Bonne année 2025 ?

Le peuple palestinien souffre encore le martyr à Gaza. Les Ukrainiens sont lassés d’une guerre imposée par Poutine et qui s’éternise avec son lot d’atrocités. Le Soudan est dévasté et les femmes sont violées continuellement, le viol étant une arme de guerre des plus dévastatrices. Les talibans mènent une guerre effroyable aux femmes qui n’ont plus aucun droit même celui de regarder par une fenêtre. Privées du droit à l’éducation, chassées du marché du travail, privées du droit de chanter en public, de lire à voix haute…le régime taliban table cependant sur une normalisation de la situation faite aux femmes. Une guerre impitoyable est donc menée contre les femmes par des enturbannés frustrés et arriérés. Les Kurdes s’attendent au pire avec la Turquie et ses supplétifs islamistes. La Syrie à peine libérée du joug de la famille Assad se méfie des nouveaux maîtres passés par Al Qaïda et craint des représailles. Une attaque à la voiture-bélier a fait au moins 15 morts à la Nouvelle-Orléans dans la nuit du réveillon. Trump, ce sale type, s’apprête à gouverner et prendre des décisions réactionnaires. Il veut forer, forer et encore forer, ce qui ne laisse aucun doute sur son climato-scepticisme. En Géorgie, la répression bat son plein contre l’opposition. Le gouvernement Bayrou, en France, s’englue dans la crise politique. Mayotte est dévastée. Macron, le Rastignac amiénois, se prend toujours pour le roi, au centre de l’échiquier politique. 45% des retraités touchent moins de 1200 euros par mois et certains politiciens les font passer pour des nantis. Bon nombre d’étudiants vivent dans la misère et les restaurants du cœur ne désemplissent pas. Le capitalisme nous conduit tout droit à la catastrophe sociale et écologique. Triste réalité que la nôtre en ce début 2025.

L’anarchisme a-t-il encore de l’avenir dans ces conditions ? Car nous constatons les dégâts mais nous n’avons que peu de prises sur le massacre des Gazaouis par exemple. Nettoyage ethnique, bombardements incessants sur les hôpitaux, les écoles qui n’existent quasiment plus…Le gouvernement israélien bénéficie de la complaisance des Etats-Unis, de l’Europe et de certains pays arabes. Israël pratique alors un terrorisme d’Etat décomplexé. Il nous reste la dénonciation de tels actes et nous indiquons qu’une terre pour deux peuples demeure la solution la meilleure. Que le fonctionnement politique initié au Rojava pourrait être une solution pour le Moyen-Orient.

Les anarchistes sont à contresens de ce qui émerge depuis un siècle déjà : un étatisme croissant et des régimes autoritaires voire totalitaires de plus en plus nombreux.

Pourtant, le projet anarchiste qui demeure la fin de la domination et de l’exploitation, l’égalité économique et sociale, une planète habitable pour tous et toutes… est le seul à tenir compte de la personne humaine, bien oubliée dans le régime capitaliste et qui compte trop peu dans le marxisme-léninisme. Les anarchistes maintiennent un intérêt profond pour les questions sociales. C’est pour cela que de temps à autre, l’anarchisme bondit et rebondit. La Révolution espagnole a été écrasée en 1939 mais l’increvable anarchisme s’est relevé et de belles flambées libertaires maintinrent la flamme de l’idéal : marches anglaises contre la bombe atomique dans la première moitié des années soixante, les provos d’Amsterdam dès 1965, puis Mai 1968 en France. La renaissance de la CNT en 1978, jusqu’aux journées de Venise en 1984 et en 2024, en passant par Seattle et Occupy Wall Street. Et on en passe. Les fronts de lutte se diversifient et la pensée anarchiste essaime. De nouvelles formulations se font jour et la pensée libertaire est un mouvement qui déplace les vagues sans jamais renier les plus lointaines qui aident, par leur élan continu, à arriver au rivage. Refus des leaders, action directe, rejet de toute domination donc des hiérarchies, refus de parvenir et des pratiques de pouvoir…tout cela se retrouve dans les combats menés dans différents pays. L’anarchisme de fait plutôt que de revendication. Tomas Ibanez résume fort bien le continuum anarchiste : celui-ci n’a jamais cessé d’évoluer pour relever les défis des pouvoirs et pour mettre en pratique l’insoumission volontaire et l’éthique de la révolte permanente. Focalisé sur le présent, l’anarchisme contemporain privilégie la résistance et proclame la primauté des pratiques. En clair, il faut construire en positif des alternatives libertaires au sein de la réalité existante. Et c’est la lutte contre toute forme de domination qui caractérise le plus profondément l’anarchisme contemporain. Des alternatives libertaires, c’est tout ce nous souhaitons pour 2025 et les années suivantes, avec bien entendu la fin de tous les conflits dans le monde.

Patoche (GLJD)