La crise de civilisation s’accroît

Nous sommes dans l’ère de la déshumanisation progressive dans ce qu’il est convenu d’appeler la société post-industrielle et ce qui caractérise cette dernière, au premier chef, c’est d’être entièrement soumise à une technocratie galopante entièrement livrée à elle-même. En effet, à longueur d’informations-désinformations dans les médias à forte audience, on assaisonne, sans broncher, ouvertement, le projet d’une société dans laquelle n’importe quel quidam, de bas en haut de la hiérarchie, sera, sur le mode le plus « réaliste » qui soit, inféodé aux managers de la Haute Finance Internationale sans foi ni loi. Mais puisque l’on parle de loi(s) (pour les autres bien sûr, c’est-à-dire le citoyen lambda), on doit quand même s’apercevoir que celles-ci, en revanche, se multiplient pour mieux accroître la décomposition sociale ambiante. Dans ce monde en déliquescence généralisée, seules la Finance et l’Armée semblent être à protéger en priorité. Tout ce qui peut rapporter en avoirs VAUT. Tout ce qui peut mieux détruire VAUT. La banque règne. Thanathos aussi.

C’est pourquoi tout le monde sait plus ou moins que la France comme le plus grand nombre des nations nanties du monde est victime d’une maladie peut être mortelle. Maladie qui est caractérisée par une sorte d’obsession monomaniaque qui la conduit à s’agenouiller devant une seule idole : la croissance, la Sainte Croissance devant engendrer par quelque opération du Saint-Esprit, félicité et toute-puissance.

Guizot avec son « Enrichissez-vous », ferait certainement un tabac dans les médias d’aujourd’hui. Mais avons-nous besoin de déterrer Guizot ? Allons donc ! Les idoles Bernard Arnault, Bettencourt-Meyers, Bolloré, François Pinault…font les choses au mieux.

Face à cela, les multiples appareils du Tout-Etat et du Tout-Pouvoir institués peuvent bien continuer à se concerter, à rechercher un quelconque compromis, aucun ne peut plus désormais prétendre appréhender l’intégralité d’un jeu social éparpillé, éclaté, anomique.

Les libertaires refusent ce jeu de Monopoly-du-diable, grandeur nature, et se démarquent de l’avachissement ambiant ou de la bêtise qui gangrène la société. Certains travailleurs défendent l’emploi, on est d’accord mais pas quand leur travail nuit à la santé des gens. Pas quand leur travail, sous couvert de savoir-faire français, permet de tuer des centaines de milliers de personnes à l’étranger…Des alternatives existent, notamment les reconversions d’industries… et la diminution du temps de travail.

Il nous faut contrarier le processus de régression sociale et humaine qui s’accélère aujourd’hui, et ce, accompagné de la résurgence des plus vieux thèmes réactionnaires. Lesquels jaillissent, sans complexes, ostensiblement même, de l’armoire aux (mauvais) souvenirs et sont bien servis par des médias obsédés de scoops ou dévoués littéralement à l’extrême-droite.

Nous sommes à la croisée des chemins. Et pour échapper au fascisme qui nous guette, des principes, des garde-fous, des règles éthiques, un nouveau système de valeurs donc s’impose.

Alors, nous proposons l’alternative libertaire face au système libéral sauvage et régressif. Essayer un peu de voir si, comme le disait Elisée Reclus, mais confrontée cette fois-ci au principe de réalité, l’anarchie reste bien « la plus haute expression de l’ordre ».

Gérard L.