Le printemps sera chaud

Tardi2

Le printemps sera chaud

Chaud chaud chaud, le printemps sera chaud !

Luc Lemonnier, maire du Havre, dont la photo circule chez les élus dans une posture suggestive, preuve de ses mœurs libertines (bientôt un metoo havrais ?), un ministre de l’Intérieur qui s’éclate en boîte et un président qui skie à la Mongie pendant que ça chauffe sur les Champs-Elysées. C’est la fête du slip dans la macronie.

Les gilets jaunes, c’est la Révolution qui tient. A cette mobilisation de justice sociale vient s’ajouter celle d’une justice climatique ; puis tous les mécontentements de la période vont se surajouter : les fonctionnaires en colère car Macron veut casser le statut des fonctionnaires, les futurs retraités voient bien qu’ils vont devoir travailler plus longtemps pour une retraite moindre, les parents et les enseignants en colère contre les fermetures de classes et les effectifs lourds par voie de conséquence (ce sont les résultats de la carte scolaire qui sont tombés), les retraités qui ne s’en sortent plus après avoir travaillé et cotisé toute leur vie, les chômeurs stigmatisés, les jeunes qui étrennent parcoursup…C’est la convergence des luttes qui arrive et avec le printemps, si la météo est clémente, de nombreuses manifestations de rue sont à prévoir. Le printemps sera chaud. Mardi 19 mars, ce sont déjà 250000 personnes qui ont défilé en France pour demander du pouvoir d’achat et des augmentations de salaires.

Ce n’est pas pour déplaire aux anarchistes que nous sommes. Et ce ne sont pas les mesures d’interdiction de manifester qui enraieront la mobilisation tant le mécontentement est grand. Macron monopolise le grand débat, prend en otage les intellectuels qui cautionnent, de par leur présence aux discussions, la politique actuelle du gouvernement Philippe.

Le problème pour le gouvernement, ce sera de faire sans les syndicats, car le syndicalisme est divisé, peu influent et replié sur lui-même. Seul le repli sur sa boîte, son entreprise, seul lieu où l’on peut maintenir tant bien que mal un minimum d’activités, obtenant ici ou là, l’amélioration de telle ou telle condition de travail, une augmentation de salaire lors des NAO…permet une certaine activité syndicale et parfois des manifestations imposantes quand un mot d’ordre de grève générale est lancé. Sans compter quelques oasis syndicales ici ou là : syndicat CGT des dockers du Havre, syndicat CNT-SO du nettoyage, une influence de Force Ouvrière dans la métallurgie du Finistère…Mais le compte n’y est pas et avec la crise des gilets jaunes, on sent que le syndicalisme ne mord plus sur les travailleurs, notamment dans le privé. Pour négocier une reprise du travail ou pour canaliser un mouvement de masse, l’Etat ne pourra plus compter sur ses béquilles syndicales réformistes. D’autant qu’il a relégué les « partenaires sociaux » au rang d’insignifiants. Le syndicalisme se meurt car ce n’est plus le débat qui tranche, c’est l’étiquette syndicale et la délégation de pouvoir. Et Macron entend le reléguer encore davantage à la marge.

Alors, c’est le moment de faire connaître nos propositions libertaires dans ce contexte de mobilisation sociale depuis 19 semaines. La société que nous désirons est incompatible avec le capitalisme. Nous voulons un rapport différent au travail, un de ceux qui enlève le caractère ignoble de l’asservissement. Et c’est nous qui travaillons, c’est nous qui décidons.

Au printemps, Rêve  + Evolution = Révolution. Dis-donc camarade Soleil/ tu ne trouves pas/ que c’est plutôt con/ de donner une journée pareille/au patron ? Jacques Prévert.

Que le printemps soit chaud et nous occuperons la rue et les entreprises ! Les écoles peut-être car les enseignants du primaire semblent bien remontés contre Blanquer. Ces journées, nous les garderons pour nous, pas pour les patrons ni pour l’Etat-patron.

Micka (GLJD)