Vannes à Vannes

Des membres d’Extinction Rebellion ont apposé des affiches parodiques sur des aubettes à Vannes, samedi matin, 6 janvier 2024, pour se moquer et tourner en dérision l’action climatique de Vannes (Morbihan).

Objectifs : se moquer des politiques et proposer des sanctions contre les pollueurs ! Ces affiches parodient  ainsi des affiches de campagne – mais truffées de fautes de français – avec la photo du maire de Vannes, en en-tête. L’humour aide à interpeler les habitants, par contre les politiques sont furax. On se trouve ici avec un détournement du rôle de la publicité.

Car le capitalisme et la publicité vont de pair ; tous deux aboutissent à la robotisation des réflexes dans un seul but : « production-consommation-soumission » d’une part, « richesses-privilèges-pouvoir » de l’autre.

Les politiciens se servent des publicitaires pour leurs campagnes. Ce qui nous intéresse en tant qu’anarchistes, c’est le message lancé pour maintenir l’esprit des masses dans la soumission au système. Messages simplistes, répétitifs…ou récupérateurs de slogans de 68 en les détournant. Quand ce n’est pas : « Oui à l’ordre, à bas l’anarchie ».

Donc, à Vannes mais aussi ailleurs, les militants écologistes radicaux sont capables à leur niveau de contrer la publicité par une contre-publicité. Bien entendu, le but est de maintenir l’esprit de classes dans l’insoumission, avec des slogans non plus simplistes mais argumentés, documentés et humoristiques.

On a longtemps cru aux balbutiements de l’écologie que les écolos combattaient quelques cibles : le nucléaire, l’armée, les résidus plastiques…Mais en réalité l’écologie, c’est tout à la fois un enjeu et un choix social : combien de fois avons-nous constaté qu’un nombre croissant d’hommes et de femmes persistaient à attendre des écolos un moyen d’exprimer qu’enfin, eux tous, ils avaient marre de cette société invraisemblable, absurde et frustrante (au lieu du confort, elle accumule les chaînes) ?

Malgré le vacarme des médias de déformation populaire, les gens commencent à écouter les participants à l’écologie radicale, distinguant ces derniers de l’esbroufe des politiciens qui se contentent de peindre quelques revendications en vert.

Pour nous autres, outre la lutte contre le dérèglement climatique, la question du travail nous interroge. Quelle utilité sociale des emplois, quelle organisation du travail, la fédéralisation des échanges, quelle consommation…jusqu’à l’abolition du salariat et « de chacun selon ses moyens, à chacun selon ses besoins ». Nous ne refoulons pas ces buts au profit des incessantes « urgences » du moment.

L’écologie doit aussi passer par (et dans) la réappropriation civile des biens et services, par (et dans) toutes les formes de désobéissance au pouvoir, à l’exploitation et à la domination.

L’avènement d’une société fédéraliste sans classe ni Etat, sans dieu, sans maître, sans tribun ni prophète, ne nous sera pas servi sur un plateau. Nous savons que dans tous les pays soufflent parfois des vents de liberté mais souvent des vents qui sentent l’extrême-droite. Les vents de liberté sont très souvent vite éliminés, réprimés. Nous savons que dans nos sociétés libérales se jouent des combats importants et où trop peu se trouvent engagés : c’est le règne de la délégation de pouvoir. Passifs, nous sommes finalement complices de notre propre mise à l’écart des décisions. Il est temps de se libérer du purgatoire où la pensée et les propositions anarchistes ont été refoulées par le marxisme-léninisme et les politiciens de tous bords.(Gwenn pour le lib)