Féminisme et syndicalisme en Espagne

Luttes féministes en Espagne

La CGT dénonce la tentative de l’extrême droite espagnole de criminaliser la lutte féministe et l’action des mouvements sociaux suite au procès contre le collectif féministe Subversives de Castelló.

Hier, mercredi 22 novembre, le tribunal pénal n° 3 de Castelló a tenu une audience au cours de laquelle une condamnation a été demandée pour délit de haine et menaces contre l’association féministe et antifasciste Subversives pour des graffitis menaçants présumés contre le président de Vox, Santiago Abascal. La plainte de Vox, en raison des graffitis sur son siège, n’a aucune preuve et constitue une fois de plus une tentative de victimiser l’extrême-droite espagnole dans le cadre d’une campagne visant à discréditer le mouvement féministe et les groupes sociaux. A la CGT, nous dénonçons la campagne de manipulation d’une organisation politique comme Vox, qui hisse justement le drapeau de la haine et du mépris des droits de l’homme et de l’activisme citoyen . Dans l’argumentation du parti d’extrême-droite, ils soulignent que le collectif Subversives pratique une « discrimination basée sur l’idéologie », ce qui est un paradoxe quand on parle d’un parti politique qui exprime précisément le rejet de toutes ces positions qui ne coïncident pas avec son mandat exclusif. Les peines demandées par le parquet pour le crime de haine sont de 3 ans ainsi que la perte des subventions et la fermeture des activités. Lors de l’audience, le parquet a également demandé une condamnation pour le délit de menaces inconditionnelles, avec la circonstance aggravante de discrimination, ce qui entraînerait une peine de 2 ans. Par ailleurs, il a demandé 1 000 euros de dédommagement pour crimes haineux et menaces. Cette absurdité n’a aucun fondement par rapport au collectif Subversives et constitue un cas évident de ciblage et de criminalisation des mouvements sociaux de Castelló afin de mettre un terme à leur activité. De la part de la secrétaire confédérale des Femmes de la CGT, nous montrons notre solidarité avec les collègues accusées de Castelló et dénonçons la stratégie de victimisation de l’extrême-droite.

 Nous sommes tous subversives!

Vive la lutte féministe. Contre le fascisme et sa manipulation : Ils ne passeront pas !

 23 novembre 2023, Secrétariat confédéral féminin CGT.

Contre la violence sexiste structurelle de l’État, du patriarcat et du capital

24 novembre 2023

A la CNT, nous considérons que la violence contre la vie des femmes, dans tous les sens dénoncés ce 25 novembre, doit être combattue par chaque organisation ouvrière. La transformation sociale radicale, basée sur l’autogestion, l’entraide et la solidarité, à laquelle nous aspirons. Il ne faut pas oublier que lutter pour nos droits et pour une égalité réelle et effective dans tous les domaines de la vie est l’œuvre de tous. A la CNT, nous considérons que la violence contre les femmes est l’un des mécanismes les plus brutaux qui servent à perpétuer les pratiques les plus anciennes et les plus anciennes formes de contrôle et de soumission la plus profondément enracinée dans l’humanité : le patriarcat. Nous dénonçons l’utilisation de nos corps comme terrain de combat, la situation des femmes qui fuient et de celles qui restent, maltraitées, assassinées, dans des villes dévastées par les États terroristes, les intérêts géo-économiques et les seigneurs de la guerre. Nous sommes aux côtés de toutes les femmes migrantes, astreintes à des tâches mal payées et définies comme de nouvelles formes de servitude et d’esclavage. Évidemment, en tant que syndicat, nous accordons une attention particulière à la violence sur le lieu de travail à l’égard des travailleuses, qui inclut toute attitude hostile, humiliation ou discrimination fondée sur le simple fait d’être une femme. Nous voulons mettre sur la table les multiples violences sexistes que nous subissons sur le lieu de travail. Nous dénonçons et luttons depuis quelques temps contre les inégalités car on nous impose des accords différenciés, des contrats de travail intermittents, des horaires réduits, licenciements pour cause de grossesse, travail non payé, invisible ou manque de possibilités de conciliation, répression pour avoir fait preuve de solidarité et agir en conséquence face à l’injustice, pour être des femmes qui prennent soin des femmes, comme nos collègues de Suisse, bref pour lutter pour nos droits , entre autres. C’est particulièrement grave dans les métiers totalement féminisés et précaires, comme le travail à domicile. Pour ne rien arranger et comme si cela ne suffisait pas, nous arrivons à la fin de notre vie avec des pensions ridicules, après avoir passé toute notre existence à travailler du matin au soir pour le bien des gens, repos, rémunéré ou non. La CNT est bien plus qu’un syndicat, où la dimension sociale des problèmes de la classe ouvrière est inévitable et essentielle à affronter et à laquelle l’importance qui lui est due est accordée, tant au niveau local qu’étatique et international. Pour tout cela, en un jour spécial comme aujourd’hui, nous élevons la voix et maintenons notre ferme engagement à lutter contre toutes les formes de violence à l’égard des femmes, contre la violence structurelle de l’État, du patriarcat et du capital.