La pollution tue et nous empoisonne

La pollution nous coûte cher que ce soit en termes de mortalité ou en terme de santé publique. Selon Santé Publique France, on avoisine les 40 000 décès dus à l’exposition aux particules fines et au dioxyde d’azote. Cancer du poumon, AVC, diabète, asthme, hypertension artérielle, broncho-pneumopathie, infarctus du myocarde etc. occasionneraient un coût de 16 milliards d’euros par an. Peut-on de même chiffrer le coût d’une vie ? Bref, la pollution génère de nombreuses pathologies mortelles. Et ce sont les enfants qui sont majoritairement touchés par l’exposition aux particules fines qui pénètrent profondément dans l’organisme. Le trafic routier émet du dioxyde d’azote avec pour conséquences, notamment dans les zones urbaines, de nombreux cas d’asthmes chez les enfants mais aussi chez les adultes. Nous savons qu’il faudrait diminuer les concentrations atmosphériques en particules fines et dioxyde d’azote afin de diminuer d’autant les décès et les maladies occasionnés par ces derniers. Nous connaissons les solutions à mettre en place : transports en commun gratuits, pistes cyclables sécurisées à instaurer en ville et en périphérie, favoriser les voitures électriques en diminuant les coûts à l’achat, sensibilisation à la préservation de l’environnement etc. Il ne faut pas croire que le milieu rural est épargné car les épandages sont causes aussi de nombreuses pathologies.

Une pétition a été lancée ce mardi 4 février 2025 pour demander l’interdiction de l’aspartame (un édulcorant), un additif « peut-être cancérogène pour l’homme », selon l’OMS.

La pétition est à l’initiative de l’ONG Foodwatch, la Ligue contre le cancer et l’application de nutrition Yuka.

Selon Foodwatch, l’aspartame est présent dans plus de 6000 produits et notamment ceux dits allégés comme certains sodas sans sucres, yaourts 0% ou encore chewing-gums et boissons énergisantes. En 2023, l’Organisation mondiale de la Santé a classé l’aspartame comme « peut-être cancérogène pour l’homme ». C’est dire qu’un doute sérieux subsiste après de nombreuses enquêtes et études. Ces dernières ont de même noté des risques liés au diabète ou encore d’accouchements prématurés en lien avec la consommation d’aspartame.

Foodwatch avait déjà alerté, en octobre dernier, les consommateurs des dangers pour la santé de la contamination généralisée au mercure relevée dans les boîtes de thon au niveau européen et révélés par une enquête de l’ONG BLOOM « Du poison dans le poisson. Chronique d’un scandale de santé publique ».

Le mercure est l’une des dix substances les plus préoccupantes au monde selon l’Organisation mondiale de la santé, comme l’amiante ou l’arsenic. Cancérogène etc.

Les travaux scientifiques sur certains PFAS (substances per-et polyfluoroalkylées) connus montrent qu’ils peuvent avoir des effets délétères pour l’être humain : augmentation du taux de cholestérol, cancers, effets sur la fertilité et le développement du fœtus, sur le foie, sur les reins, etc. Aujourd’hui les chercheurs se heurtent au fait que l’industrie chimique limite la disponibilité des standards de référence et si les scientifiques ne disposent pas d’échantillons de grande pureté de ces produits chimiques, ils ne peuvent étudier de manière impartiale leurs effets toxiques. Et ainsi protéger la population et l’environnement contre cette pollution chimique.

Récemment, le Sénat a voté la réintroduction dérogatoire d’un néonicotinoïde (l’acétamipride) afin de lutter soit disant pour lever les contraintes liées à l’exercice du métier d’agriculteur. Les producteurs de betteraves sucrières vont être contents, les apiculteurs un peu moins et les abeilles encore moins. Cela fait des années que l’on connaît les effets néfastes des néonicotinoïdes sur les pollinisateurs, les milieux aquatiques et les insectes. Peine perdue. Les conséquences des pesticides sur notre santé et sur l’effondrement du vivant ne sont plus à démontrer. Les néonicotinoïdes sont des perturbateurs endocriniens et neurotoxiques. Nous le savons, et pourtant les politiciens continuent à servir les intérêts des firmes d’agrobusiness.

Un autre texte, cette fois, approuvé par les députés, ouvre la voie à l’épandage de produits phytosanitaires par voie aérienne. La volatilité de ces produits risque d’occasionner des problèmes de santé aux riverains des zones agricoles.

Là encore, nous nous heurtons aux conflits d’intérêt avec les industriels et l’agro-alimentaire. Il nous faut réveiller les consciences et lutter contre ceux qui jouent avec notre santé afin de gaver leurs actionnaires. Contre ceux et celles qui nuisent à la biodiversité. Avec tout ce qui est cité ci-dessus, nous constatons que les intérêts économiques priment sur la santé des gens, les connaissances scientifiques et les enjeux environnementaux. A nous de noter les noms des sénateurs et députés qui votent des lois qui nuisent à notre santé. Ils ne peuvent pas dire qu’ils ne savaient pas. Ils rendront des comptes tôt ou tard pour leurs méfaits.

Patoche (GLJD)