Il n’y a pas d’anarchisme sans antimilitarisme et sans écologie sociale

Si les peuples ne s’en mêlent pas, nous risquons d’avoir une troisième guerre mondiale dans les années à venir. Si on ajoute les conséquences du dérèglement climatique sur les populations, l’avenir s’annonce des plus sombres.

Les impacts prévus, depuis des années, du changement climatique, deviennent de plus en plus visibles : sécheresses, incendies, inondations, fonte des glaciers, tornades plus puissantes, biodiversité en chute libre…. Les risques liés à l’environnement et au climat, notamment les phénomènes météorologiques extrêmes, la rareté de l’eau et l’incapacité à s’adapter et à atténuer les changements climatiques, figurent parmi les principaux risques auxquels le monde est confronté. La plupart des décideurs politiques diffèrent d’année en année les mesures qu’il faudrait prendre pour limiter le réchauffement climatique ; parallèlement  les chercheurs dont bon nombre se rebellent aujourd’hui  et le public reconnaissent de plus en plus la nécessité de faire face aux risques de sécurité liés au climat. Bien sûr, les libertaires que nous sommes prônons la coopération et l’entraide car il est évident que le continent africain est le plus touché par le changement climatique et qu’il ne bénéficie pas des mêmes moyens qu’en Occident.

Les travaux du SIPRI sur le changement et les risques climatiques fournissent des informations fiables sur la manière dont les risques de sécurité liés au climat évoluent et sur la manière dont ils sont liés et interagissent avec différents processus sociaux, politiques et économiques. C’est une base de données intéressante pour autant que les individus et collectifs s’en emparent, la complètent et proposent des solutions et des actions.

D’autre part, les menaces guerrières et les bruits de bottes commencent à trop résonner à nos oreilles et à nos portes. Et pour nous, il n’y a pas d’anarchisme sans antimilitarisme.

Selon l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri), les États-Unis sont le pays ayant les dépenses militaires les plus élevées, avec 801 milliards de dollars en 2021, selon les derniers chiffres disponibles. Suivent dans l’ordre la Chine (293), l’Inde (76,6), le Royaume-Uni (68,4), la Russie (65,9) et la France (56,6). Nous constatons que la France est dans le haut du tableau et plus encore si on tient compte des exportations d’armement et par tête de pipe, c’est le pompon.

(Stockholm, 24 avril 2023) – Le total des dépenses militaires mondiales a augmenté de 3,7 % en termes réels en 2022, pour atteindre un niveau record de 2 240 milliards de dollars. Les dépenses militaires en Europe ont connu leur plus forte augmentation annuelle depuis au moins 30 ans. Selon les nouvelles données sur les dépenses militaires mondiales publiées aujourd’hui par le Stockholm International Peace Research Institute (SIPRI), les trois pays qui ont dépensé le plus en 2022 – les Etats-Unis, la Chine et la Russie- représentaient 56 % du total mondial.   L’invasion de l’Ukraine et les tensions en Asie de l’Est entraînent une augmentation des dépenses  En 2022, les dépenses militaires mondiales ont augmenté pour la huitième année consécutive atteignant un niveau record de 2 240 milliards de dollars. La hausse, de loin la plus forte, des dépenses (+13 %) a été observée en Europe et est largement imputable aux dépenses russes et ukrainiennes. Cependant, l’aide militaire à l’Ukraine et les craintes d’une menace grandissante de la part de la Russie ont fortement influencé la décision d’augmenter les dépenses de nombreux autres États, tout comme les tensions en Asie de l’Est.   « L’augmentation continue des dépenses militaires mondiales ces dernières années est un signe que nous vivons dans un monde de moins en moins sûr », déclare Dr Nan Tian, chercheur senior au programme dépenses militaires et production d’armement du SIPRI. « Les États renforcent leur puissance militaire en réponse à une détérioration du contexte sécuritaire, dont ils n’anticipent pas l’amélioration dans un avenir proche. »   Nous sommes donc revenus aux niveaux de dépenses de la guerre froide en Europe centrale et occidentale. Dépenses qui rappelons-le se font au détriment de la santé, l’éducation et les autres services publics…

Les dépenses militaires russes ont augmenté de près de 9,2 % en 2022, pour atteindre environ 86,4 milliards de dollars. Cela équivaut à 4,1 % du produit intérieur brut (PIB) de la Russie en 2022, contre 3,7 % en 2021.  Si l’augmentation n’est a priori pas spectaculaire en pourcentage, elle devrait s’accroître tout au long de l’année 2023 avec la continuation de la guerre en Ukraine.

