L’industrie va payer le plus lourd tribut. Alors, si les chômeurs touchent moins, ce sont plus de trois milliards d’économie escomptés par le gouvernement. Mais en quoi cela change-t-il le marché de l’emploi notamment pour les chômeurs de longue durée et pour les seniors dont les patrons ne veulent pas.
Armement et luxe, disions-nous en introduction. Alors la guerre semble être une option pour nos gouvernants. La France veut la guerre disent les Russes ! Pas les Français, qu’on se rassure ! La France, vocable mystérieux sous lequel on exploite le peuple est un monstre anonyme aux ordres de qui on abandonne servilement ce qui nous est cher, pour accomplir les plus odieuses besognes et perpétrer les plus abominables forfaits. En Nouvelle Calédonie aujourd’hui, par exemple. En 1945, c’était à Sétif…en attendant la « pacification » en Algérie de 1954 à 1962. Là encore, la guerre s’est déroulée et s’effectue toujours sous le couvert d’une démocratie. Un peu comme Israël à Gaza.
Dans ce même cadre démocratique, l’homme au nom de la rentabilité, du profit et de son espace vital fait fi de toute sagesse, de toute connaissance et participe tous azimuts aux déséquilibres des écosystèmes, au saccage de la planète et il existe toujours un politicien ou un lobby pour minimiser les faits.
Le plus dur, ce n’est pas de dénoncer les choses mais de changer les mentalités d’un monde programmé à s’autodétruire.
Ne plus participer aux mascarades électorales est déjà un premier pas.
« Ce dont l’anarchisme a besoin, encore plus que d’une métathéorie c’est ce qu’on pourrait appeler une « micro-théorie » : une façon d’aborder les questions concrètes et immédiates qui émergent d’un projet de transformation. Les sciences sociales traditionnelles ne nous sont d’aucune aide ici parce qu’elles considèrent généralement ce genre de question comme relevant de la sphère des politiques d’Etat et aucun anarchiste qui se respecte ne veut avoir à faire à cela. » David Graeber
L’anarchisme est en plein essor avec ses principes traditionnels : entraide, association volontaire, autogestion…Les anarchistes veulent organiser la société sur des bases égalitaires et moins aliénantes. Pour cela, pas besoin d’élections, c’est toujours un piège à cons.
Goulago (GLJD)