Vers une réhabilitation de Jules Durand ?
Tribune libre
Si quelques commémorations autour de l’Affaire Durand permettent d’ouvrir les yeux de quelques-uns et de faire connaître au plus grand nombre cette machination contre un syndicaliste libertaire, la réhabilitation pose un problème de fond.
Celle-ci permettrait à certaines personnes de se refaire une virginité à bon compte idem pour cette Troisième République qui finalement était bien pourrie et toujours au service des plus fortunés.
L’Affaire Durand ne doit pas être une ignominie enterrée de guerre lasse mais doit rester dans la mémoire collective. Il ne faut pas exonérer les responsabilités des dirigeants de la Cie Générale Transatlantique, du patronat local, des politiciens, du gouvernement, de la presse et surtout de l’institution judiciaire.
Vérité et justice : pas question de classer l’Affaire Durand !
Il faudra bien avouer que la République et les politiciens à sa botte étaient à la solde de profiteurs, de pieuvres capitalistes, de la finance. Rétablir la vérité implique donc d’énoncer clairement les responsabilités de tout ce monde qui mena à l’échafaud un contestataire gênant de l’ordre établi. Pas sûr que tous les tenants du système économique et politique d’aujourd’hui, pas si éloigné que cela de celui dont fut victime Durand, veuillent pointer du doigt l’injustice criante qui rendit fou un militant probe.