
Les retraités sont appelés à manifester le 20 mars 2025 pour demander une revalorisation de leurs retraites. Ils sont donnés en pâture par les gouvernements successifs de gauche comme de droite à l’opinion publique ; ils seraient des nantis et il faut récompenser le travail ; comme si les retraités n’avaient pas travaillé voire trimé toute leur vie et participer à dégager des richesses pour le pays. Alors quelques rappels s’imposent pour y voir plus clair. Le revenu moyen des retraités est inférieur à celui de l’ensemble de la population selon les dernières données publiées par la DREES, la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques. Voilà qui contrecarre les dires de certains économistes courtisans du gouvernement. A l’heure où Macron s’engage dans une économie de guerre, on se doute bien que les travailleurs vont être appelés à partir plus tard en retraite et que les retraités vont être ponctionnés une nouvelle fois pour servir de variable d’ajustement au gouvernement dans ses recherches d’économies.
En 1984, 90 % de la consommation des plus de 65 ans était financée par des transferts publics, en 2019, on est passé à 69 %. Les retraités s’autonomisent donc de plus en plus du système de protection sociale : « Depuis une quarantaine d’années, la part de l’État dans le financement de la consommation des plus âgés diminue. Donc en fait finalement les générations les plus âgées et les seniors, petit à petit s’autonomisent du système de protection sociale. Leur consommation va dépendre plus, soit de leur épargne qu’ils ont accumulée, soit du fait qu’ils vont travailler plus tard. Les retraités coûtent très cher à la protection sociale parce qu’ils sont nombreux, mais individuellement, chacun, une fois qu’on a retiré par les impôts, les cotisations, les CSG, etc. qu’eux-mêmes payent, eh bien chacun reçoit moins. » Hippolyte d’Albis, professeur à l’école d’économie de Paris. Voilà qui a le mérite d’être clair.
Parallèlement, selon le rapport de la Cour des comptes rendu en février 2025 au gouvernement, la pension nette moyenne des personnes en retraite serait de 1.512€ par mois. C’est un peu plus que le SMIC qui vient de passer à 1.426,30€ en novembre 2024.
L’économiste Julia Cagé indique à titre de comparaison que pour 100 € payé à un actif en moyenne, il est versé 103 € à un retraité, ce qui ne fait pas une différence énorme et surtout il faut bien comprendre que le fait de diminuer les retraites ou ne pas les indexer sur l’inflation ne donnera aucun pouvoir d’achat supplémentaire aux actifs. C’est un marché de dupes que de prétendre le contraire. Par ailleurs les derniers chiffres indiquent que 60% des retraités perçoivent une pension nette mensuelle inférieure au SMIC ; 31%, dont 74% de femmes, perçoivent moins de 1.000€ nets par mois et 11% de ménages de retraités vivent en situation de pauvreté et de misère avec une pension moyenne de 790€ par mois. Près de 700.000 personnes en retraite n’ont pas de complémentaire santé ou de mutuelle et 1,6 million de personnes en retraite ne se soignent plus ou peu. Il existe le problème des déserts médicaux, du manque de médecins en ville et aussi d’un manque de spécialistes (dermatologie …). Essayez de trouver un rendez-vous de dermato au Havre par exemple. Les personnes âgées touchées par des carcinomes basocellulaires ou des mélanomes peuvent toujours attendre. Mais souvent les retraités n’ont plus les moyens de se soigner.
On constate que 80% des retraités ne roulent pas sur l’or tandis qu’en 2024, plus de 98 milliards d’euros de dividendes ont été versés aux actionnaires par les plus grosses entreprises françaises. C’est le deux poids deux mesures de notre société.
Alors si vous voulez soutenir les retraités, rejoignez-les le 20 mars prochain dans la rue. Et puis la marche, c’est bon pour la santé.
Ty Wi (GLJD)