La réalité des rôles de l’armée

Ce qui se passe aujourd’hui aux Etats-Unis préfigure ce qui pourrait se passer en France dans un futur qui pourrait être proche.

Jusqu’à présent, nous avions tous à l’esprit l’attitude belliciste des Etats-Unis qui se prenaient pour le gendarme du monde d’où des opérations récurrentes à l’encontre d’autres pays. En son temps, en mars 2003, le président des Etats-Unis, George W. Bush avait accusé l’Irak d’avoir des armes de destruction massive (nucléaires…) et avait organisé l’invasion de l’Irak. L’accusation s’est avérée fasse ultérieurement mais le mal était fait et leur action guerrière a mis le feu au poudre dans une région qui n’en finit plus de s’entredéchirer. On peut remercier au passage les Américains pour la création de Daech, leur oeuvre. L’ « opération Liberté irakienne », parce que les Américains agissent toujours au nom de la liberté et non pour des raisons économiques d’après eux, s’est soldée par la déstabilisation de la région et on en subit encore les conséquences.

Mais aujourd’hui, l’armée américaine sévit sur son propre sol à la demande d’un autocrate. Le président américain a envoyé 2 à 4 000 gardes nationaux et 700 marines pour rétablir le chaos qu’il a lui-même orchestré. On connaît les bases de certaines politiques qui consistent à créer un problème pour se présenter ensuite comme la solution. Les Californiens assistent éberlués, à la militarisation de leur environnement bien qu’aucune demande du gouverneur de Californie ni de la Maire de Los Angeles n’ait été faite pour faire intervenir l’armée. Trump, le crétin, présente L.A. comme une ville envahie par des criminels étrangers, notamment Latinos, au mépris des autorités et des réalités  locales. Certains manifestants arborent fièrement des drapeaux mexicains en signe de contestation ce qui permet aux extrémistes de droite et à Trump de fustiger les manifestants et de valider ainsi leurs propos xénophobes.

Trump s’appuie sur Stephen Miller, celui qui dénonce à longueur de discours le racisme anti-blanc. Une rhétorique à la Zemmour. Miller veut reconquérir les U.S.A. qui seraient occupés par des hordes d’étrangers, de surcroît, criminels. Avec quelques touches de masculinisme et de transphobie pour parfaire ce dégoûtant personnage. Il se situe dans une guerre de civilisation et désire purger le pays de ses migrants illégaux. Il se définit comme le pourfendeur de l’invasion. Toute ressemblance avec les programmes des partis d’extrême-droite en Europe ne serait que pure coïncidence. Ce n’est pas de la science-fiction et nous voyons déjà toute la galaxie d’extrême-droite européenne vanter son génie précurseur. Cet ultranationaliste est l’égérie de tous les fachos européens notoires.

En attendant, les rafles vont bon train à Los Angeles, devant des établissements scolaires ou des magasins de grande surface, et les raids policiers aussi. Les manifestants sont habillés normalement faisant face à des robocops, en tenue de combat, qui brutalisent la population sans vergogne.

Quand un gouvernement est en difficulté sur le plan économique, il crée des diversions. Dans le cas de Trump qui a du mal avec son projet de budget, il tente pour faire oublier ses échecs économiques de revenir sur ses terrains de prédilection : immigration et sécurité. Et il assume la militarisation de maintien de l’ordre.

En France, l’armée s’est toujours rangée historiquement contre les manifestants et a parfois tiré dans le tas. Les exemples essaiment l’histoire sociale tout comme le nombre d’ouvriers assassinés.

Aujourd’hui, avec un autocrate élu dans le sillage d’Emmanuel Macron, nous pourrions avoir un ou une président(e) du genre Trump qui pour aller dans le sens du poil de leur électorat s’engagerait à utiliser l’armée pour faire la chasse aux migrants. Notre antimilitarisme ne change pas de fusil d’épaule, l’armée est contre le peuple. Ses valeurs sont à l’opposé des nôtres.

L’immigration est l’otage de bon nombre de politiciens, en Europe comme aux U.S.A. ;  politiciens qui oublient de dire ce qu’elle apporte en termes de retraite et d’emplois qui permettent à l’économie de tourner. Toute notre solidarité avec les Américains contre Trump, notamment les migrants.

Goulago ( GLJD)