Syndicalisme en déroute
Le patronat français aidé par les faiseurs d’opinion au travers des médias entend casser les acquis sociaux engrangés depuis la Libération.
En s’attaquant aux seuils sociaux dans les entreprises, en prétendant que c’est le Smic, les 35H, les jours fériés… qui alourdissent le coût du travail ce qui plomberait la compétitivité, Gattaz fils tente de détricoter les derniers droits des travailleurs. Le patronat n’est fort que de la faiblesse des ouvriers. Ce n’est plus du consensus social que le Medef désire, c’est la soumission des organisations syndicales aux vœux et diktats du patronat.
Syndicalisme émietté dans une dizaine de confédérations, taux de syndicalisation inférieur à 5% dans le secteur privé, des taux de syndicalisation qui s’amenuisent dans la Fonction publique même chez les enseignants où les nouveaux recrutés fuient les syndicats. Voilà le résultat de la guerre menée depuis des dizaines d’années par les partis politiques pour le contrôle des directions syndicales.
Les élections professionnelles favorisant la délégation de pouvoir entraînent le syndicalisme sur une voie de garage, celui non plus du syndicaliste acteur dans le syndicat mais celui de spécialistes possédant les codes institutionnels de la négociation avec le patronat et l’Etat.
La répression patronale dont on ne parle pas beaucoup contraint les salariés à ne pas avoir de représentation syndicale notamment dans les petites entreprises de 11 à 20 salariés puisque les ¾ d’entre elles n’ont pas de délégués du personnel. Un tiers des boîtes de 51 à 100 salariés n’ont pas de CE. Et si l’on recensait les procès- verbaux de carence lors des élections professionnelles au premier tour, nous aurions une vision plus ample des dégâts de la cogestion couplée à l’intimidation des salariés. Nous constatons par ailleurs les progrès de l’esprit syndicaliste jaune chez des salariés qui n’hésitent pas à utiliser des véhicules fournis par les patrons pour manifester leur soutien au travail du dimanche par exemple. Tant qu’à la répression des travailleurs, nous la retrouvons à différents niveaux : mesures vexatoires, blocage des promotions, mise au placard et autres brimades.
Tant qu’à Monsieur Hollande le héros du dialogue social, on voit sans ambiguïté qu’il n’est pas du côté des sans dents.
Groupe syndicaliste libertaire du Havre