La ridicule attestation de déplacement jusqu’à 10 km a été remisée au placard et ce n’est que rationalité. Mais, il n’y a pas que cette dernière qui pose problème. Le gouvernement nous habitue insidieusement mais sûrement aux mesures liberticides. Quand la pandémie sera vaincue et aura disparu, les traces législatives, juridiques, psychologiques…demeureront et nos libertés individuelles et collectives seront toujours soumises au régime en vigueur aujourd’hui. Au nom de la crise sanitaire, nos libertés ont été attaquées dans une dimension inconnue jusque-là en temps de paix. Avec pourtant, il faut le noter, une cacophonie des plus délétères, notamment en ce qui concerne les dernières décisions gouvernementales. La preuve, nous avons appris ce matin que plusieurs écoles parisiennes se trouvaient à court de remplaçants car bon nombre d’enseignants sont diagnostiqués Covid. Alors Blanquer, on va la jouer soft encore longtemps ? Et la tension dans les hôpitaux va croître dans les semaines qui viennent si un confinement avec fermeture des écoles et collèges n’est pas programmé dans les plus brefs délais en Ile de France. C’est toute l’absurdité de la situation. On rogne les libertés mais le gouvernement, dans ce cas présent, ne prend pas les décisions qui s’imposent au nom du profit capitaliste. Etat d’urgence sanitaire, état d’urgence sécuritaire, mêmes fondements. Sphères privées, espaces publics… nos libertés sont attaquées et bafouées. L’Etat verbalise, menace de sanctions pénales les contrevenants, disperse les attroupements divers et variés…Il nous assigne à résidence, nous infantilise, nous vexe, nous évacue manu militari de lieux festifs, demande de déprogrammer des interventions chirurgicales pour libérer des lits… Cette stratégie sanitaire est-elle vraiment efficace si on la compare à celles mises en œuvre dans les pays scandinaves ?
La politique de Macron est inconséquente car elle est basée sur le nombre de lits disponibles en réanimation alors qu’une augmentation du nombre de lits aurait pu être organisée en amont. L’expérience de l’an passé n’a pas servi et l’Etat préfère dépenser des sommes astronomiques en transferts de patients par hélicoptère, TGV…plutôt que de s’assurer d’une bonne prise en charge des patients par les hôpitaux, ce qui suppose un investissement pérenne dans le secteur de la santé. La logique entrepreneuriale des décideurs dans les services publics est dramatique. Il faudra bien se déshabituer à leur logique comptable notamment dans les hôpitaux où il est quand même question de santé, de soins et de vies. L’hôpital est encore à l’os comme l’Education Nationale qui sous couvert de politique inclusive, sans les moyens qui vont avec, court à la casse de l’école publique. L’indigence intellectuelle du gouvernement qui base sa politique sanitaire sur la saturation ou non des services de réanimation nous projette dans les tréfonds de la bêtise. Confinements, reconfinements, couvre-feu moyenâgeux, attestations, limitations de déplacements, relations sociales affectées…toutes ces mesures sont acceptées car basées sur la peur qui à son tour régule une demande accrue de sécurité et de mesures…liberticides. On connaît le schéma sécuritaire et le raisonnement induit. Tous les jours, les médias convoquent les Français, notamment aux JT du soir, pour un point sur la situation sanitaire basée sur le nombre de tests positifs au Covid sur le plan national. Cela devient du bourrage de crâne. L’économie capitaliste, basée sur les profits, n’a besoin que de travailleurs-consommateurs et si possible des travailleurs bien sages, réduits à leur dimension économique uniquement. C’est aussi pour cela que le secteur de la culture n’entre pas dans les priorités du gouvernement.
Les inégalités d’accès à l’emploi, à la santé, à l’éducation, au logement, à la culture…se creusent. Les factures d’électricité et de gaz augmentent, le prix de l’essence à la pompe aussi ; les étudiants sont de plus en plus précarisés, les chômeurs de même. Les licenciements continuent. Que penser aussi du cadre qui télétravaille alors que le personnel soignant et les employés de la deuxième ligne sont encore et toujours au front ? La société se fracture encore un peu plus. On peut dire que Macron fait la courte échelle à Marine Le Pen pour la prochaine présidentielle.
Chacun râle dans son coin mais la solution réside dans un grand chambardement collectif où l’égalité économique et sociale ne serait pas de vains mots. Où l’empathie et l’éthique auraient une place prépondérante. Où l’écologie sociale serait prioritaire. C’est ce à quoi aspirent les anarchistes. Encore faut-il que les travailleurs ne délèguent plus leur pouvoir en votant. L’important n’est pas de voter mais de lutter. Agir au lieu d’élire !
Patoche (GLJD)
PS : de nombreux parents parisiens ont trouvé ce matin la porte de certaines écoles fermée. Et ils ne savent pour combien de temps…Pas facile de s’organiser dans ces conditions.