Il y avait longtemps que les urnes s’engorgeaient et se dégorgeaient périodiquement sans qu’il fut possible de prouver d’une façon aussi incontestable que ces bouts de papier chargés disait-on de la volonté populaire et qu’on prétendait porter la foudre, ne portent rien du tout.
La volonté du peuple ! Avec cela qu’on s’en soucie de la volonté du peuple !
Si elle gêne, on ne la suit pas ; voilà tout, on prétend qu’elle est contre la loi et s’il en existe aucune, on en fabrique ou on en démarque à volonté comme les écrivains sans imagination démarquent un chapitre de roman.
Le suffrage, dit universel, c’était le dernier espoir de ceux qui voulaient faire vivre encore la vieille société lépreuse, il n’a pu la sauver et la voilà la marâtre, la parricide étendue sur la table de dissection si putréfiée déjà qu’il faut enterrer le cadavre, autour duquel, semblables aux chœurs antiques gémissent ou vocifèrent toutes les douleurs qu’elle a causées.
N’y a-t-il pas assez longtemps que la finance et le pouvoir font leurs noces d’or à l’avènement de chaque nouveau gouvernement ; c’est depuis toujours, tandis que lourds et mornes les jours s’entassent comme le sable sur les foules, plus exploitées plus misérables que les bêtes d’abattoir.
Louise Michel
Du scandale de Panama avec nos parlementaires soudoyés, les chéquards », au Panama papers, c’est toujours le même scénario qui se rejoue. Hier, c’étaient des élus du peuple qui étaient achetés pour voter une loi, aujourd’hui ce sont des magouilleurs ès offshore qui essaient d’échapper à l’impôt alors que nombre de salariés ont en ras-le-bol de la pression fiscale.
De l’extrême gauche à l’extrême droite, tous les politiciens en quête de pouvoir tournent le dos à nos aspirations. Alors, dans les nuits debout, pas de chefs, pas de tribuns, pas d’entrisme gauchiste ou fasciste, pas de prise de pouvoir, reprenons les bases de « occupy wall street » contre la finance, contre les corrupteurs et leurs défenseurs armés.