Macron galvaude le terme de guerre

Bal anarcho

Alors que pendant le mouvement social contre la loi travail, le mouvement des gilets jaunes, la lutte contre la réforme des retraites, nous n’avons constaté aucune pénurie de LBD, grenades (lacrymogènes, de désencerclement…) et autres matériels de guerre dont les protections policières, nous voyons avec amertume, les soignants, galérer pour trouver des masques, du gel hydro-alcoolique…pour tout simplement faire leur travail et soigner la population. Parallèlement, l’Etat avance ses pions et met en lumière l’aide apportée par l’armée dans la lutte contre le Covid, à grand renfort de matériel de pointe et de transports. Deux choses. La première, c’est le choix du gouvernement Macron, de réprimer et d’asseoir son autorité via les forces répressives à son service. D’où la priorité donnée aux armes des forces de l’ordre. La santé étant reléguée loin derrière. Cependant devant le tollé du manque de moyens de l’hôpital public face à la crise sanitaire, Macron promet des heures supplémentaires, une prime aux soignants et un futur plan d’investissements pour la santé. Il est dommage d’en arriver là. Et les politiciens hypocrites (pléonasme), notamment les parlementaires (parlementeurs) vont à la rencontre des soignants et s’indignent de leurs conditions de travail. Que ne l’ont-ils pas fait auparavant. Ils/elles ont voté la loi de programmation militaire et continué à saboter l’hôpital public en ne donnant pas les moyens à celui-ci de fonctionner, malgré les multiples alarmes sonnées par les personnels soignants. Il faudra que les parlementaires et le gouvernement rendent des comptes, il faudra donner les noms de ceux qui se sont rendu complices de cette situation.

La deuxième, c’est que le langage guerrier de Macron ne fait pas illusion. La guerre, ce n’est pas une lutte contre un virus à éradiquer, c’est un ennemi identifié qui cherche à nous nuire, à nous spolier et qui se traduit par des meurtres légalisés au nom d’une idéologie, d’une religion ou d’intérêts économiques (recherche de nouveaux marchés, débouchés, territoires…). Macron galvaude le terme pour mieux nous vendre les intérêts militaristes. La population commence à se demander s’il ne vaudrait pas mieux mettre un pognon de dingue dans la santé plutôt que dans les œuvres de mort. Pendant ce temps, les médias relaient la communication de l’armée où l’on voit le matériel utilisé par l’armée. Un A 330, des tentes à Mulhouse censées abritées 30 lits quand on parle de milliers de personnes contaminées, un porte-hélicoptères…Tour cela n’est qu’une goutte d’eau dans les besoins de secours. Le principal, c’est d’impliquer l’armée, montrer son utilité. L’extrême droite aimerait un recours plus important au kaki. Heureusement que le droit, mais pour combien de temps encore, exclut l’armée des missions d’ordre public. Nous verrons et nous continuerons à plaider pour que les ressources humaines et matérielles aillent à la santé plutôt qu’à l’armée.

Alors que le feuilleton médiatique s’égrène au fil des jours entre Didier Raoult (Infectiologue de Marseille) et le milieu médical parisien (Lévy-Buzin…), nous assistons aux luttes de pouvoirs et d’egos entre personnalités de ce monde censé s’occuper de l’intérêt général sur le plan de la santé. Entre un professeur qui publie à tout- va (tous ces articles sont-ils étayés et validés par l’expérience) et les conflits d’intérêt du clan Buzin, nous sommes un peu perdus. « Le Libertaire » avait publié un article « Labo-collabos » qui avait fait grand bruit à l’époque et avait servi de détonateur pour les lanceurs d’alerte. Nous rappelons aussi pour les plus anciens que dans le projet de Mitterrand en 1981, il était question de nationaliser l’industrie pharmaceutique…Tant que l’opinion publique ne s’approprie pas ces thématiques, les faiseurs de fric continueront à se remplir les poches. Ce qui est dommageable car le doute s’insinue sur l’efficacité de certains vaccins et rejaillit sur la parole médicale. Il serait inquiétant que la parole médicale rejoigne l’opprobre de la parole politique.

En attendant, notre société se délite encore un peu plus. Les SDF connaissent une situation qui se détériore un peu plus chaque jour. Ce n’était pas mirobolant avant mais aujourd’hui, c’est catastrophique.

Idem pour les hôpitaux psychiatrique sont comme à l’accoutumée la dernière roue du carrosse du système de soins. Le personnel a été oublié pour la distribution de masques…Des structures de jour pour les urgences, toutes les structures extra-hospitalières ferment. Les décompensations de patients s’accentuent, les tensions et les angoisses montent. Un afflux de patients qui ne supportent pas le confinement n’est pas à exclure. En attendant, à notre connaissance, aucun hôpital psychiatrique n’est doté de service de réanimation, ce qui laisse augurer d’une grave crise en cas d’épidémie de Covid 19 au sein des établissements. Les schizophrènes, les patients addicts, les personnes fragiles et vulnérables vont passer un sale quart d’heure. Mais le secteur de la psychiatrie sera servi en dernier, s’il est servi.

Patoche (GLJD)