Nos relations avec le vivant doivent changer

Les gouvernements prétendent assurer la grande transition énergétique, la technocratie serait déterminée à en finir avec les énergies fossiles mais les faits contredisent la réalité. Certes de grands fonds d’investissement commencent à refuser de l’argent aux entreprises du secteur des énergies fossiles, ce qui oblige les anciennes compagnies pétrolières à se convertir aux énergies renouvelables. Sans aucun esprit environnemental sous-jacent, simplement dans le but de mener à bien cette reconversion industrielle qui leur permettra de maximiser les bénéfices tout en continuant à maintenir une société industrielle mais cette fois plus « verte et inclusive ». En même temps maîtriser la source d’énergie indispensable au fonctionnement du monde industriel. Une autre partie de cet objectif est la diabolisation du carbone (devenu le grand mal de notre temps) le terme « empreinte carbone » inventé par Shell, qui en dit déjà assez sur ce concept. L’objectif est de créer une sorte de crédit social basé sur cette « empreinte carbone » pour les entreprises et les personnes.

Pendant ce temps, ils poursuivent la dévastation industrielle de la planète, mais en la régulant, en remplaçant les énergies fossiles par des énergies renouvelables sans remettre en cause la nocivité et la maladie du monde industriel. En même temps, ils pénalisent les modes de vie qui dépassent l’utilisation de l’énergie établie par les gouvernements, sous prétexte du contrôle du comportement de la population. Ils enregistrent et surveillent les mouvements de personnes et d’entreprises sous couvert d’écologie alors qu’ils continuent de dévaster la planète. Les dernières arrestations de militants écologistes participent de cet état d’esprit ; l’utilisation des produits de marquage codés (PMC) qui ont été utilisés par des gendarmes lors des manifestations de Saint-Soline, aussi.

Nous retrouvons plusieurs dénominateurs communs à la surveillance des populations: la numérisation de tous les aspects de notre vie, la régulation de nos comportements et de nos déplacements, la construction d’un monde « rationnel » dans lequel la machine remplace dans tous les aspects humains. L’I.A. aidera bien à cet objectif de surveillance et de canalisation des colères. Orwell s’est seulement trompé de date lors de l’écriture de son roman, peut-être aurait-il dû l’appeler 2024, au lieu de 1984. Car nous y courons sauf réaction des populations concernées.

Il ne faut pas se laisser berner par tout le verbiage vert et inclusif des élites, de ceux qui gouvernent le monde qui, sous prétexte de catastrophe, cherchent à créer une population hautement soumise, résiliente et obéissante. Rejetons cela et tous les projets de pouvoir. Pour l’anarchie !

La destruction accélérée des milieux de vie rend les conditions d’habitabilité de la planète de plus en plus chaotique. La source des désordres, ce sont les Etats pas les militants qui font tout pour éviter que les dégradations se multiplient et soient irréversibles. Il nous faut repenser nos relations au monde vivant et nous aurions beaucoup à apprendre de ceux qui ont permis l’éclosion de certaines idées des Lumières, comme les hurons-wendats (cf David Graeber, Au début était…).

Nous constatons les dégâts de l’extractivisme notamment au Canada ces jours-ci avec les incendies en cours. Mais l’extractivisme ailleurs ne vaut guère mieux : carrières de sable…

La viabilité du futur passe par la cohésion de la nature et la société pour ne faire qu’une entité ; les interdépendances nous lient. La politique politicienne est finalement prédatrice en autorisant ce que demandent les lobbys par exemple. On sait que c’est mal pour la nature donc pour l’homme, mais on autorise. L’utilisation des insecticides, il y a cinquante ans, a encore des conséquences sur les sols, aujourd’hui. La pratique des pesticides a des impacts environnementaux : contamination des sols et des sources d’eau, mise à mal des pollinisateurs… et humains importants : développement de cancers et de maladies comme celles d’Alzheimer ou de Parkinson. Lorsque les pesticides sont utilisés de façon erronée ou abusive, les bénéfices liés à leur utilisation sont nuls alors que les coûts pour l’environnement et la santé augmentent.

La consommation mondiale de pesticides est en hausse, alors qu’on connaît depuis longtemps leurs effets néfastes sur la santé et l’environnement. C’est ça le pire, on connaît ses effets sur la biodiversité et la santé des gens dont les agriculteurs, pourtant on continue à les utiliser. Ils contaminent l’eau par infiltration ; c’est le ruissellement de Macron appliqué aux sols. Ils s’y accumulent également et ils ont des effets délétères sur les organismes vivants,  parfois pendant des décennies. L’utilisation des pesticides, insecticides, herbicides…contribuent à déséquilibrer les écosystèmes.

Et les gouvernements laissent faire, ordonnent des moratoires…Les politiciens et les agro- businessmen ne sont forts que de nos faiblesses.

Pourtant, les territoires vont être bouleversés tant au niveau des côtes que des forêts, du monde rural au monde urbain. Nous sommes dans l’incapacité à agir sur les événements en cours car il n’y a pas de volonté politique de le faire ; les politiciens sont dans la procrastination climatique. Seuls les scientifiques et les militants écologistes non-politiciens sont dans l’action pour éviter le pire. C’est à ce titre qu’ils sont intimidés et condamnés. La destruction des habitats et des écosystèmes sont bien réels. De l’argent, il y en a si on va le chercher où il faut : chez les pollueurs et chez les riches qui sont davantage producteurs de gaz à effet de serre de par leur mode de consommation : utilisation d’avions, yachts, grandes villas à chauffer, piscines…Parce que c’est bien là aussi le problème : pourquoi les rupins auraient-ils le droit de polluer plus que les gens modestes. Est-ce inscrit dans la nature ? La dégradation des milieux naturels est dû à la consommation notamment des plus aisés, au productivisme, à ceux qui recherchent le maximum de profits sans tenir compte des dégâts commis : déforestation, déchets, privatisation de l’eau…Mais les riches ne sont-ils pas des cyniques qui ne s’ignorent pas mais se serrent les coudes pour frauder et maintenir leurs privilèges. C’est aussi de cela qu’il s’agit car nous savons pertinemment que les plus pauvres et les plus vulnérables seront les plus touchés par le dérèglement climatique sous toutes les latitudes même si les pays en voie de développement seront encore bien davantage touchés. Ce qu’il faut bien comprendre, c’est que personne ou pas grand-monde ne sera à l’abri du changement climatique. Des espèces vont disparaître, nos moyens de subsistance vont diminuer (moins de rendement, de productivité agricole…) etc. En France se pose le problème des centrales nucléaires qui utilisent l’eau pour les refroidir si cette ressource vient à manquer ou est régulièrement en tension. C’est la sécurité de tout le monde qui est en jeu. Quelques prises de conscience se font jour quant aux manières de nous  déplacer idem pour les changements de consommation (alimentaire, vestimentaire…). Mais on est loin du compte pour trouver une véritable solution.

Nos relations avec le vivant doivent changer et les anarchistes sont intellectuellement bien armés pour aller vers un Socialisme libertaire climatique qui repensera l’aménagement du territoire, la rénovation de logements qui deviendront décents, l’utilisation de cultures résistantes à la sécheresse (moins de maïs grand consommateur d’eau…), d’essences d’arbres….Nous avons plein d’idées, reste à les mettre en application.

Bruno (GLJD)