Affaire Durand: la presse locale

Quai Colbert2Affaire Durand

 LETTRE OUVERTE

A Messieurs FENOUX, HOFFGARD et FALAIZE,

rédacteurs en chef des grands quotidiens.

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            Messieurs,

            Nous permettrez-vous de faire appel aux citoyens qui, par l’influence dont ils disposent, en leur qualité de journalistes, et qui représentent en grande partie l’opinion d’un nombre important d’hommes, occupant dans notre ville des situations influentes à l’effet d’assurer la révision d’un procès, qui a soulevé la réprobation de tous les gens de cœur, sans distinction de partis.

En effet, la presque unanimité de la population, réprouve le verdict rendu et s’indigne d’une sentence aussi monstrueuse à l’égard d’un innocent.

Nous serait-il permis pour l’honneur de notre ville, d’en appeler à vos sentiments humains, de cœur et de justice, pour faire éclater la vérité.

Nous ne pouvons supposer un seul instant que notre appel ne trouve pas d’écho dans votre coeur, et nous sommes persuadés que vous viendrez joindre vos efforts aux nôtres en vous inscrivant en tête du Comité de Défense institué, pour rendre notre malheureux camarade Durand à la liberté, à ses parents douloureusement éprouvés, parce qu’il est innocent et parce que c’est justice.

Vérités.

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 UNE PERLE

         Dans le Havre-Eclair en date du 30 novembre, sous la signature de Urbain Falaize, nous cueillons la perle suivante :

            « Encore une fois, la grève (la grève générale) annoncée peut faire l’affaire des théoriciens de droite et de gauche, qui veulent jeter l’une sur l’autre, en un duel sans merci, les classes antagonistes. Mais, nous le demandons à tous les travailleurs de bon sens, qu’est-ce que Durand, qu’est-ce que le syndicalisme professionnel, qu’est-ce qu’eux-mêmes y gagneront ? »

Voudriez-vous nous dire Falaize qu’est-ce que Durand peut bien y perdre de plus ?

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AU CONSEIL MUNICIPAL.

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             Les bourgeois défendent leurs intérêts menacés par l’encombrement des marchandises sur les quais.

  1. ENCONTRE. – Ce n’est pas en faisant des démarches courtoises que nous arriverons, c’est par la vigueur et par la violence.

M. LE MAIRE. – Il sera temps d’y venir si on n’accueille pas nos desiderata.

M. DELIOT. – Nous prendrons la manière forte !

Pourquoi nous condamne-t-on alors ?

 

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DEUX DISCOURS.

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« Allez à la bataille avec des piques, des sabres, des pistolets, des fusils ! Loin de vous désapprouver, je me ferais un devoir, le cas échéant, de prendre une place dans vos rangs. »

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« Si l’ordre de tirer persistait, si l’officier contraignait la volonté du soldat, sans doute les fusils partiraient, mais ce ne serait peut-être pas dans la direction indiquée… »

(BRIAND).

Briand est monté au pouvoir !

« Venez vous unir dans votre syndicat, pour lutter avec nos camarades contre l’injustice.

 

« Soyez des hommes honnêtes, de cœur et de courage. Chassez loin de vous tous les préjugés. Ne buvez pas d’alcool. Il rend les gens fous, détruit tous les sentiments de fraternité, donne à l’homme l’instinct bestial et le pousse à toutes sortes d’actes de sauvagerie ».

(DURAND).

 

Durand va monter à l’échafaud !