Déclaration commune « Non au SNU »

Déclaration commune d’organisations membres des Collectifs « Non au SNU » et « « Jeunesses Citoyenneté Émancipation »

Nous avons décidé de rendre publique notre opposition conjointe à la mise en œuvre et à la montée en charge du Service National Universel décidé par Emmanuel Macron et son gouvernement.

Ainsi, nous sommes unis par notre volonté :

– De refuser la militarisation de la jeunesse, par les levées et les saluts au drapeau, l’uniforme, les chants martiaux, les exercices physiques pour les « casser et discipliner », pour leur apprendre à obéir, ainsi que la place prise par les actuels ou anciens membres de l’armée dans l’encadrement.

– De refuser un des buts affichés du SNU présenté dans le rapport « Jeunesse et citoyenneté : une culture à réinventer » du Sénat : « dans une logique de contribution à l’esprit de défense, d’informer les jeunes des perspectives de carrière dans les armées et la gendarmerie, et des besoins des forces de réserves, la professionnalisation imposant un effort particulier pour susciter des vocations ». En clair, un réservoir de recrutement pour l’Armée.

– De dénoncer les pratiques de certains encadrements en l’absence de professionnels qui aient une vraie formation d’encadrement des jeunes. La presse s’est déjà fait l’écho à plusieurs reprises de violences et comportements inappropriés et maltraitants. Nous ne les identifions pas comme de simples dérives individuelles, et estimons que le projet et le cadre du SNU les favorisent. Ces pratiques nous alertent d’autant plus que les SDJES et les DRAJES sont chargées de l’organisation du SNU, mais aussi de son contrôle. Un mélange des genres inquiétant qui ne permet pas de traiter avec indépendance et sérieux les problèmes qui sont et qui pourraient survenir sur les séjours.

De mettre en lumière un autre rapport du même Sénat relatif au coût exorbitant du SNU dans un contexte où l’école publique comme le secteur de l’éducation populaire manquent de moyens, et son impossibilité pratique de trouver une réalisation concrète. Nous revendiquons que les sommes importantes dévolues pour le SNU soient consacrées à l’Éducation nationale, à la Jeunesse et aux Sports et à de réelles politiques jeunesses ambitieuses, elles y seront ainsi plus utiles et mieux employées.

  • De repousser la politique argumentative du Gouvernement insinuant que la jeunesse pourrait être achetée pour participer au SNU par des avantages matériels comme le permis de conduire, l’accès aux concours de la Fonction publique, l’obtention du BAFA, des facilités pour Parcours-Sup, etc. Ces propositions sont la marque d’un certain mépris envers la jeunesse et remettent profondément en cause le principe d’égalité des droits des jeunes.

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