Les colères grondent

Les fonctionnaires en ont ras-le-bol d’être montrés du doigt par le gouvernement quant à leur charge de travail et horaires de travail. Un Sarkozy n’y va pas de main morte : les enseignants c’est 24 heures semaine six mois dans l’année. Cet ancien président qui a tant de casseroles et ennuis judiciaires se permet d’attaquer le corps enseignant. Quel cynique ! La CGT vient de mettre un simulateur pour que les fonctionnaires puissent calculer leur manque à gagner en cas de carences…Une grève est annoncée le 5 décembre.

La colère monte aussi chez les cheminots qui voient d’un mauvais oeil l’ouverture à la concurrence des lignes régionales. Ils dénoncent la balkanisation de la SNCF. Une grève est prévue le 11 décembre.

Les retraités qui vont perdre du pouvoir d’achat à cause de la non-indexation des retraites sur l’inflation. Le gouvernement va leur allouer gracieusement 0,8% d’augmentation en janvier. Comme si le coût de la vie n’augmentait que de 0,8%. Que les retraités se souviennent de l’entourloupe des députés LR, Wauquiez en tête.

Les agriculteurs qui manifestent leur déception et leur courroux, même si les prochaines élections professionnelles des chambres syndicales en janvier 2025 ne sont certainement pas étrangères à l’effervescence en cours. Cela dit certaines revendications sont légitimes.

Et tous ces plans sociaux qui s’amoncellent de jour en jour. Des dizaines de milliers d’emplois sont supprimés que ce soit dans de grosses entreprises (Auchan, Michelin…) ou des petites boîtes qui cumulées représentent aussi des dizaines de milliers d’emplois qui passent à la trappe avec toutes les conséquences sociales qui en découlent.

Les travailleurs sont de même inquiets du gouvernement que Trump met en place aux USA. C’est Zinzin land. Ils sont inquiets de la tournure que prennent les événements en Ukraine où nous n’avons jamais été aussi proches d’une guerre nucléaire. Nous vivons dans un climat de peur. Et le camp des travailleurs n’arrive pas à stopper l’extrême-droite et le populisme.

Aussi grave encore, en 2025, le budget de la défense en France se montera à près de 51 milliards d’euros de crédit. Nous sommes entrés à nouveau dans une économie de guerre où les dépenses s’affolent ainsi que les commandes. En prétextant le retour de la guerre de haute intensité en Europe via l’Ukraine, le gouvernement français veut que les entreprises d’armement produisent toujours plus et plus vite. La loi de programmation militaire 2024-2030 va bénéficier d’une enveloppe de 400 milliards d’euros. Les industriels de l’armement se réjouissent.

On sent une certaine fébrilité dans les rangs des bénéficiaires des largesses de l’Etat, c’est-à-dire de l’utilisation de nos impôts. Et bien sûr, aucun politicien ne nous a demandé notre avis. Tout pour l’armée ! Et les services publics sont à la peine. C’est comme cela aussi que l’on retrouve des armes françaises au Soudan, pays dévasté par la guerre où les violeurs et les assassins règnent.

On se préparerait à la guerre qu’on ne s’y prendrait pas autrement. Le volume des bombes armement air sol va doubler en 2025. Les stocks de munition sont refaits. Dassault produit trois rafales par mois. On embauche dans l’armement et on cherche d’autres débouchés via le Mercosur.

La défense est le deuxième plus gros budget de la France. Cette dernière est le deuxième exportateur d’armes au monde. Et dire que certains sont fiers de ce classement.

Nous pourrions égrener encore nos motifs d’insatisfaction mais un compagnon espagnol, Miguel Amoros, nous envoie une analyse qui vient luire dans nos constellations moroses. A la suite des inondations qui ont endeuillé la région de Valence récemment, un franc élan de solidarité a vu le jour alors que la population était livrée à elle-même sans aide aucune de l’Etat :

[« Seul le peuple sauve le peuple » est un slogan spontané qui a fait fortune au début de la tragédie. L’absence totale de réaction administrative avait été heureusement compensée par la présence de milliers de volontaires venus de toute l’Espagne qui effectuaient les tâches les plus urgentes : nettoyer la boue et les biens endommagés, renflouer les locaux, soigner les personnes âgées et les malades, distribuer de l’eau, de la nourriture… Des adolescents de la capitale, des enseignants, des voisins sinistrés, des cuisiniers, des pompiers, des médecins, des infirmières, des groupes de travail improvisés, des cantines, des pharmacies mobiles, des points de distribution, des hébergements et même un hôpital de campagne pour répondre à la crise des urgences du moment. Lorsque l’État a échoué, lorsque la foule bureaucratique qui a pris de mauvaises décisions a éludé la responsabilité en s’accusant mutuellement, lorsque les canulars ont inondé les réseaux sociaux, la société civile et le volontariat ont émergé, sans autre motivation que la solidarité et l’empathie avec les victimes. Ils ont survécu aux cinq premiers jours sans autre aide que celle-là. Ce qui laisse penser que dès que le peuple s’auto-organisera et se libérera des obstacles dans des conditions moins extrêmes, l’État et la classe politique seront superflus. Personne n’en a vraiment besoin. L’horreur, l’inhumanité et la politique brune vont de pair. Même selon les paramètres de vérité typiques de la société du spectacle, cette fraternité est réelle, puisqu’elle est apparue à la télévision.]

Alors oui, rien n’est perdu quand le peuple se prend en main et participe à l’entraide. C’est de solidarité que nous avons besoin, pas d’avion de chasse, de tanks et autres armements qui ne sont que le prélude aux traditionnels grands massacres organisés par les capitalistes quand ils n’arrivent pas à résorber une crise aigüe comme celle que nous vivons aujourd’hui.

Ti Wi (GLJD)