Socialisons et autogérons l'industrie pharmaceutique

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Socialisons et autogérons l’industrie pharmaceutique

Le chaos et le désordre du capitalisme et de ses États dirigeants conduisent l’humanité au désastre, en particulier les plus pauvres (c’est-à-dire la majorité). La crise sanitaire engendrée par une pandémie qui, en plus, trouve son origine dans le pillage et la déprédation d’espaces naturels par les grandes entreprises extractivistes, ainsi que dans la destruction de la biodiversité, n’est pas durable, puisque l’argent et le marché sont au-dessus de tout, même la santé et la vie. Cette crise, comme toutes les crises du système capitaliste, a été amorcée, comme nous l’avons déjà mentionné, au détriment des couches les plus pauvres de la société, non seulement en matière de santé, mais aussi économiquement, créant encore plus de pauvreté et de désespoir, conduisant à la plus absolue misère  une grande partie de la société, alors que les grandes fortunes en sortent encore plus enrichies, jusqu’à 24% de plus que l’an dernier.

Nous entendons des messages depuis des années sur le bon fonctionnement des modèles capitaliste et étatiste. Des carrières universitaires axées sur la gestion de ce système parfait, la transmission des valeurs de l’école qui privilégient la concurrence, l’inégalité, l’individualisme et l’efficacité au détriment de la solidarité, de l’égalité et de l’entraide … Chercheurs, économistes, journalistes, avocats et les politiciens parlent des merveilles du système. Et chaque fois qu’il y a une crise majeure comme celle de la Covid-19 ou les nombreuses que le changement climatique a engendrées, qui que ce soit pour lui-même!

Il est obscène et criminel que la technologie et la science, construites à partir des connaissances sociales accumulées tout au long de l’histoire de l’être humain, soient monopolisées par des entreprises avides dont la seule chose qu’elles poursuivent est l’enrichissement de leurs propriétaires et conseils d’administration, avec leurs commissions respectives et des valises pour certains hauts fonctionnaires  du gouvernement.

Là, nous avons un cas clair, celui de l’industrie pharmaceutique, qui condamne à mort et  à la maladie une humanité pauvre, un grand nombre de femmes, d’hommes et d’enfants, en s’appropriant, avec le soutien des États, le patrimoine social que sont le savoir et ses dérivés, comme c’est le cas avec les vaccins.

L’industrie pharmaceutique a trompé tout le monde, passant des contrats qu’elle ne respecte pas, quittant les marchés avec lesquels elle s’était engagée sans approvisionner, ne fournissant que les États les plus soumissionnaires, gonflant artificiellement les prix, faisant chanter l’ensemble de la société, enrichissant ses investisseurs et ses dirigeants au prix de la mort de milliers de personnes, et avec la complicité des gouvernements.

Environ 75% des vaccins contre le coronavirus distribués appartiennent à seulement dix pays dans le monde. 85 États à faible revenu ne pourront pas accéder largement au vaccin avant au moins 2023.

Pendant ce temps, les manquements de Pfizer et d’AstraZeneca dans la livraison de vaccins sonnent les alarmes de la Commission européenne. Mais qu’attendaient-ils! Ils légifèrent depuis des années pour favoriser le grand capital, donner du crédit et encourager le pire groupe de criminels, ceux qui s’enrichissent de la douleur des autres, en même temps que leurs actions montent en flèche.

Le directeur de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Grebreyesus, déclare que le monde est au bord d’un « échec moral catastrophique concernant la distribution équitable des vaccins contre la Covid-19 ». Ces dirigeants mondiaux ne le découvrent pas ou ne le savent pas: la catastrophe s’appelle le capitalisme! L’OMS critique l ‘«égoïsme» des pays riches et des laboratoires pharmaceutiques, un égoïsme qui est une partie essentielle du modèle défendu par les institutions nationales et internationales et qu’ils nous mettent à toute heure sous des euphémismes tels que l’initiative individuelle, la liberté des affaires et du marché, le leadership personnel.

L’OMS est scandalisée par des contrats qui ne sont pas remplis, par des hausses de prix arbitraires, par la distribution de vaccins aux plus riches … Il n’y a aucune raison à cela tant que le capitalisme et son expression politique, les démocraties bourgeoises et les systèmes représentatifs sont défendus. Le modèle qu’ils soutiennent et légitiment porte en lui la gangrène du mensonge et du crime.

Pour nous, cependant, la cause de ce mal est claire: la propriété privée des moyens de production. Pour cette raison, la solution ne peut être qu’une appropriation, par le peuple, de ces industries, qui doivent être socialisées et autogérées de manière à imposer des critères humains et sociaux sur les critères commerciaux et individuels. Il n’y a pas d’autre solution pour éviter le cataclysme de ce système, qui nous a toujours été vendu comme un pilier fondamental du progrès, mais qui en réalité ne fait rien de plus qu’accroître les inégalités, creuser l’écart à chaque crise. Bien entendu, ces solutions ne seront jamais promues ni tolérées par les États, protecteurs de la sacro-sainte propriété privée et serviteurs reconnaissants des propriétaires du capital, leurs véritables maîtres.

F.A.I.