Des milliards pour l’armée et une classe moyenne qui se sent déclassée
Le monde se réarme à grands bruits et nous avons atteint la somme astronomique de 2055 milliards d’euros de dépenses militaires pour notre belle Terre en 2022. Que ne pourrait-on pas faire avec ces milliards ? Eradiquer la faim, scolariser tous les enfants, assurer des dispositifs sanitaires pour tout le monde, permettre l’égalité entre garçons et filles, lutter contre le réchauffement climatique…et des centaines d’autres projets humains. Mais la paix n’est pas rentable alors que la guerre l’est. Et les capitalistes ne peuvent abandonner la poule aux œufs d’or. En France, nous l’avons déjà évoqué, ce sont 100 milliards d’euros prévus dans le cadre d’une loi de programmation militaire d’ici à 2030. Et le gouvernement cherche toujours quelques sous pour les retraites, l’éducation, la santé, les enjeux environnementaux…Alors il faut bien l’affirmer : être un écologiste c’est être antimilitariste, être un défenseur des services publics, c’est être antimilitariste, être un défenseur de la paix partout dans le monde, c’est être antimilitariste. C’est une question de cohérence. Toute autre posture n’est qu’hypocrisie et incohérence. Qu’elle est l’empreinte carbone d’une guerre comme celle qui se déroule aujourd’hui en Ukraine ? Comment peut-on défendre la paix quand on vante les mérites des usines d’armement ? Comment peut-on défendre les services publics quand on permet de dilapider des milliards d’euros dans les dépenses militaires ? Voilà les questions que posent les anarchistes d’aujourd’hui. Les armées occidentales tablent sur un retour de guerres conventionnelles. Et alors, à quoi nous sert la dissuasion nucléaire ? Et puis quelles valeurs éthiques porte-t-on pour un monde meilleur ?
Nous avons déjà analysé la corrélation entre déclassement des classes moyennes et montée de l’extrême-droite. Face à l’inflation, notamment alimentaire ; face aux coûts croissants de l’énergie et de l’essence, les ménages des classes moyennes plongent dans la débrouille encore un peu plus. La crise des gilets jaunes semble oubliée par le pouvoir. De moins en moins d’enfants partent en vacances, de moins en moins de gens sortent de chez eux, de moins en moins de personnes se soignent correctement…Toute cette réalité impacte la perception qu’ont les travailleurs, notamment, vis-à-vis des politiciens qui eux-mêmes essaient de trouver des boucs émissaires afin de continuer à engranger des subventions rondelettes en fonction de leurs résultats électoraux. Ce ressentiment des classes moyennes se traduit par une montée du populisme et de l’extrême-droite. Ce n’est pas pour autant que nous sommes naïfs et complaisants vis-à-vis de l’islamo-fascisme, cette hydre religieuse qui se nourrit tout comme l’extrême-droite du racisme, du dogmatisme et de l’autoritarisme.
L’extrême-droite se banalise et tient le haut du pavé dans plusieurs pays européens : Italie, Slovaquie, Suède, Pays-Bas…et la France n’est pas en reste avec un R.N. qui va faire un score à près d’un tiers des voix aux européennes de juin 2024. Les derniers événements à Dublin en Irlande, Romans-sur-Isère en France où les fascistes n’hésitent plus à faire le coup de poing dans les rues contre les immigrés ne peuvent nous laisser indifférents. D’une part, parce que l’ultra-droite commence par les ratonnades et d’autre part parce qu’après les immigrés ou les Français assimilés comme tels, nous connaissons les victimes suivantes : les anarchistes, les militants de gauche, des droits de l’homme… L’ultra-droite joue de la batte de Base-ball, du poing américain et d’une communication trumpiste sur les réseaux sociaux. Face à ce remake des années trente, il va nous falloir réagir car nous allons être pris en étau entre une gauche molle et le macronisme qui ne se mouillera que du bout des lèvres et l’extrême-droite asticotée par ses ultras.
Le débat à mener chez les libertaires se fera autour des thèmes violence/non-violence. Et devons-nous nous préparer dans les années à venir à l’action clandestine.