Pour en finir avec le chômage et le précarité
Le chômage n’est malheureusement pas un phénomène nouveau.
Non seulement il prend naissance avec l’exploitation de l’homme par l’homme, mais il est une nécessité pour elle en raison de l’offre et la demande, qui place l’employeur dans la position de sollicité, et le chercheur d’emploi dans la position désavantageuse de solliciteur.
Cependant, les normes de ce chômage se trouvent dépassées et constituent un danger pour le système lui-même, non seulement du fait du mécontentement qu’il engendre et des troubles sociaux qui pourraient s’ensuivre, mais aussi de par la diminution des consommateurs qui en est la conséquence.
Périodiquement, les politiciens de gauche comme de droite nous assurent de leur pouvoir de résorber le chômage. D’ailleurs, c’est sur ce problème que François Hollande s’est cassé les dents et a laissé la place à un autre bateleur, Emmanuel Macron.
Pourtant, c’est une impossibilité dans le système qui nous régit, et qu’aucun parti ne songe à remettre en cause.
En effet, notre société marchande ayant en vue, non la satisfaction des besoins de l’individu, mais le profit qu’on peut en tirer, s’efforce et s’efforcera de minimiser ses coûts de fabrication (remplacement du travail humain par la robotique, le numérique, l’intelligence artificielle…) pour accroître ses bénéfices. D’où chômage accru et quasiment six millions de chômeurs en 2019 même si le gouvernement en recense moitié moins par de savants calculs et savantes manipulations. Cette inemployabilité de main d’œuvre s’assortit d’une précarité accrue : petits boulots, contrats à durée déterminée, temps partiels non choisis notamment pour les femmes…).
Certes tous les gouvernements nous ont proposé des solutions, qui ne sont que des palliatifs : organismes gouvernementaux, emplois subventionnés (TUC, CAE, CUI…) qui ne débouchent rarement sur des emplois pérennes, loi dérogatoire sur les contrats de chantier…pour le plus grand profit du patronat. Les gouvernements créent des emplois inutiles dans le seul but de camoufler le chômage, alourdit ainsi le budget et renforce les métiers parasitaires ou néfastes, les seuls pour lesquels les tenants du pouvoir consentent à débloquer des crédits, au sein desquels l’armée et la police occupent une place de choix.
Comment ne pas ajouter que toute cette agitation, sans autre raison d’être que la perduration d’une société absurde, ne va pas sans aggraver la pollution et les maladies ou la mortalité qui lui font suite, sans épuiser les richesses- réelles celles-là, et irremplaçables- qu’il a fallu des dizaines, voire des centaines de milliers d’années, pour voir se réaliser, et que nos contemporains dilapident aveuglément.
Dans le même temps, dans ce monde en perdition, les pouvoirs incitent à procréer, de façon démentielle, de nouveaux êtres humains, sans souci des possibilités qu’ils auront d’y vivre.
Les guerres seront là pour détruire les excédents…La pilule ou la bombe !
Propositions libertaires
Nos propositions ne sont pas nouvelles. Il nous suffit qu’elles soient justes.
Ce qu’il faut réaliser pour une saine et rationnelle organisation du travail, c’est, non la création, mais la suppression de tous les emplois inutiles et nuisibles et le partage de l’activité nécessaire entre tous les hommes et les femmes valides, selon leurs goûts et compétences.
Cela conduirait à une astreinte dérisoire qui ne pourrait aller qu’en diminuant, en raison inverse des progrès de la technique. Technique qui doit être maîtrisée pour l’humain d’abord.
Quant à la répartition des biens, il nous apparaît que tous les individus, cohéritiers du patrimoine de ceux et celles qui les ont devancés, en sont les bénéficiaires et les continuateurs, que toute nouvelle découverte, tout progrès nouveau ne sauraient profiter à certains, au détriment du plus grand nombre, mais, au contraire, être un acquis de tous et toutes.
Insistons sur le fait que la machine ayant relevé l’homme dans la plupart des tâches (notamment les plus pénibles et fastidieuses) le problème de la nécessité du travail pour vivre se pose très différemment qu’il y a un siècle.
Il faut envisager, non plus de rétribuer selon les moyens, mais de satisfaire selon les besoins.
Une pareille mutation dans le domaine économique n’est concevable que par une transformation totale du système social et des conceptions morales.
A la loi autoritaire et négative de toutes les formes de société ( de la dictature à la démocratie) qui ne savent qu’opposer, soustraire et diviser : dirigeants contre dirigés, possesseurs contre déshérités, majoritaires contre minoritaires, travailleurs contre chômeurs, secteur privé contre secteur public…, doit lui succéder le fédéralisme libertaire qui laisse place à chacun.
De même, à la notion immuable de l’enseignement, doit faire suite le développement de l’esprit critique, une éducation rationnelle et la pratique de l’entraide, remettant tout en cause, et seul capable de tirer l’homme de son ignorance et de son indifférence.
La société est faite pour l’homme et non l’homme pour la société. Aucun système ne saurait prendre un caractère absolu et définitif, contraire à l’évolution de la vie et de la place que l’homme y occupe. Faute de réaliser ce monde, en éternel mouvement, parallèlement à l’ordre des choses, l’individu y sera incarcéré, ligoté, corseté, garroté, et dans l’incapacité d’exercer son vouloir et d’y donner sa mesure.
Ce que nous voulons, c’est la fin des puissances d’argent, occultes ou non, dont les gouvernants de tous bords ne sont que les valets, sous l’ordre desquelles les produits de première nécessité sont détruits et la terre mise en jachère dans le même temps où la misère et la famine frappent les deux tiers de la population terrestre.
Ce que nous voulons, c’est que le monde ne soit plus dirigé par certains, mais placé sous la responsabilité de tous et le contrôle de chacun.
Le Libertaire