Santé et anarchie en ces temps de pandémie

Occupation

L’anarchie est la philosophie de l’organisation sans patrons ni Etats. Aussi simple que cela. Nous sommes et désirons organiser un autre système, basé sur le fédéralisme. La crise sanitaire démontre les limites de l’esprit centralisateur et jacobin en France. Tous logés à la même enseigne. Tous punis car l’Etat apporte la même réponse à tout le monde sans tenir compte des réalités locales. Taux d’incidence moindres dans le Finistère, dans les Landes…peu importe, le jacobinisme décide que vous serez traités comme en Ile de France. Nous pensons donc que l’anarchisme gérerait différemment et plus efficacement la crise Covid que le gouvernement actuel. Un autre gouvernement, dirigé par des politiciens de gauche comme de droite, ne ferait guère mieux car trop ancré dans la bureaucratie, la centralisation et la gouvernance des élites.

Comme un arbre, l’anarchie s’accroche au sol du monde, essayant de grandir vers le haut à la recherche du soleil de la raison et vers le bas, se remplissant de l’eau profonde des désirs humains.

C’est la philosophie des courants de pensée égalitaires et libertaires dans la société désirant l’harmonie, par opposition à la philosophie rigide, hiérarchique et patriarcale qui prévaut actuellement.

Des racines nourrissent l’anarchisme: l’autogestion, l’action directe, l’entraide…

Les racines s’enfoncent dans la terre pour se nourrir, comment pourrait-il en être autrement, chez les humains et dans la nature, notre monde. L’homme vit en groupe et doit interagir avec d’autres hommes et avec la nature pour survivre et se développer. Mais au sein de la multitude de relations qui existent, l’anarchie repose sur des principes simples, des valeurs qui nous guident.

L’autogestion ou gestion directe, dans laquelle la personne reconnaît sa propre volonté et ses besoins et se prend en charge lui-même. Lorsque cela n’est pas possible, une entraide est nécessaire, qui peut être obtenue en aidant les camarades à satisfaire leurs besoins et à s’organiser. Un accord d’égalité ou d’horizontalité est établi sans contrainte au sein du groupe pour atteindre les objectifs. Cette capacité de dialogue et de décision de chacun des membres du groupe confère l’autonomie de gestion, donnant à chacun de ses membres la souveraineté personnelle, nous donnant le contrôle sur nos vies et la conscience de notre environnement.

C’est le principe de l’action coordonnée, qui s’oppose directement à l’action subordonnée aux chefs et des conseils. Également au clientélisme ou à la dépendance dans laquelle une personne doit exécuter la volonté d’une autre personne. L’anarchiste ne veut devenir ni client, ni utilisateur passif, ni vassal de qui que ce soit.

Il n’y a pas toujours accord entre les gens. L’action directe propose alors un dialogue sans intermédiaires pour pallier aux désaccords. Sans intermédiaires, c’est aussi se passer des politiciens qui veulent agir à notre place et nous placer de ce fait sous leur coupe. Ce que l’on appelle la délégation de pouvoir. Et même en l’absence d’accord, ce sont les pairs et les égaux qui interviennent dans le différend. Ce concept s’oppose à l’action indirecte, différée ou déléguée dans laquelle un ou plusieurs intermédiaires arbitrent les litiges. Lorsque l’arbitrage est accepté par consensus, son application est mise en place. C’est pourquoi nous autres, anarchistes, sommes anti-autoritaires. Terme positif.

Il est clair que pour pouvoir se développer dans un environnement social et naturel, il faut un certain accord entre les personnes. Par conviction et par commodité, des mesures sont prises pour que d’autres individus ou groupes atteignent leurs objectifs et s’engagent à nous aider dans la réalisation des nôtres, cela doit être réciproque. Cette idée s’oppose au mercantilisme dans lequel une personne n’obtient des biens que si elle les paie ou les échange, à la charité, dans laquelle une personne s’avilit.

Créant un point de rencontre pour des objectifs collectifs, les débats et les prises de décision entre des personnes égales, en assemblée, se forment. Dans ce système, les accords sont conclus par consensus ou à la majorité, en opposition aux conseils, dans lesquels quelques élus concluent des accords qui engagent bien souvent une minorité qui se comporte en majorité. Parfois, ce sont les chefs qui prennent, seuls, les décisions. Alors que nous prônons un système fédéraliste de bas en haut avec une organisation basée sur les Communes, Coopératives et Unions syndicales. Des groupes organisés en assemblées, collectifs ou groupes, se coordonnent et se fédèrent. Tout le contraire d’un système pyramidal.

Pour que l’homme vive, il a besoin des matériaux de l’environnement pour construire une maison ou un hôpital par exemple, ce qui implique du travail. Ce travail peut être indépendant ou travaillant pour un ou plusieurs patrons.

– S’ils travaillent eux – mêmes, pour eux – mêmes, les Coopératives sont les plus à même de rendre indépendants les travailleurs.

– Si vous travaillez pour un ou plusieurs maîtres, le groupe qui se joint pour se protéger de leurs attaques et tentatives d’exploitation s’appelle le syndicat. Son objectif à terme est de conquérir les moyens de production et de tendre vers la coopérative. Les Communes s’occupant en priorité des services publics avec des groupes formés pour la gestion du logement, de l’environnement habitable, des soins, de l’éducation, des interrelations et des approvisionnements…

Et lorsque la force, la volonté et l’organisation sont suffisantes, les groupes se réunissent volontairement en Fédérations de groupes autonomes, membres d’assemblées autogérées, solidaires et qui pratiquent une action directe pour faire face à leurs problèmes et atteindre leurs objectifs communs entre tous.

L’anarchie est le désordre pour ceux qui ne connaissent pas son organisation.

L’anarchie est le chaos pour ceux qui veulent s’imposer aux autres et les exploiter.

L’anarchie est la violence pour ceux qui voient leurs privilèges menacés.

Alors qu’en réalité:

L’anarchie est l’harmonie naturelle pour ceux qui vivent ses principes.

L’anarchie est la responsabilité individuelle pour ceux qui s’engagent envers les gens et leurs projets. L’anarchie est la liberté pour ceux qui respectent leurs compagnons et leurs compagnes.

Pour paraphraser Elisée Reclus, l’anarchie est le fruit de l’esprit collectif quand il prend conscience de lui-même et de l’Univers .

Santé et anarchie en ces temps de pandémie

Ti Wi (GLJD)