Groupe syndicaliste libertaire du Havre

C.G.T. (2)

Groupe syndicaliste libertaire du Havre

Les anarcho-syndicalistes au même titre que les syndicalistes communistes sont confrontés aux mêmes maux et problèmes à savoir le brouillage idéologique orchestré à la fois par l’extrême droite sur des thématiques comme la laïcité ou la défense des travailleurs et la droite/gauche ou gauche/droite qui appelle à la défense de l’entreprise c’est-à-dire du patronat tout en essayant de gommer toute référence à la lutte de classe. Du « on est tous dans le même bateau ou plutôt dans la même galère à cause d’une crise sans précédent » à « il faut retrousser les manches parce qu’on ne peut plus se payer le luxe de la solidarité » d’où les attaques frontales et non plus larvées contre la Sécurité sociale, l’hôpital, les chômeurs, le code du travail  et les travailleurs en général…

Nous demandons à nos militants de s’investir dans les luttes en cours afin d’y défendre l’unité à la base c’est-à-dire fédérer les énergies pour gagner là où c’est encore possible. De cette unité dépendra nos futures victoires. Les militants mettront-ils leur sectarisme, leurs petites combines et leurs jeux d’appareils de côté. Rien n’est moins sûr. Des dizaines d’années de concurrence syndicale, de luttes de pouvoir individuelles ou de fractions ont amené le syndicalisme là où il se trouve aujourd’hui : impuissant à organiser un rapport de force suffisant pour engranger des victoires qui pourraient pourtant en amener d’autres. Depuis l’échec de 2003, le mouvement ouvrier n’en finit pas de décliner. Mis à part le syndicat des dockers, qui peut se targuer au Havre d’un taux de syndicalisation important ?

Peu nous importe les étiquettes CGT ou CNT, les invariants de l’anarcho-syndicalisme sont toujours les mêmes : indépendance vis-à-vis de tout parti politique, action directe donc, fédéralisme et autonomie ouvrière.

Les militants ouvriers sont confrontés en dehors de ce brouillage idéologique des partis, du patronat et de l’Etat au fait qu’aucune alternative ne semble aujourd’hui viable et surtout crédible. En clair, toute perspective d’émancipation s’éloigne de jour en jour et l’avenir des plus démunis s’obscurcit.

« Si l’on échoue, c’est la preuve que l’apprentissage a été insuffisant ; il faut se remettre à l’œuvre avec plus de courage, d’insistance et de confiance qu’autrefois ; la pratique du travail a appris aux ouvriers que c’est par la voie du patient apprentissage qu’on peut devenir un vrai compagnon ; et c’est aussi la seule manière de devenir un vrai révolutionnaire. » disait Sorel.

Alors, il va falloir remettre ça sur le métier, se remettre à l’ouvrage. La double besogne : celle des améliorations de salaires et des conditions de travail puis celle de la réorganisation sociale à terme pour une meilleure répartition des richesses, le bien-être et la liberté.

Au Havre, le 19 octobre 2014