L’écologie, tarte à la crème de la nouvelle gauche
Si certains à gauche voient en l’écologie un nouveau tremplin électoral pour leurs ambitions personnelles d’autres y voient une nouvelle lutte des classes et se voient en nouvelle classe écologique pour gagner la bataille des idées. Depuis les gilets jaunes, on parle de conflits géosociaux et de lutte de « classements ». Là où les libertaires peuvent être d’accord, c’est sur la notion de systèmes de production qui détruisent en partie leurs propres conditions de développement. Le productivisme n’est donc pas l’alpha et l’oméga d’un développement infini car il va à sa perte via un monde devenant invivable. Le réchauffement climatique qui induit inondations, sécheresse, montée des eaux, dérèglements climatiques…dû à un productivisme non contrôlé mais toujours fixé sur des profits financiers pour quelques-uns, n’est pas une vue de l’esprit mais une conséquence des activités humaines.
Aujourd’hui, notre horizon doit se construire autour de l’habitabilité de la planète pour tous et toutes en s’assurant que tout le monde ait à manger, puisse se loger, ce qui n’est pas nouveau dans les ambitions socialistes et anarchistes, mais en axant celles-ci sur la qualité de ce que l’on veut manger, de comment on veut les produire…en fonction de nouvelles contraintes, notamment climatiques. Cela passera aussi par une nouvelle manière d’organiser la production. La modernisation ne s’effectuera plus par le biais de critères anciens devenus obsolètes. La croissance infinie, c’est terminé. Les termes économiques : reprise, compétitivité, maximisation du profit…mais pour quoi faire, pour quelle vie… ? Voilà ce qu’il nous faut dépasser.
Les écologistes dits responsables, donc des aspirants au pouvoir, se veulent non punitifs et surtout détachés de tout moralisme. Et c’est justement là que les libertaires se détachent de ces militants qui passent un peu trop facilement sur les inégalités sociales, la division sociale, la reproduction…et l’éthique, science des fondements de la morale. Certes, le XXI ème siècle n’est plus le XIXème siècle mais la lutte des classes existe, les capacités des classes ouvrières aussi. Parallèlement, nous ne pouvons, nous abstraire de l’éthique. Vendre des rafales ou tout type d’armement est peut être rentable pour des marchands de canon et leurs actionnaires mais sur le plan humain ce n’est pas acceptable. Les armes fabriquées serviront un jour et l’on sait que les populations civiles sont les premières à subir le feu des armes et les exactions militaires.
D’autre part, l’extrême droite bénéficie de plus en plus de l’indulgence des élites intellectuelles et économiques, ce qui devrait être une ligne rouge à ne pas franchir afin d’éviter la dérive vers une France fascisante. Cette dernière peut vanter le localisme et la souveraineté industrielle, cela ne fait pas d’eux des écologistes et encore moins des militants ayant une éthique.
Les anarchistes se réfèrent toujours aux propositions de l’Association Internationale des Travailleurs :
1° Abolition du salaire payé par le capitaliste à l’ouvrier, le salariat n’étant autre chose que la forme moderne de l’esclavage antique et du servage.
2° Abolition de la propriété privée en ce qui concerne tout ce qui est nécessaire à la société pour la production et pour l’organisation sociale de l’échange.
3° Emancipation de l’individu et de la société de cette forme de l’assujettissement politique que représente l’Etat et qui sert au maintien et à la conservation de l’esclavage économique.
La réalisation de ces trois buts est nécessaire pour l’établissement de la justice sociale répondant aux exigences morales de notre époque. Et la justice est l’élément essentiel de la morale. Pour Proudhon, est juste ce qui est égal, est injuste ce qui est inégal. Autrement dit « en ce qui touche les personnes, hors de l’égalité, point de justice ».Une société libre ne peut donc être fondée que sur l’égalité. Proudhon affirme de même que la vraie justice consiste en une conciliation harmonique des intérêts collectifs avec les intérêts individuels.
Parler d’écologie sociale de fin de mois ou non ne fera nullement avancer l’égalité économique et sociale si l’on ne tient pas compte des propositions de l’A.I.T.
L’égalité économique et sociale servira l’écologie car elle ne peut qu’avoir une visée internationale ; la pollution, le réchauffement climatique…ne s’arrêtant pas à la porte des frontières artificielles des pays et des continents.
Vivre et rester dans un cocon étriqué de bobos, militer pour une écologie fascisante ou sociale- démocrate…tout est possible, mais oublier volontairement l’égalité et l’éthique, c’est passer à côté d’un autre futur pour une société égalitaire et émancipatrice qui tiendrait compte des tendances actuelles d’une croissance productiviste conduisant à la perte de la planète.
Goulago (GLJD)