Une structure mutuelliste
Ce qu’est l’agglomération des forces économiques à l’intérieur pour la classe travailleuse, elle le devient au dehors pour les nations voisines ; et réciproquement, ce qu’est pour le bien-être d’une nation et pour la liberté des citoyens la répartition égale des instruments de travail et des sources de la richesse, elle le devient aussi pour la communauté des peuples. La cause du prolétariat et celle de l’équilibre européen sont solidaires… (Princ. Fédér., 3e part., chap. XI). Si irréprochable que soit dans sa logique la constitution fédérale, quelque garantie qu’elle offre dans l’application, elle ne soutiendra elle-même que tant qu’elle ne rencontrera pas dans l’économie publique des causes incessantes de dissolution. En d’autres termes, il faut au droit politique le contrefort du droit économique. Si l’ordre fédératif ne sert qu’à protéger l’anarchie capitalise et mercantile, si… la société se trouve divisée en deux classes : l’une de propriétaires-capitalistes-entrepreneurs, l’autre de prolétaires-salariés… mieux vaudrait pour les peuples, l’unité impériale que la fédération… Le vrai problème à résoudre n’est pas en réalité le problème politique, c’est le problème économique… Soustraire les citoyens des États contractants à l’exploitation capitaliste et bancocratique tant de l’intérieur que du dehors… une pareille révolution… est le fait d’une fédération. (Princ. Fédér., 1ère partie, chap. XI).
Ce qu’il y a lieu de faire pour rendre la Confédération indestructible, c’est de lui donner enfin la sanction qu’elle attend en proclamant comme base du droit fédératif et de tout ordre politique, le droit économique… ce qui constitue le droit économique, …c’est le régime de la mutualité.
Dans une confédération mutuelliste le citoyen n’abandonne rien de sa liberté… dans une confédération fondée sur le droit économique, et la loi de la mutualité, la guerre civile ne pourrait avoir qu’un motif : le motif de religion… Quant à une agression de l’étranger qu’elle pourrait en être la cause ? … Un seul cas de guerre… ce serait que l’existence d’une Confédération mutuelliste fût déclarée par les États ambiants à grande exploitation et grande centralisation, incompatible avec leurs propres principes… La mise hors la loi d’une Confédération fondé »e sur le droit économique et la loi de mutualité serait justement ce qui pourrait lui arriver de plus heureux tant pour exalter le sentiment républicain fédératif et mutualiste, que pour en finir avec le monde du monopole, et déterminer la victoire de la démocratie ouvrière sur tout la surface du globe. (Cap. Pol. Des classes ouv., liv. II, chap. XV).