Directeurs d’école
Si nous ne sommes pas fans de la hiérarchie, quoique les directeurs ne sont pas des supérieurs hiérarchiques, nous sommes cependant très attentifs à l’évolution de la direction d’école.
L’école primaire (maternelle et élémentaire) n’a pour l’instant aucun supérieur hiérarchique direct mise à part l’inspecteur de l’Education Nationale…qui note, évalue, contrôle et surtout infantilise les instits.
Et bien entendu, quand on n’a pas de chef, c’est connu, ça ne peut fonctionner correctement ! Comme dans l’armée pour que ça marche, au pas, ou pas, il faut un chef pour 7 personnes. Statistiques obligent. Et les stats, l’Education Nationale adore ! Des tableaux en veux-tu en voilà ! Il faut bien qu’en haut lieu on puisse avoir du biscuit pour réaliser des graphiques, courbes…
Pourtant les écoles fonctionnent très bien sans chef direct : conseil des maîtres…décisionnels…ou pas les écoles tournent plutôt bien. Trop bien pour certains. Et quand on veut tuer son chien, on l’accuse de la rage.
D’où, les velléités de quelques potentats de prendre la poignée et de diriger, pas pour donner des pistes mais pour commander.
Si le point de vue des libertaires est l’autogestion, il n’en demeure pas moins que le principe de réalité prévaut dans notre bas monde. Nous reviendrons dans un prochain article sur les expériences libertaires dans le domaine de l’éducation notamment l’expérience de Cempuis avec Paul Robin.
Et l’on constate que l’administration essaie de tuer le système en donnant toujours plus de tâches et de responsabilités aux directeurs/directrices d’écoles. A quelles fins ? Telles sont les questions auxquelles il faut réfléchir. On les noie jusqu’à l’asphyxie. L’administration tente de faire crouler les directeurs d’école sous le poids des charges : tableaux multiples à remplir, enquêtes diverses et variées, Base élèves et maintenant les comptes OCCE à remplir en ligne (merci la coopération)…En réalité, les paperasses représentent le grand Moloch de l’EN : il faut toujours plus de soutiers pour alimenter les chaudières bureaucratiques. Les autoroutes de la communication ! Du coup, les directeurs/directrices sont assommés de boulot et dans l’incapacité de faire face à leur classe et aux injonctions de l’administration. En clair, ce sont des pigeons ou plutôt des sacrifiés !
Dans quels buts, là sont les questions !
Certains pensent que l’on va, selon le Snuipp par exemple, vers des directeurs chefs d’établissement.
Nous pensons que c’est une erreur et que le système aurait plutôt intérêt à se recentrer sur le collège qui a déjà les infrastructures « éducatives/gestionnaires » pour faire face à des situations complexifiées. En clair, le collège deviendrait un bassin de référence où les écoles alimentant cet établissement du second degré pourraient être sous la coupe d’un principal/une principale sur le plan des remplacements ou financier…Et les conseils écoles/collège ne sont pas là pour nous rassurer.
Des IEN , n’ayant plus le temps de lire les projets d’école des enseignants convoquent les directeurs pour que ces derniers expliquent le projet de l’équipe… D’autres programment 5 réunions de directeurs en dehors du temps de travail…et depuis la rentrée les directeurs doivent remplir des tableaux tous les mercredis/absences du mercredi dans le cadre des nouveaux rythmes scolaires…
C’est sans doute cela l’allègement promis des tâches administratives…De la simplification que cela s’appelait. Et les syndicats ne pipent pas mot, à part F.O. sur la sacro-sainte indépendance vis-à-vis des potentats locaux des municipalités, ce en quoi F.O n’a pas tort…Gageons que les élections professionnelles de novembre/décembre dans le milieu instit vont amener certains syndicats à une posture plus combative mais divisés comme ils sont que pèsent-ils ? Ils convoitent surtout quelques places de permanents pour les têtes de listes de leur syndicat ?
Simplification administrative qu’ils disaient ! Et un référentiel…En tout cas on va demander aux directeurs d’école de créer un climat électoral au sein des écoles…De peur que le taux d’abstention soit encore à la hausse…Et les directeurs, le doigt sur la couture vont s’exécuter !
Du coup, on est bien loin de nos idéaux libertaires…
(A suivre)