Bayrou de secours

Bayrou de secours

Pour la gauche, la nomination de Bayrou, c’est un vaudeville qui est « magistralement » dénoncé. Au R.N., il faut voir et attendre, pas question de censurer d’emblée. Il faut dire que Bayrou a parrainé Marine Le Pen pour la présidentielle et qu’il a eu des problèmes similaires à elle concernant les assistants parlementaires…Détournements de fonds ? C’est aussi un bon catholique, ce qui fait de sérieux atomes crochus avec la droite et l’extrême droite. Le Béarnais saura en jouer. Surtout s’il peut compter sur une non-censure de son gouvernement par le R.N.

Il a de gros dossiers qui l’attendent sur la pile de son bureau. Le recrutement d’enseignants car la profession bat de l’aile et c’est un euphémisme. Les urgences à l’hôpital sont toujours à l’os. Les plans sociaux vont bon train, l’écologie est au placard, les agriculteurs menacent de tout bloquer et eux contrairement aux écologistes ne sont pas taxés de terroristes quand ils passent à l’action directe. Et puis la fin de vie et plein d’autres choses pour agrémenter et pimenter une vie toujours à la recherche du pouvoir. Se mettre en avant c’est servir et inversement. C’est dingue, le nombre de politiciens qui veulent servir. D’ailleurs pour certains c’est plutôt se servir. Pas besoin d’être grand clerc pour savoir que Bayrou défendra les patrons et continuera une politique austéritaire.

Mais nous, Bayrou, on « l’aime bien ». Il a quand même réussi à faire descendre dans la rue à Paris un million de défenseurs de la laïcité, le 16 janvier 1994. Chapeau bas. Pour rappel dans la nuit du 14 au 15 décembre 1993, le Parlement adoptait à la sauvette une loi dite « Bourg-Broc » ou « Bayrou ». Ce dernier était alors ministre de l’Éducation nationale. Cette loi visait à supprimer de fait toute contrainte en matière de financement des écoles privées. Bayrou voulait faire sauter le verrou de la loi Falloux. La réponse des laïques fut imposante: un million de personnes manifestaient à Paris. Enfin, vu le nombre qu’on était, on a plutôt piétiné et fait du « sur place » et on s’est bien gelé à l’époque. Mais autant de monde dans les rues de la capitale, ça faisait chaud au cœur.

Alors, le gouvernement, avec la situation sociale explosive que nous connaissons, n’est pas à l’abri d’une mobilisation de grande ampleur en 2025. Et si Bayrou nous la rejoue à l’ancienne, ça risque de chauffer dans la rue. Alors, on va l’attendre au tournant. Et nous, c’est pas pour lui piquer sa place, c’est pour défendre notre classe.

Rien n’est banal, rien n’est fatal. Sous la dureté de la vie, la révolte devient le rêve des hommes et des femmes. Par le travail où l’on ne chante plus se fait une grande œuvre d’abêtissement humain. L’ouvrier en a assez de trimer, de compter à chaque fin de mois quand ce n’est pas à la moitié du mois et cela va ébranler le monde. C’est ce que les libertaires désirent. Les patrons et les politiciens vivent de la souffrance des autres. Mais messieurs-dames, au-delà de cette limite, votre ticket n’est plus valable. Aux travailleurs de se prendre en main et partons à l’assaut du vieux monde.

Goulago (GLJD)