Les dépenses militaires de l’Ukraine, elles, ont atteint 44,0 milliards de dollars en 2022. À 640 %, il s’agit de la plus forte augmentation sur une seule année des dépenses militaires d’un pays jamais enregistrée dans la base de données du SIPRI. En raison de cette augmentation et des dommages causés par la guerre à l’économie ukrainienne, le fardeau militaire (dépenses militaires en pourcentage du PIB) a grimpé à 34 % du PIB en 2022, contre 3,2 % en 2021.  Et il faudra compter des milliards d’euros pour reconstruire les villes et les villages, sans compter les dégâts psychologiques de la guerre et la prise en charge des mutilés, des orphelins…

Du côté de la Chine, XI Jingping demande à son pays de préparer une offensive contre Taïwan pour une pseudo-réunification nationale. Mais pour se marier, il faut être deux. En attendant, Pékin renforce son armée. La marine chinoise dépasse maintenant celle des Etats-Unis, ces derniers préférant tabler sur les drones…

Pékin a décidé d’augmenter son budget militaire pour l’année 2023. Il passe ainsi à 1553,7 milliards de yuans, soit 225 milliards de dollars. Cela fait du budget militaire chinois le deuxième plus important du monde, après celui des États-Unis, plus de trois fois supérieur.

La Chine est restée le deuxième pays au monde pour les dépenses militaires, avec un montant estimé à 292 milliards de dollars en 2022. C’est 4,2 % de plus qu’en 2021 et 63 % de plus qu’en 2013. Les dépenses militaires de la Chine ont augmenté pendant 28 années consécutives. 

La Chine a annoncé, dimanche 5 mars, un budget de la Défense 2023 en hausse, dans un contexte de méfiance de ses voisins asiatiques, des États-Unis et même désormais de l’Otan face à sa montée en puissance.

Mais derrière Taïwan, les problèmes de défense…c’est surtout l’enjeu économique qui se joue aussi. Le leadership mondial entre la Chine et les Etats-Unis.

Le scepticisme entoure toutefois les chiffres chinois. « Une grande partie de ses recherches militaires, telles que les missiles, la cyber-défense, etc. ne sont pas incluses dans ses dépenses militaires, mais considérées comme de la recherche et du développement civils », déclare à l’AFP Niklas Swanström, directeur de l’Institute for Security and Development Policy, à Stockholm.

On peut donc objectivement considérer que les dépenses militaires chinoises sont bien plus importantes qu’elles ne paraissent.

L’augmentation du budget chinois de la Défense reste en dessous des 10 % pour la huitième année consécutive. Mais elle suscite la méfiance des pays voisins ayant des contentieux territoriaux avec la Chine.

C’est notamment le cas de l’Inde (des escarmouches éclatent parfois le long de leur frontière contestée dans l’Himalaya), du Japon (pour le contrôle des îles Diaoyu/Senkaku) et des Philippines (des incidents surviennent régulièrement autour de la souveraineté d’îles en mer de Chine méridionale). A vrai dire, nous sommes sur une poudrière qui explosera à un moment donné.

Les Occidentaux également se disent inquiets. De hauts responsables américains ont récemment accusé la Chine de vouloir envahir d’ici quelques années Taïwan, île qu’elle revendique, ou encore d’avoir une « flotte » de ballons militaires espionnant le monde entier. Deux ballons espions ont été abattus récemment. Enfin d’après les informations américaines dont il faut aussi se méfier. Depuis les motifs de la guerre en Irak concernant l’arme atomique, l’Amérique a beaucoup perdu en crédibilité. Elle s’est rattrapée en anticipant l’attaque de l’Ukraine par la Russie. Mais la déstabilisation de l’Irak avec les conséquences sur les pays voisins va laisser des traces.

La Chine se défend en présentant son armée comme purement « défensive » et souligne qu’elle n’a qu’une base militaire à l’étranger (à Djibouti) – contre plusieurs centaines pour les États-Unis.

D’autres pays de la région ont ainsi augmenté leurs budgets militaires pour 2023, comme la Corée du Sud (+4,4 %) et l’Inde (+13 %). Le Japon, lui, vient de réviser sa doctrine de défense et entend doubler son budget de la Défense, à 2 % du PIB d’ici 2027, en réponse notamment à la Chine.

Les dépenses militaires de l’Inde, 81,4 milliards de dollars, sont les quatrièmes plus élevées au monde. C’est 6,0 % de plus qu’en 2021. 

Les dépenses militaires représentent des sommes astronomiques. Nous savons par expérience que le capitalisme utilisera la guerre comme porte de sortie pour que certains pays gardent leur hégémonie, que l’après-guerre permette de juteux profits aux entreprises qui seront chargées de la reconstruction…On connaît le mécanisme. D’ailleurs, les propriétaires d’usines d’armement, les entreprises du bâtiment, certains grands médias sont associés à la marche du monde.

Concernant la Chine, la seule chose qui nous rassure à court terme, c’est qu’elle n’a pas encore la capacité d’envahir Taiwan dans l’immédiat. Mais dans dix ans, est-ce que ce sera toujours le cas ? Pour l’instant la Chine gagne en puissance notamment en Asie du Sud-Est. Et avec XI Jingping, la rhétorique antioccidentale n’est jamais loin.

Alors, si tu veux la paix, prépare la paix. Malheureusement, ce n’est pas le chemin que nous prenons.

Que ce soit pour la paix ou le réchauffement climatique, les jeunes générations ont bien du souci à se faire.

Goulago (GLJD)