Pour une agriculture cubaine sans O.G.M.

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Les soussignés ont décidé d’accompagner l’initiative récente de plusieurs intellectuels américains et cubains, qui dans une déclaration ont clairement exprimé leur préoccupation face à l’introduction sur l’île de pratiques agricoles basées sur l’utilisation d’organismes génétiquement modifiés (OGM).

Les institutions de l’État cubain font la promotion depuis quelques années de la production de maïs et de soja transgéniques, entre autres cultures, cela en plus d’importer des aliments génétiquement modifiés qui font partie de l’alimentation humaine de base sur l’île, sans informer la population de ces caractéristiques et de leurs conséquences possibles.

La technologie des OGM conduit à la récupération d’un modèle agricole conventionnel, avec des facteurs de production très dépendants de décisions extérieures, un modèle qui enlève de l’autonomie aux agriculteurs, ce qui est totalement incompatible avec le modèle agro-écologique cubain.

L’agriculture à base d’OGM, en plus de ne pas garantir un véritable rendement supérieur, provoque la détérioration et la perte de la biodiversité agricole, et favorise la privatisation et le contrôle des semences.

Cuba a développé depuis plus de 20 ans un modèle d’agriculture écologique, qui attend toujours pour être testé en donnant sa pleine mesure, qui démontre la capacité de l’île à produire sa propre technologie et sa propre vision sur la production alimentaire. Pour cela elle dispose de personnel  scientifique reconnu internationalement, certes avec une mise en œuvre réduite, mais de grande valeur.

L’expérience internationale, où la technologie des OGM n’a pas résolu la faim et la pauvreté, mais a servi à aggraver les problèmes existants, en déplaçant les exploitations familiales, devrait servir d’avertissement aux autorités et à la paysannerie cubaine.

La diversité culturelle a également souffert de la mise en œuvre de ce vaste modèle agricole extensif hautement technique, qui a causé la disparition de l’ethno-connaissance là où il est devenu hégémonique.

Par ailleurs, l’Organisation mondiale de la santé a averti que l’utilisation des OGM peut signifier “des risques potentiels pour la santé humaine et le développement”, comme “l’introduction d’un transgène dans un organisme hôte n’est pas un processus contrôlé avec précision, et peut avoir plusieurs résultats concernant l’intégration, l’expression et  la stabilité du transgène dans l’hôte”.

Parmi les divers dommages qui ont été identifié à court, à moyen et à long terme (contre l’avis des multinationales, qui favorisent leurs propres recherches), on remarque l’émergence de nouvelles allergies et d’autres problèmes immunitaires, la résistance aux antibiotiques, l’émergence de nouveaux aliments toxiques, la diminution de la fécondité et des troubles endocriniens.

Ce sont les promoteurs des OGM qui doivent démontrer de manière suffisamment établi que les OGM n’auront pas d’effets négatifs sur la santé humaine et l’environnement, dans les conditions spécifiques à chaque région. De telles preuves n’existent pas à Cuba, un pays qui a adopté en un temps record la libération du maïs FR-Bt1, en ignorant les recommandations des experts et la demande d’un moratoire sur le processus.

Pour toutes ces raisons, nous nous opposons à la culture à grande échelle de cultures génétiquement modifiées à Cuba, et nous appelons la communauté scientifique nationale, la paysannerie cubaine, et les citoyens, à se joindre à cette demande, et à revendiquer leur droit à participer activement à la prise de décisions relatives aux aspects qui les touchent directement.

Signataires :

Isbel Díaz Torres. Biologiste. CUBA

Jimmy Roque Martínez. Optométriste. CUBA

Mario G. Castillo Santana. Historien. CUBA

Ariel Hidalgo. Maître. CUBA / USA

Pedro Manuel González Reinoso. Promoteur de la littérature. CUBA

Karel Negrete. Juriste. CUBA / France

Julio Tang Zambrana. Historien. CUBA / USA.

Pour adhérer à cette déclaration, envoyez votre nom complet, votre profession, votre nationalité et votre pays de résidence à l’adresse de l’Observatoire critique de Cuba :

observatoriocritico@gmail.com