
Les années se suivent mais ne se ressemblent pas. Là où l’Amérique de Biden était du côté de l’Ukraine et de l’Europe, celle de Trump engage une offensive idéologique d’extrême-droite puis négocie avec Poutine en vue d’un partage et d’un pillage conjoints de l’Ukraine. A la Russie le Donbass et ses mines, à l’Amérique les terres rares de l’Ukraine. Ce partage des rôles et ce racket s’appellera la paix qui sera peut-être précédée d’une trêve. Quoiqu’il en soit, c’est le peuple ukrainien qui fera les frais de l’entente USA-Russie. Quand Trump gèle l’aide militaire à l’Ukraine sans préavis, quand J.D. Vance joue le pitbull de Trump attaque bille en tête les pays européens qui ne seraient que des espaces de répression contre la liberté d’expression, tout en soutenant l’AFD…On ne peut être qu’inquiet. C’est sur cette vague d’anxiété que le gouvernement Macron va surfer.
Pour les entreprises du secteur militaro-industriel européen, c’est l’occasion en or (et en espèces sonnantes et trébuchantes) d’exiger des investissements massifs de leurs Etats. L’Allemagne prévoit de débloquer plusieurs centaines de milliards d’euros en armements et infrastructures militaires. Le gouvernement britannique va porter son budget de défense à 2,5 % du PIB en 2027. Macron joue la surenchère à 5% dans un premier temps puis réévalue à 3,5% du PIB dans un second temps. La plupart des autres pays européens ne sont pas en reste.
Les gouvernements européens travaillent, depuis l’invasion de l’Ukraine et plus encore depuis le lâchage de Trump, leur opinion publique, en vue d’un réarmement militaire. C’est certainement le but de l’allocution de Macron ce mercredi 5 mars 2025. Nous assistons à une restructuration des économies autour de l’industrie militaire ce qui risque de laisser en plan bon nombre de secteurs notamment ceux des services publics. Les débats sur la défense commune s’accélèrent et c’est à qui fera le plus. Ursula von der Leyen vient de dévoiler un plan de 800 milliards d’euros destiné à renforcer la défense européenne. Ce projet est baptisé « réarmer l’Europe ». Et la magie opérant, les pays européens n’auront plus à se soucier du respect des règles budgétaires qui les obligeaient à limiter leur déficit public à 3 % de leur produit intérieur brut. C’est fou comment à certains moments de l’histoire, les règles changent du jour au lendemain. De même, en France, les gouvernements successifs n’ont pas trouvé d’argent pour lutter contre la déliquescence des services publics. Ils ont fait des coupes budgétaires dans quasiment tous les secteurs ; ils ont voulu ponctionné les retraités qui ont travaillé toute leur vie…Et maintenant on trouve des milliards pour l’armement. De l’argent magique existe donc.
Nous devons lutter contre la folie militariste qui s’installe, relayée par les médias en cour. Cette dérive guerrière nous conduit immanquablement à un régime encore plus autoritaire que celui qui est en place aujourd’hui. En s’installant dans la posture du rassembleur et du sauveur de la France, Macron entend redorer un blason bien terni sur le plan intérieur. Il jouera de sa stature internationale pour remonter dans les sondages. Ainsi va la politique.
Nous ne sommes pas naïfs et nous savons identifier l’agresseur de l’agressé. Le peuple ukrainien a le droit de vivre dignement, en paix, indépendamment et non sous la férule d’un autocrate au goût rance. Notre solidarité va aux agressés et nous exigeons le retrait des troupes impérialistes d’occupation russes. Nous ne sommes pas dupes non plus de la position de Marine Le Pen qui fait le dos rond face au couple Trump-Poutine et qui en même temps soutient le réarmement de la France.
Nous ne sommes nullement prisonniers de notre pacifisme mais simplement cohérents avec nos principes.
Il n’y a rien de pire que la guerre. Mobilisation générale pour la Paix.
Ty Wi (GLJD)