La classe politique est de plus en plus décriée car inutile

Opposer les catégories de salariés entre elles, n’est certes pas quelque chose de nouveau et ce truc, hélas prend souvent. Les politiciens s’ingénient à dénigrer les fonctionnaires qui ne font pas grand-chose. Les enseignants sont toujours en vacances (ou en grève), les postiers, c’est PTT,  Petit Travail Tranquille…Après des agressions verbales réitérées, par Allègre ,en son temps, par exemple, qui voulait dégraisser le mammouth, les ministres de différents gouvernements de gauche comme de droite ont finalement organisé la pénurie de l’emploi et l’emploi de postes précaires imposés, des contractuels par exemple, qui sont un véritable ferment de discorde au sein des établissements scolaires aujourd’hui (1). Les fonctionnaires et assimilés servent de tête de turc et portent sur leurs épaules tous les maux qui nous accablent. Ce qui a permis aux gouvernements d’arriver à la situation actuelle : des enseignants sous-payés et pour les contractuels, une formation de trois jours. Sans compter les académies déficitaires alors que les concours de recrutement sont terminés. Le manque de candidats va augmenter dans les prochaines années si rien ne vient enrayer le phénomène.

L’Etat aime bien aussi opposer les Français, entre les vrais et les étrangers. Ces derniers sont les souffre-douleur du système, des boucs émissaires dont on pensait que seuls les nostalgiques du fascisme étaient friands. Aujourd’hui, nous sommes dans l’ère de la « décivilisation », nouveau concept macronien piqué à l’extrême droite qui se frotte les mains. Après le grand remplacement, c’est la décivilisation. Renaud Camus devient très tendance surtout quand on lie ce terme à l’immigration (2). Et dans ce contexte où le gouvernement veut avoir la main sur les thèmes régaliens comme la défense, la sécurité, la justice et l’immigration, les anarchistes que nous sommes, avons intérêt à nous méfier. Quand les préfets utilisent des lois antiterroristes pour interdire des casserolades, que les forces de l’ordre utilisent des drones pour surveiller les manifestants, des quads comme à Sainte Soline, nous sommes en droit d’être attentifs à toute dérive autoritaire de l’Etat. Aujourd’hui, les attaques ont une portée et un but bien différents.

Certains politiciens ont aussi commencé à jeter l’opprobre sur les retraités, qualifiés de nantis et qu’il faudrait mettre à contribution pour renflouer les futures retraites. Des gens qui ont travaillé toute leur vie et qui ont payé pour les retraités de la génération précédente. Sans compter que bon nombre de retraités ont des retraites de misère. Sommes-nous vraiment tombés aussi bas pour nous laisser couillonner à ce point ?

C’est grâce à ces antagonismes recherchés que l’on attise les oppositions entre catégories : salariés/chômeurs, jeunes/anciens, public/privé… que les gens tombent dans le panneau. Sans compter ceux qui veulent manger du boomer qui n’aurait pas agi pour la planète…Ce qui est d’une bêtise confondante pour celui et celle qui a milité dans les années 1970. Il suffit de relire les périodiques militants de l’époque.

En période de chômage, dresser un groupe contre un autre est un jeu d’enfant ; c’est le sport favori de nos dirigeants épaulés par la bêtise de beaucoup. Dans ces conditions, il ne faut pas s’étonner que l’actif bouffe du retraité, le chômeur du salarié, le jeune du vieux, l’autochtone de l’étranger…Gare à celle et celui qui a un travail ou une retraite correcte, est propriétaire d’un logement ; il/elle fait partie des privilégiés oubliant que le travail et avoir un toit sont des droits fondamentaux. Et pendant ce temps-là, les actionnaires, les spéculateurs, les capitalistes continuent paisiblement à s’engraisser sur notre dos.

Et puis, il ne faut pas confondre acquis et privilèges. Les acquis que certains appellent conquis, ont toujours été arrachés par la lutte et jamais octroyés de plein gré par le patronat et l’Etat. Ces acquis profitent à tous et toutes comme la Sécurité sociale, la retraite par répartition, les congés payés… Les privilèges profitent seulement à certains et sont souvent catégoriels. Par exemple, la retraite par capitalisation est un privilège. Seuls, ceux qui en ont les moyens, peuvent épargner à des degrés divers. Les gagne-petit recevront la portion congrue et vivoteront d’aides charitables. Ceux qui ont les moyens toucheront de grosses retraites.

Les authentiques chanceux sont les hommes et femmes politiques qui n’ont pas besoin de 43 ans de cotisation pour palper une retraite correcte.

D’autre part, n’est-ce pas scandaleux de voir des grandes entreprises exemptées de charges alors qu’elles font d’énormes bénéfices et parfois licencient à tour de bras. D’autres bénéficient même de subventions d’Etat et des collectivités locales. Et ces charges ne rentrent pas dans les caisses qui deviennent déficitaires.

L’argent, il y en a dans les poches du patronat et de l’Etat. Prenons le CAC 40, la Bourse…dont les bénéfices explosent aux dépends de femmes et d’hommes qui se retrouvent sur la touche.

On désigne à la vindicte populaire les jeunes qui ne veulent pas travailler, les chômeurs, les fonctionnaires, les assistés. Les politiciens noient le poisson et détournent les problèmes essentiels afin de masquer l’incurie des gouvernements à juguler le chômage, la paupérisation et l’exclusion qui en découle fatalement.

Il devient urgent d’ouvrir les yeux, de sanctionner les menteurs professionnels, ceux qui ne prennent aucune décision pour lutter contre le dérèglement climatique, au lieu de s’entredéchirer et, surtout de ne pas se tromper de cible.

Qu’importe que l’on soit du privé, du public, que l’on soit jeune ou retraité, nous avons des intérêts communs. Tandis que se développent ces querelles intestines, ceux qui dirigent notre destinée peuvent, tout à loisir, détruire méthodiquement, inexorablement, les acquis sociaux déjà tant malmenés !

Se laisser aveugler, assourdir, séduire par le traître chant des sirènes politicardes et médiatiques, c’est se condamner à subir leur volonté.

Ce qui est intéressant pour nous autres libertaires, c’est que la classe politique est de plus en plus décriée car inutile. Son vrai visage a de plus en plus de mal à être masqué. Les gens s’investissent davantage  dans la vie associative et s’engagent de plus en plus sur le terrain des questions sociales et écologiques. Le blanc-seing laissé aux politiciens tend à s’atténuer. Voter à périodes fixes ne correspond plus aux désirs notamment des jeunes générations. L’intérêt général ne peut être laissé à des professionnels de la politique qui privilégient leurs intérêts au bien commun.

C’est nous qui travaillons, c’est nous qui réfléchissons, c’est nous qui décidons.

Le lib

  • L’académie de Créteil dénombre 3700 contractuels et envisage de recruter 500 autres contractuels pour le primaire et 250 pour le secondaire pour la rentrée de septembre 2023. L’Education Nationale recrute maintenant selon les codes de l’entreprise…
  • L’obsession migratoire nous la retrouvons à Mayotte mais aussi en Bretagne où l’Etat impose à certaines communes de prendre des sans-abris. Ainsi près de Rennes, des familles ont été délogées pour faire de la place aux sans-abri de Paris, jeux olympiques obligent. Une enfant scolarisée dans un collège de Rennes va devoir suivre sa scolarité à Brest. L’Etat jacobin a encore frappé et il va donner des ailes à l’extrême droite.